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Chroniques
Les bonnes nouvelles de l'aïd
Par Ikhlas Latif
29/04/2022 | 15:59
4 min
Les bonnes nouvelles de l'aïd

 

Une citation du poème d’Al Moutanabi, prononcée par le président de la République et voilà que la sphère médiatico-politique s’emballe. Oui, on en est arrivés à ce point, à décortiquer le moindre signe, la moindre symbolique, le plus infime sens caché des choses débitées par le Kaïs Saïed. A chaque nouvelle étape du processus post-25 juillet, on passe par la même dynamique. Il faut dire que le président cultive le secret et ménage ses effets de surprise. Au reste du monde de deviner sa prochaine action. Il faut dire aussi que les canaux avec le pouvoir en place sont pratiquement coupés. Les nouvelles approches dites révolutionnaires et inédites étant ce qu’elles sont, c’est à nous de nous y adapter en nous greffant des décodeurs présidentiels.

 

Cette dynamique, donc, se présente de la sorte : le président lance un mot, l’élément de langage est repris par les pages et comptes des aficionados qui brodent autour, la rumeur tourne en boucle jusqu’à se transformer en évidence, quelques « explicateurs » font le tour des médias, tout le monde extrapole et surtout attend que la décision du grand manitou tombe enfin. Actuellement, nous sommes dans cette phase d’inertie fébrile, de stagnation transitoire annonciatrice de bouleversements.

C’est un vers d’Al Moutanabi qui a mis la puce à l’oreille à la sphère. Les décodeurs se sont mis en branle et on a conclu qu’il y aura du changement, une annonce importante durant l’aïd. Le président avait associé sa citation à un terme qu’il a répété à plusieurs reprises : pas de reconnaissance, pas de reconnaissance … !

Mais que va-t-il encore faire ? Qu’a-t-il l’intention de changer ? N’est-elle pas belle la « démocratie » saiedienne en passant ? La transparence et la confiance sont reines, n’est-il pas ?   

 

Chacun y va ainsi de son analyse. Le président parle d’entités qu’il refuse de reconnaitre. Il enrobe cela dans ses accusations habituelles de félonies et d’intelligence avec des forces étrangères. Conclusion de l’analyse n°1 : il devrait annoncer la dissolution des partis politiques ou des organisations qu’il estime coupables de traitrise. Kais Saïed a toujours clamé la disparition des partis comme étant une réalité historique nécessaire à un potentiel renouveau politique. Certains de ses « explicateurs » ont même balancé du « Daech » pour qualifier les partis. Tentera-t-il le coup ? Ce serait vraiment trop gros pour passer.

Analyse n°2 : le président contournerait le chaos que pourrait susciter une dissolution pure et simple des partis, en promulguant un décret qui les mettrait au ban. Il ne jure que par les textes de loi sur-mesure. Il a déjà annoncé son intention de changer du tout au tout le code électoral. Il a une idée précise de comment doivent s’organiser les prochains scrutins et on a une idée bien précise de ce qu’il pense des partis. Tous les éléments tendent à dire qu’il tentera de leur interdire de participer aux élections sous la forme qu’on connait habituellement. Par ailleurs, une clause d’inéligibilité bien contraignante pourrait faire son apparition dans ce nouveau code et lui permettrait d’écarter d’office un certain nombre de partis sur lesquels pèsent, par exemple, des soupçons d’intelligence, ou qui ont des affaires en cours, ou dont les comptes ne sont pas en règle, ou dont les leaders sont soupçonnés de corruption… Le temps judiciaire étant trop lent pour le grand chef, il s’agirait d’éluder ce problème une bonne fois pour toutes. Les possibilités sont infinies et au point où l’on est, plus rien ne devrait nous surprendre.

 

Il y aussi l’option remaniement ministériel durant l’aïd sur laquelle on commence à extrapoler. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’on reste toujours dans le domaine de la déduction tant le pouvoir actuel est hermétique et ses rouages abscons. Des quelques bribes qui fuitent, nous savons qu’il y a bisbille entre les différents clans qui (mal)entourent le président. Nous savons aussi que quand les luttes intestines s’intensifient cela n’augurera forcément rien de bon pour l’un des clans.

Accéder au pouvoir peut survenir par un accident conjoncturel, savoir manier le pouvoir et gérer les choses de l’Etat ça sort du champ de l’aléatoire.  

 

En attendant que quelque chose survienne (ou pas), je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux aïd.

Par Ikhlas Latif
29/04/2022 | 15:59
4 min
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Commentaires
GZ
Visionnaire de kermesse
a posté le 01-05-2022 à 14:15
"Nul maître n'est digne de son valet".

