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Interview - Caroline Traverse : je souhaite rendre les Françaises et les Français de l’étranger visibles
14/04/2023 | 13:15
7 min
Interview - Caroline Traverse : je souhaite rendre les Françaises et les Français de l’étranger visibles

 

Caroline Traverse est la candidate de la majorité présidentielle à l’élection législative partielle pour la 9e circonscription des Français établis hors de France. A la suite de l’annulation de l’élection de 2022, le parti Renaissance a investi Mme Traverse, avocate de formation qui travaille depuis vingt ans à l’étranger, dont quatorze ans dans la circonscription. Face au candidat de la Nupes, la candidate de la majorité présidentielle est déterminée à porter la voix des Français et Françaises du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest à l’Assemblée nationale. Elle a accordé une interview à Business News pour présenter son programme.

 

Vous êtes candidate de la 9ème circonscription des Français établis hors de France. Quels sont vos liens avec cette circonscription et notamment la Tunisie ?

Je suis très attachée à notre Circonscription, j’ai vécu les 18 dernières années en Afrique, notamment 14 ans dans la Circonscription, 10 années au Maroc où j’ai monté mon cabinet de conseil juridique et acheté ma maison de famille, je suis depuis 4 ans installée à Dakar. Je ne connaissais pas la Tunisie, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai tenu à m’y déplacer deux fois, une fois avant le premier tour et une fois dans l’entre-deux tours. Au cours du premier voyage, je me suis attachée à rencontrer les Françaises et Français de Tunisie dans tout le territoire et les représentants d’associations : Tunis, la Marsa, Bizerte, Sousse et Djerba, mais j’avoue que j’ai trouvé ce voyage assez frustrant car je n’ai pas eu l’occasion de profiter des paysages traversés ! Je reviendrai en visite en famille, c’est certain.

Pour ce second voyage, j’ai fait le choix de rencontrer des acteurs économiques de la communauté française, des entrepreneurs dans la tech, des dirigeants de grandes sociétés françaises, des professions libérales (avocats et pharmaciens). J’ai également souhaité me rendre à TLS pour comprendre le parcours d’un demandeur de visa, j’ai été reçu par le directeur à qui j’ai fait part des remontées de terrain que j’ai pu avoir tout au long de ma campagne.


Plus de 17 mille électeurs inscrits et en grande majorité des franco-tunisiens. Selon vous, quelles seraient les attentes de ces Français de Tunisie ?

Les Franco-tunisiens sont effectivement majoritaires. Ils ont, comme les mononationaux, de grandes attentes en matière d’éducation et de santé ; en matière de fiscalité aussi, puisqu’ils sont attentifs à ma proposition relative à la résidence d’attache et à l’exonération de taxe d’habitation en France.

En matière bancaire, je sais qu’ils souffrent d’un problème qui leur est spécifique en raison de leur double nationalité : ils regrettent de ne pas pouvoir jouir pleinement de leur droit français au compte bancaire. Cette situation n’est pas propre à la Tunisie et concerne d’autres compatriotes binationaux. Etant spécialisée en fiscalité et en règlementation des changes, c’est un sujet qui m’intéresse tout particulièrement et sur lequel j’aspire à travailler dès ma première année de mandat.

Les compatriotes Franco-tunisiens sont parfois mis en difficulté compte tenu des documents qu’ils doivent fournir aux différentes administrations, je pense au certificat de nationalité par exemple. Il est important de simplifier les procédures et les parcours.

Enfin, les Franco-tunisiens veulent être accueillis lorsqu’ils décident de rentrer en France, notamment que leurs enfants soient accueillis lorsqu’ils viennent étudier en France. Il faut favoriser la mobilité et l’accueil, c’est la raison pour laquelle je souhaite que soient mises en place des Maisons des Français de l’Etranger dans l’hexagone, à raison d’une maison par grande région. Cela permettra d’une part un meilleur accueil, d’autre part d’agir en guichet unique et ainsi d’éviter les errances administratives que nous subissons trop souvent lorsqu’on est un Français de l’Etranger.


Quels sont les axes principaux autour desquels s’articule votre programme ? et pensez-vous pouvoir les mener à bien en accédant à l’Assemblée nationale ?

