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L’axe Qatar-Turquie grand ami de la Tunisie
25/02/2020 | 19:59
4 min
L’axe Qatar-Turquie grand ami de la Tunisie

 

L’Emir du Qatar a passé deux jours en Tunisie sur invitation du président de la République, Kaïs Saïed. S’il est tout à fait dans les prérogatives du chef de l’Etat d’entreprenne ce genre de rencontres, une idée ou une certitude se dégage des premières visites de haut niveau.

 

L’arrivée à Tunis de Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani n’a pas déchainé les passions comme celle du président turc Recep Tayyip Erdogan fin décembre. Il faut dire qu’après le feuilleton des concertations gouvernementales, les Tunisiens ont fait une overdose de l’actualité politique. Puis, notre classe politique est obnubilée par cette nouvelle étape qui verra partir Youssef Chahed et l’arrivée de la nouvelle équipe d’Elyes Fakhfakh, avec tout ce que cela représente comme changement des rapports de forces.

Donc, nous avons la troisième visite officielle d’un dirigeant homologue de Kaïs Saïed. Bien évidemment, il a reçu des représentants d’autres Etats, mais ils n’étaient pas, si l’on ose dire, de premier rang. Ce qui interpelle, c’est que depuis son investiture il y a plus de 100 jours, le chef de l’Etat n’a reçu que des dirigeants faisant partie de l’axe qatari.

 

En pleine crise libyenne, alors qu’il se disait œuvrer pour un rapprochement entre les factions dissidentes en Libye, Kaïs Saïed a fait le choix de n’accueillir que le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale, Fayez el-Sarraj. Celui-là même qui a appelé les Turcs à intervenir dans son pays pour contrer l’autre camp de l’Est, représenté par le Maréchal Haftar. Quelques semaines après, citoyens et médias tunisiens sont surpris par la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui n’a pas hésité à faire part de ses plans expansionnistes en Libye. Tout cela en présence d’un chef de l’Etat qui le laisse dire sans ciller et sans prendre en compte l’incidence de tels propos sur la perception de la position tunisienne. La tradition diplomatique de la Tunisie avait pris un sacré coup, d’autant que les agissements de la présidence nous ont jetés de plain-pied dans les luttes géostratégiques qu’on aurait pu éviter. L’arrivée de l’Emir du Qatar serait-elle en quelque sorte le signe que le président de la République a choisi son camp ? Du moins, cette visite conforte l’idée d’un alignement de la Tunisie sur l’axe Turquie-Qatar.

 

Au cours de la conférence conjointe tenue entre le président de la République et l’Emir du Qatar, Kaïs Saïed a insisté sur la concordance des points de vue « sur les questions arabes et internationales d’intérêt commun, notamment, la crise libyenne et la cause palestinienne ». Il a ainsi indiqué que la rencontre a porté sur la nécessité de parvenir à une solution libo-libyenne, mais aussi que l’accent a été mis sur l’importance du respect de la légitimité internationale en ce qui concerne la Cause palestinienne.

On nous confirme donc la concordance du point de vue tunisien avec celui qatari. Pour ce qui est de la Libye, c’est plié. Les signaux envoyés par la présidence sont assez clairs. On préfère le camp de l’Ouest, soutenu par les Qataris et les Turcs, en dépit des démentis à demi-teinte. L’Emir du Qatar n’avait-il pas réitéré le soutien de son pays au gouvernement d’union nationale, notamment sécuritaire et économique. Pour ce qui est de la Cause palestinienne, cela devient étrange. Kaïs Saïed qui se dit contre toute normalisation avec Israël et qui s’élève contre l’injuste colonisation subie par les Palestiniens, est donc en accord avec la position des Qataris.

 

Kaïs Saïed ignore, peut-être, que la Qatar a été l’un des premiers pays arabes à ouvrir des canaux de communication avec Israël sans s’en cacher outre mesure. Les relations établies entre Doha et l’Etat sioniste concernent d’ailleurs tous les secteurs. Quant au « Deal du siècle » annoncé par le président américain Donald Trump, le petit Etat du Golfe ne s’y oppose pas vraiment. Aucune déclaration qui reflète un rejet explicite du plan américain. Mais encore, le Qatar avait participé aux réunions pour finaliser le projet du « Deal du siècle » un jour avant l’annonce officielle.

