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La BCT explique les raisons de la hausse du taux directeur
14/06/2018 | 15:56
3 min
La BCT explique les raisons de la hausse du taux directeur

 

 

« La BCT est déterminée à mener une politique monétaire proactive pour juguler l’inflation qui a enregistré une forte accélération en 2018 ». C’est pour cette raison que le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie, réuni le 13 juin 2018, a décidé une hausse de 100 points de base du taux directeur de la BCT, le portant ainsi de 5,75% à 6,75%.

 

Une décision qui a été prise à l’issue de l’examen des indicateurs récents de la conjoncture économique internationale et nationale, en particulier l’analyse des derniers développements en matière d’inflation et de prix et leurs perspectives lors des prochains mois.

Il ressort de cette analyse que les tensions inflationnistes risquent de s’exacerber davantage d’ici la fin de l’année avec des effets néfastes aussi bien sur la reprise récente de la croissance économique que sur le pouvoir d’achat des citoyens et de ce fait, une action préventive appropriée sur les taux d’intérêts est indispensable.

 

En effet, le taux d’inflation, au mois de mai 2018, est ressorti à 7,7% en glissement annuel, contre 4,8% en mai 2017. Cette envolée de l’inflation porte la marque de la hausse substantielle de l’inflation des produits alimentaires (+9,3% contre +3,9%) et des produits manufacturés (+9,2% sur un an contre +5,5%), fortement impactés par l’effet de la dépréciation du dinar et celui des relèvements des salaires, notamment en 2017.

L’inflation sous-jacente, (hors produits à prix administrés et produits alimentaires frais, lesquels produits sont insensibles aux actions de la politique monétaire), qui traduit l’évolution structurelle des prix a atteint également 7,7% en mai 2018, en glissement annuel. Son caractère persistant demeure une source de préoccupation pour les autorités monétaires.

En perspectives, l’inflation risque de s’inscrire sur une tendance haussière et se situerait aux alentours de 8% en moyenne pour toute l’année 2018. L’envolée des prix internationaux de l’énergie et de la plupart des produits de base, la remontée de l’inflation chez nos principaux partenaires, la hausse des salaires sans amélioration de la productivité, la persistance du déficit commercial à un niveau insoutenable et l’accélération  de la demande intérieure de consommation qui proviendrait du secteur touristique avec une saison qui s’annonce prometteuse, sont autant de facteurs qui contribueraient à propulser l’inflation vers des niveaux jamais atteints depuis près de trois décennies.

 

Ainsi, il y a lieu de souligner que cette action de politique monétaire confirme la détermination de la BCT à mener une politique monétaire proactive pour juguler l’inflation qui a enregistré une forte accélération en 2018 et qui risque de s’installer à des niveaux préjudiciables à toute relance de l’activité économique et à la stabilité financière dans son ensemble.

Parallèlement, et en vue de préserver un environnement financier favorable à l’investissement, le Conseil d’administration a décidé de mesures d’accompagnement pour l’allocation  des liquidités nécessaires et ce à travers la mise en place de nouvelles facilités permettant de fournir de la liquidité structurelle, en l’occurrence un guichet d’appel d’offres d’une maturité de 6 mois, au profit des banques, dédié au refinancement des crédits accordés  au titre de nouveaux projets d’investissement, notamment ceux initiés par les PME.

 

Ce mécanisme, qui introduit une nouvelle dynamique dans la politique de refinancement de la BCT, vise in fine à fournir au système bancaire des liquidités plus stables et à les inciter à financer les PME et ce, dans le cadre d’une meilleure allocation des crédits ciblant davantage les secteurs productifs.

 

Plus tôt dans la journée, l’Utica avait exprimé son mécontentement face à cette hausse exorbitante.

 

D’après communiqué

14/06/2018 | 15:56
3 min
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Commentaires (5)

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Gg
| 15-06-2018 09:46
"Je ne comprends pas ces choix politiques, à moins qu'on veuille détruire le peu qui reste de notre tissu industriel."
.
Mais bien sûr, il en est ainsi depuis le retour de Ghannouchi et la prise de pouvoir des islamistes.
Une Tunisie inscrite dans le tissu économique international, performante et ouverte sur le monde, ne les intéresse pas.
Au contraire, un pays exsangue et affamé, sans possibilité de réaction par les industries et le travail, finira de tomber comme un fruit pourri dans leurs sales pattes...

Abdou
| 15-06-2018 00:13
Monsieur El Abbassi la dernière fois vous avez augmente de 075 points mais l inflation continue son augmentation donc q est-ce vous êtes en train de faire c est sur vous avez des connaissances en finance monsieur les causes de l inflation n est pas monétaire

Letranger
| 14-06-2018 18:51
Crois moi, même la famine a du bon.
Je t'explique : vous allez pouvoir émigrer légalement vers le reste du monde sous prétexte que vous mourez de faim chez vous, comme n'importe quel Soudanais ou Erythréen.
Encore mieux que l'asile politique.
Si vous ajoutez à cet argument un air misérable, l'oeil chassieux et larmoyant, une patte qui traine ou un boitillement, ou mieux encore un bébé amaigri qui pleure, alors l'affaire est dans le sac.
Non, crois-moi, la "famine" c'est le secret de l'émigration réussie.

Taciturne
| 14-06-2018 18:28
Je ne comprends pas l'aveuglement des gouverneurs de la BCT ni la persistance à croire que le salut de l'économie réside dans le relèvement du taux directeur. Je ne comprends pas non plus qu'on n'est pas tiré les enseignements des relèvements précédents. Cette politique monétaire est contre productive. Notre secteur industriel est à l'agonie. Peut-il continuer à supporter le poids du coût du loyer de l'argent devenu exorbitant (TMM+marge bancaire). Le schéma de financement exigé au moment de la création d'une entreprise est 30% en fonds propres et 70% de crédits bancaires. Cet endettement génère des charges financières devenues insupportables. Dans un marché concurrentiel, nos entreprises n'ont plus aucun avantage compétitif. Nos investisseurs sont très angoissés et beaucoup d'entréprises qui étaient hier des fleurons de l'économie sont quasiment en état de cessation de paiement. Par ailleurs regardez nos banques et les résultats faramineux qu'elles affichent. '?a frise l'insolence. Grâce, entre autres, aux BTA (bons de trésors assimilés) qui font le bonheur de nos banquiers. L'Etat ne pouvant emprunter directement auprès de la BCT, le fait via nos banques qui se sucrent largement au passage. Un paradoxe difficile à soutenir. La théorie du taux négatif ne s'applique pas au contexte particulier de la Tunisie, fût-elle une recommandation du FMI. Je ne comprends pas ces choix politiques, à moins qu'on veille détruire le peu qui reste de notre tissu industriel.

Citoyen
| 14-06-2018 16:42
Votre explication est purement théorique
Vous allez voir (comme d'habitude trop tard)
Que c'est l'effet inverse qui se produirait.
Préparez vous à la colère d'un peuple en famine