Je souhaite rendre les Françaises et les Français de l’étranger visibles. Pour cela, je porterai une loi d’inclusion, dont l’objet sera de contraindre les différents acteurs, publics et privés, à rendre les services accessibles aux Français de l’étranger, que ce soit en termes de délais ou en termes de services. Ma première expérience à l’étranger était il y a 20 ans, et depuis 20 ans rien n’a changé au point de vue de l’accessibilité, certains numéros de téléphones restent inaccessibles, simplement car nous ne sommes pas dans l’hexagone… C’est insensé… Il y a des délais aussi qui sont intenables, les délais légaux doivent tenir compte de notre éloignement... La plupart de ces dysfonctionnements s’explique car les procédures sont en général générées depuis Paris, donc en méconnaissance de nos spécificités, mais en pratique il est tout à fait possible d’y remédier, à condition bien sûr d’en avoir connaissance. D’ailleurs dans le cadre de mes rencontres ici j’ai appris le proverbe tunisien suivant que je trouve parfaitement approprié à la situation : « Ne ressent l’effet de la braise que celui qui marche dessus ». Or, moi, j’ai ressenti les effets de la braise et c’est cela ma principale différence avec Monsieur Ben Cheickh.

C’est pour cela que, dès le début de mon mandat, je souhaite créer une plateforme de recensement des doléances des Françaises et Français de la Circonscription, afin que NOTRE voix soit unie et ainsi entendue, souvent notre parole est diffuse. Il s’agira d’un Laboratoire d’Idées pour les Français de l’Etranger (LIFE). La plateforme LIFE sera également participative puisque chaque Françaises ou Français pourra proposer ses idées, afin d’améliorer notre quotidien. Je crois qu’ensemble tout est possible.

 

Je souhaite ensuite simplifier nos démarches administratives que je trouve trop complexes. Enfin, je considère que nous avons droit à plus de transparence, particulièrement lorsque nous payons certains services.

Inclusion, simplification et transparence sont les 3 axes de travail que j’ai défini pour me permettre de réaliser les 8 engagements de mon programme.

Je précise que ces engagements sont réalisables car je serai dans la majorité et que par ailleurs ils sont finançables.

 

La crise sociale, économique et politique en Tunisie impacte forcément la vie des Français qui y résident. Quel sera l’apport de la députée Traverse aux relations franco-tunisiennes, concrètement ?

Je souhaite encourager les échanges, la coopération et les partenariats commerciaux. Il faut être innovant et ce dans tous les secteurs d’activités, les nouvelles technologies bien sûr mais pas seulement.

Il faut favoriser les visas « échange de talents » de six mois à un ans et la formation car c’est gagnant-gagnant et cela permet de générer de la valeur.

Il faut continuer d’encourager le tourisme, en cela chaque Français de Tunisie est un formidable ambassadeur pour la Tunisie et pour la France.


Vous avez en face un adversaire redoutable, Karim Ben Cheikh, candidat de la Nupes, un franco-tunisien de surcroît. Comment convaincre les électeurs de voter en faveur de la majorité présidentielle alors qu’un vent de contestation s’est levé récemment notamment contre la réforme des retraites ?

Nous n’avons pas du tout la même façon d’aborder les sujets. Tout d’abord, je suis de la Circonscription au sens où j’y ai vécu la quasi-intégralité de ma vie d’adulte et je suis issue de la société civile, ce qui n’est pas son cas. Donc, je connais réellement les sujets pour les avoir vécu et surtout je suis une femme de terrain à l’instar de ma visite chez TLS ce jour.

Ensuite, j’ai un programme novateur dédié aux Français de l’étranger, ce programme est réalisable car finançable. Enfin, il faut être sérieux : la seule façon que NOTRE voix de Français de l’étranger, qui constitue une minorité sur la masse des Français, soit entendue est d’être dans la majorité. Les promesses de gratuité de Monsieur Ben Cheickh ne sont pas raisonnables, d’ailleurs il ne dit pas comment il les finance… Je me suis engagée en politique pour tenter de réformer les choses en apportant ma connaissance de notre circonscription, pas pour faire des listes de promesses électorales qui ne seront pas tenues.

J’ai un devoir de transparence à l’égard des électeurs.  Je suis en capacité de porter l’intégralité des points de mon programme. Ce n’est pas le cas de Monsieur Ben Cheickh et c’est pourquoi je recommande aux électeurs de faire le choix de l’action plutôt que celui des chimères.

 

Interview menée par Ikhlas Latif

14/04/2023 | 13:15
7 min
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Commentaires
Juan
monnaie de singe ... à 3 zéros !!
a posté le 14-04-2023 à 16:11
le problème de devise, ne se posait pas qd on était en zone franc.
en 58, le dictateur *** l'a remplacé par le dinar, une monnaie de singe à 3 zéros ...