Pour détourner l’attention de sa position dissimulée en faveur de ce plan, le Qatar avait salué, via ses médias officiels, les efforts de Trump qui cherche à résoudre le conflit israélo-palestinien « du moment qu’ils respectent la légitimité internationale ». Cela lui a valu une réponse du Département d’Etat US qui a insisté sur le manque de clarté du Qatar.

 

A moins donc qu’en cours de route Kaïs Saïed ait changé d’avis, la concordance des points de vue sur la question palestinienne semble étrange, voire contraire à toutes les sorties enflammées du président de la République en faveur de la Cause.

Le chef de l’Etat semblait tellement satisfait de la visite de Tamim bin Hamad Al-Thani qu’il lui a fait une belle déclaration : « J’ai l’impression de vous connaitre depuis longtemps », lui a-t-il lancé en l’accompagnant au pied de l’avion. Est-ce peut-être les promesses financières faites par le Qatar qui ont motivé cet élan de sympathie.

 


Ikhlas Latif

25/02/2020 | 19:59
4 min
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Commentaires
mell
Et pendant ce temps...
a posté le 26-02-2020 à 18:05
Et pendant que notre président affiche son camp, le Président Algérien part en Arabie Saoudite pour sa première visite officielle. Voila où nous en sommes. La Turquie et le Qatar vont nous déplumer. Surtout la Turquie. Pauvre Tunisie.
momo
Ce président est une catastrophe diplomatique ambulante.
a posté le 26-02-2020 à 16:23
Ce président est une catastrophe diplomatique ambulante, la neutralité positive dont Chahed et d'autres se gargarisent de citer à tout va pour noyer le poisson d'une incapacité diplomatique avérée, en rapport avec les capacités négligeables du pays. Or ce deuxième guignol vient de déclarer la guerre diplomatique pour le moment, aux libyens de l'est, comme cela ne suffisait pas, à Israël aussi, qui avait gagné toute les guerres, rappelant le, contre les pays arabes réunis.
En un mot je ne comprends pas comment les tunisiens ont pu faire ce choix.
URMAX
... et ... question : Qui sont les cervelles de pois-chiches secs ...
a posté le 26-02-2020 à 12:55
... qui ont voté pour "lui" ?
Ben ... les acteurs du guignol de l'info, bien sur, à quotient intellectuel égal (ou inférieur), pardi !
Le marseillais
Ce président, pfft...une farce
a posté le 26-02-2020 à 11:19
Quelle tunisiens bête et naïf, voudrais mourir en martyre pour les frères musulmans, un conseil ils faut changer l hymne national et le drapeau et vivre en autarcie ne pas faire confiance à ces créature du malsaine de politiciens
DIEHK : Si vous pensez qu'on abandonne notre Tunisie!!!!!!!
Vous vous foutez le doigt ans l'?il!!!
a posté le 26-02-2020 à 10:23
Hé les Tunisiens "Intelligents et Incultes réunis" ce Tartour bis Robocop Oral et Autiste génétique fait tout et son contraire et il est en train d'offrir notre Tunisie "corps et biens" à la confrérie des muslim brothers et je vous entends crier :
Echaaab Youridou!!!
Vous pensez qu'en devenant les terroristes patentés du Qatar et sa main de fer la Turquie au nom du "Echaab Youridou" que vous serez les futurs gagnants?
Je vous rassure que vous serez la chair à canon des futures guerres en Libye et en Algérie et que ces chefs terroristes n'ont rien à cirer du peuple Tunisien que Ghannouchi a détruit depuis 2011 et votre merdolution de la brouette d'1 alcoolo de service!!
Je n'ai jamais arrêté d'attirer votre attention sur notre Tunisie, mais votre haine de la Tunisie vous achèvera car vous êtes nés incultes malgré les milliards dépensés par Bourguiba & Zaba et vos diplômes en chocolats et vos bacs moins 25
Vous êtes devenus plus bêtes que bêtes!!
C'était , c'est et ça sera votre destinée le "terrorisme, le vol, le mensonge et le viol".
Vous avez condamné notre Tunisie, les futures générations vous maudiront jusqu'à la fin des temps.
Echaabou Youridou son extermination par des guerres au nom de son "Allah"?
MFH
L'axe du mal.
a posté le 25-02-2020 à 22:47
Allez comprendre quelque chose ! D'une part la question Palestinienne est une ligne rouge et que la franchir constitue un crime et une trahison, de l'autre on se proclame comme étant un ami des alliés et protecteurs des Israéliens. Cette position, ml-figue mi-raisin, pourrait s'avérer plus que dangereuse politiquement.