La Cour d’appel de Monastir a confirmé le jugement de deux ans de prison prononcé en première instance contre le jeune artiste Rached Tamboura, traduit en justice en vertu de l’article 26 du décret 54 et l’article 67 du Code pénal.
Le porte-parole des tribunaux de Monastir et Mahdia, Farid Ben Jha, a rappelé, dans une déclaration à Diwan FM, que le jeune homme avait été accusé d’offense au chef de l’État et d’atteinte à un fonctionnaire public.
Les faits remontent à juillet 2023 quand le délégué de Monastir a déposé une plainte contre le jeune homme après la découverte de plusieurs dessins à l’effigie du président de la République, Kaïs Saïed, sur les murs des locaux de la délégation. Les dessins étaient accompagnés de tags (raciste, servile, fasciste).
Selon la même source, le jeune homme a, également, publié une photo photoshopée du président de la République accompagnée de commentaire désobligeants qui portent atteinte à la réputation de Kaïs Saïed.
Rached Tamboura avait entrepris ces actions pour dénoncer le traitement infligé aux migrants subsahariens et les vagues de violences racistes ayant secoué le pays début 2023, notamment après le discours présidentiel où il était question de « tentatives de changement de la composition démographique en Tunisie ».
La famille du jeune homme avait lancé un appel début janvier pour qu'il soit libéré. Son état de santé s’était dégradé après qu’il avait entamé une grève de la faim sauvage.
N.J
qu'un artiste
soit jeté en taule
quels que soient
son dessin
et ses mots ...
On est souvent victime
des errances de sa fiole.
Le danger des critiques
est minime;
Le danger du silence,
c'est sans limite: un voyage au fond de l'abîme
et qu'à Dieu ne plaise! il faut grimper les hauteurs
afin de cueillir les étoiles; afin que les trières hissent les voiles!
Ne jetez pas les critiques en taule!
Donnez-leur une chance afin qu'ils sentent
que dans cette terre_ la leur_ il y'a une lueur...
Seuls les dictateurs craignent les caricatures. Un pouvoir solide et populaire n' a pas peur des critiques mais en tire profit pour mieux avancer.
Ce jeune homme a visé juste et comme dans la chanson: " Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté.
Tout mon soutien et bon courage à ce jeune qui paye pour sa lucidité. Tôt ou tard, les tyrans finissent par chuter.
Et être faible au point de clamer vengeance et 2 ans de prison pour des dessins... il faut vraiment être très très très très faible dans sa tête.
Rached n'est pas en prison, mais les esprits derrière son emprisonnement. Tiens bon Rached, un jour ou un autre ce cauchemar finira.
Encore une victime d'un système qui marche sur la tête.
Soutien total à ce jeune homme qui a eu juste le tort de vivre dans pays qui étouffe l'initiative et les libertés.