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Hatem Mliki : le pouvoir d'achat des Tunisiens pourrait diminuer de 25%
04/10/2023 | 10:50
5 min
Hatem Mliki : le pouvoir d'achat des Tunisiens pourrait diminuer de 25%


L'ancien élu et expert en gouvernance et développement régional, Hatem Mliki a mis en garde contre les conflits politiques internes. En se focalisant sur ces sujets, les questions d’ordre économique font l’objet d'omissions et le pays se retrouve dans un tourbillon de différents politiques.

Invité le 4 octobre 2023 à « La Matinale » de Wissal Kassrawi Gharbi sur Shems Fm, Hatem Mliki a indiqué qu’aux USA, une militante surnommée Conchita avait passé trente ans dans une tente installée devant la Maison Blanche afin de protester. D’un autre côté, en Tunisie, l’avenue passant par le palais présidentiel est bloquée sur des kilomètres. Il a évoqué plusieurs exemples tels que les ministres de pays étrangers se déplaçant à vélo alors que les ministres tunisiens se déplacent en cortège et déploient des dispositifs sécuritaires renforcés.

Hatem Miliki a considéré qu’il s’agit d’une sorte de schizophrénie et pointé du doigt une divergence entre les discours et les mesures appliquées. D’après lui, on a tendance à considérer que les politiciens bénéficiaient d’un traitement de faveur, car l’État a l’habitude de malmener les citoyens. Il a exprimé son opposition à toute sorte d’oppression et de répression qu’il s’agisse d’un citoyen lambda ou d’un activiste ou d’une personnalité politique. Il a considéré que les politiciens devaient œuvrer pour le sauvetage du pays.

Pour ce qui est de la situation du pays, Hatem Mliki a indiqué que la Tunisie pouvait continuer à emprunter auprès des banques nationales afin de couvrir ses dépenses et de verser les salaires des fonctionnaires. D’un autre côté, cette politique diminuera le nombre d’emplois créés et une hausse du taux de chômage. De plus, le pouvoir d’achat diminuera chaque année d’environ 7,5% à 8% et durant les trois prochaines années de 25%. Ceci signifie qu’une grande partie de la classe moyenne se retrouvera dans la catégorie de la classe populaire et une grande partie de la classe populaire se retrouvera dans la catégorie de la classe à revenu limité.




« Le taux d’endettement interne continuera à grimper. Il y aura un manque de liquidité au niveau des banques tunisiennes. L’investissement au sein des entreprises privées, des agriculteurs, des industriels et des commerçants baissera. Le taux de croissance sera limité à 1,5%. Ceci conduira à la création d’une armée de pauvres et de chômeurs… Quatre éléments que la Tunisie ne maîtrise pas, peuvent influer sur la situation. Le changement climatique… Ceci peut provoquer une famine… Le prix du pétrole… La Tunisie ne peut pas le contrôler… Le prix actuel n’arrange pas les choses… Si le prix du baril atteint les 90 dollars, il y aura des difficultés au niveau du financement de l’énergie… La question de la notation… L’accord avec le Fonds Monétaire International (FMI) », a-t-il ajouté.

Hatem Mliki a rappelé que le budget de l’État au titre de l’année 2023 avait estimé les dépenses dédiées à l’investissement à 4.600 millions de dinars. Or, seulement 1.812 millions de dinars ont été dépensés jusqu’à maintenant. Ainsi, les dépenses dédiées à l’investissement n’atteindront que les 3% du budget de l’État. Il a déploré l’absence de projets portant sur l’infrastructure parallèlement à une absence d’investissement étranger et privé. Le budget de l’État n’est pas, selon lui, une simple question de chiffres. Il s’agit d’une approche globale. Il a estimé que la situation actuelle conduirait à un taux de croissance économique annuel ne dépassant pas les 1,9%.

L’ancien élu a expliqué que la complexité de la question migratoire était fortement impactée par l’absence d’unité européenne à ce sujet. Il a indiqué que les Allemands craignaient la montée de l’extrême droite, les Français s’inquiétaient de leur perte d’influence au niveau de l’Afrique subsaharienne et les Italiens cherchaient à imposer leur politique hostile aux migrants. Il a considéré que les négociations devaient avoir lieu au sein de l’Union africaine afin d’avoir un consensus à travers la création d’une commission chargée de dialoguer avec l’Union européenne.

L'accord avec l'Union européenne doit résulter d'un autre consensus au niveau des pays membres. Il doit porter sur la gestion de la migration et de la situation humanitaire des citoyens et non le blocage des migrants. Il a considéré que le président de la République, Kaïs Saïed, avait raison de refuser l'aide récemment proposée.

Pour ce qui est du découpage en district, Hatem Mliki a assuré que la promulgation d'un simple texte de loi imposant cela ne changera rien à la situation économique et ne permettra pas de créer de la richesse et une croissance économique régionale. Selon lui, celui qui croit en cela n'a rien compris à la chose.


S.G

04/10/2023 | 10:50
5 min
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Commentaires
Citoyen_H
ET ALORS, OU EST LE PROBLEME ?
a posté le 04-10-2023 à 18:05
Partout ailleurs, c'est la même chose
C'est conjoncturel.
Sauf que nous, nous avons un autre handicap, et pas des moindres.
C'est la faillite généralisée dans laquelle nous avaient plongé les gangsters de la maudite terka !!
Allah yéhlik8om, une fois de plus.
Inutile de véhiculer des propos hors contextes et hors propos, le vendu !!!!!
Quant à la sécurité de nos ministres et autres responsables, le gouvernement sait ce qu'il fait et n'a aucune obligation de se justifier.
En attendant, occupe-toi.
Va jouer aux billes ou à la toupie.