Revoici ce foutu Moutanabi invité à notre débat.
La moutarde me monte au nez.
Ce type a commis à l'endroit de Kafour El Ekhshidi en raison de sa seule couleur de peau, le vers le plus abject de l'histoire de la poésie arabe : " Ne fais pas l'acquisition de l'esclave sans le gourdin qui va avec.
Les esclaves sont de perfides souillons." Traduction personnelle qui ne trahit en rien l'original.
Le vers fit accéder Kafour à la postérité et couvre d'opprobre son auteur. Quel crédit accorder au détracteur du jour, flagorneur la veille ?
Avec ses airs d'aphorisme, péremptoire, sentencieux, le vers fait musical, facile à mémoriser, flatteur à sortir, instillant dans les consciences et les esprits fragiles un complexe de supériorité, racisme sournois, rampant.
Nostradamus de kermesse, voyant miro, visionnaire malvoyant, notre devin de pacotille n'a rien vu venir des déconvenues qui l'attendaient auprès d'un Kafour bien plus malin qui l'a proprement roulé dans la farine. Dépité, aigri, par pure et basse vengeance, il pondit un poème dont ce vers ignominieux qu'on nous apprit tels des perroquets répétiteurs pérorant, sans examen, recul ni le moindre sens critique. Participant in petto de la justification de la traite négrière par les arabes des côtes de Zanzibar au fin fond de l'Afrique des siècles durant. Bien plus longtemps que ne dura la même ignominie occidentale. Vaste crime contre l'humanité dont, sauf erreur, on n'a jamais entendu parler un seul dirigeant arabe. Ni demande de pardon, ni repentir ni excuse, encore moins réparation. Et dont on voit aujourd'hui encore les fétides relents dans nos rues; nos magasins où il est du dernier chic pour les rombières en mal de reconnaissance de faire leur courses de deux bonnes porteuses suivies; sur les ondes dans une célèbre chanson de Saliha et jusque dans ces colonnes à l'endroit des étudiants et migrants subsahariens.
Laudateur, plumitif mercenaire, courtisan jusqu'à la moelle, chassé à coup de claque dans la figure sous l'oeil impassible de son premier protecteur Seif Ed Dawla, l'homme rejoignit la cour de Kafour pour de nouvelles mésaventures. Obnubilé par les honneurs. Toujours sans rien voir venir.

On ne se refait pas.

"Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute". Kafour n'attendit pas après Jean de La Fontaine.

Oublions ce prétendu nabi.

"Nul maître n'est digne de son valet".

Alors on me dira que cela remonte à loin, que c'était dans l'air du temps.
Pour certains, l'air n'a guère changé.
Hammadi
Ayez de la patience cher elite, ne se precipite pas pour votre sort
a posté le 01-05-2022 à 08:17
Ce qui me plais dont ce qui est entrain de faire Kais Said et qu il a su se vanger de cette elite hypocrite qui a se moque de tout un peuple pendant 10 ans.
Kais ne les a pas ecarte de la scene seulement,il est entrain de les torture moralement aussi
Mon.
Comment
a posté le 30-04-2022 à 21:59
Et où sont les bonnes nouvelles de l'Aïd ? Il n'y a que des mauvaises !
123
Illi yestanna 5ir melli yetmanna
a posté le 30-04-2022 à 18:18
Cet article me rappelle l'hystoire de la femme pauvre qui met sa marmite sur le feux avec de l'eau et des pièrre dedan. Ses enfants attendent que le diner soit prêt et elle, elle remue le melange en espérant qu'ils s'endorent avant de voir ce q'il y a dedans.
Pauvre tunisiens,
Allez travailler et soyez plus honetes et serieux ça sera mieux qu'attendre la marmite
Mozart
Les voies de Kaïs Saied sont impénétrables?
a posté le 30-04-2022 à 17:05
Pas autant, mais plus que celle du Seigneur !

Saiedologue de base, j'entrevois toutefois que le président porte sur lui son propre linceul et transforme le palais de Carthage en mausolée de la Tunisie.

Triste sort !
Fares
Après les fêtes nationales
a posté le 30-04-2022 à 16:32
Après l'instrumentation des fêtes nationales, notre karakouz en chef louche maintenant sur les fêtes religieuses. Rabbi yistir oukkahou. Bientôt il nous pondera un texte pour remplacer le Saint Coran et il s'autoproclamera rassoullou allah.
GZ
@Fares
a posté le à 19:47
Bonjour Fares.
Content de vous savoir par ici.
Je m'empresse de vous faire mes bons voeux pour l'Aïd.
Passez de bonnes fêtes.
Bien à vous.
Fares
@GZ
a posté le à 12:22
Bonjour GZ,

Merci beaucoup. Je vous souhaite également de passer de très bonnes fêtes. Aid mabrouk wa snin daima.

Fares.
GZ
@Fares
a posté le à 15:23
Bonjour Fares.
Bien reçu.
Merci mon ami.
Décidément, je préfère Omar El khayam.
Snin dayma.
Au plaisir
Welles
C'était bien avant
a posté le 30-04-2022 à 09:52
Ceux qui ne veulent pas voir que ce président est hors sol sont aveuglés par le ressentiment et l'aveuglement est pire que la cécité et ceux qui ne veulent rien entendre je leur dirais celui qui ne veut pas entendre est pire qu'un sourd. Point barre.
bizertin
C'est abscons
a posté le 29-04-2022 à 17:32
de répondre à vos interrogations indirectes et absconses puisque on est en présence d'un humanoïde de nature abscons.
Il faut oublier que lui même ne sait pas de quelle planète il vient.
C'est la faute des tunisiens ,au lieu de voter à un homme d'affaires brillant ,ils votent à un robot en mauvaise état avec les fils qui pendouillent.
Qu'est ce qu'il va faire? moi personnellement je pense qu'il va faire l'inverse de qu'il dit. Mais c'est abscons de prédire l'avenir ,par contre ce qui est sûr, Robocop arrive au bout du chemin.