L’avocat Hamadi Zaâfrani est revenu mardi 22 mars 2022 sur les détails de l’affaire de son client, l’ancien gouverneur de la Manouba, qui occupait le poste de directeur général de l’office de l’huile lors de son arrestation, Ahmed Smaoui, arrêté depuis le 25 octobre 2021.
Au micro de Myriam Belkadhi dans l'émission La Matinale sur Shems FM, Me Zaâfrani a affirmé qu’ « aucune raison ne justifie le mandat de dépôt » et qu’ « aucun des auditionnés en tant que témoins, victimes ou accusés n’a mentionné Ahmed Smaoui ». Pour lui, son client est innocent des faits qui lui sont reprochés. Et de marteler que normalement « tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été établie ».
L’avocat a ainsi expliqué que son client a été arrêté pour sa qualité de gouverneur, poste qu’il a occupé de 2015 à 2019, dans une affaire d’octroi d’autorisation de taxis individuels.
Et d’expliquer que certains avaient évoqué une manipulation dans le décernement des autorisations de taxis. Or, ils ne répondaient pas aux critères exigés.
En plus, Me Zaâfrani a souligné que ce n’est pas le gouverneur qui octroie à son gré les autorisations mais toute une commission consultative de transport présidée par lui et ce dernier n’intervient que dans le cas d’égalité de votes dans les dossiers soumis. Et de noter ces autorisation ont été octroyées une seule fois durant le mandat de M. Smaoui et que les quatorze membres de la commissions avaient signés le PV, validant la liste des personnes bénéficiaires.
Il a indiqué qu’on reprochait le dépassement des quotas établis par le ministère du Transport, or les diverses commissions qui sont intervenues ont respecté les procédures en vigueur.
Hamadi Zaâfrani a rappelé que son client est reconnu par sa compétence et son intégrité, mais qu’il aura toujours un point noir dans son parcours : le décès de sa fille de chagrin pour ce qui est arrivé à son père.
Il a indiqué que l’enquête a démarré depuis 2018, mais qu’elle a été accélérée en 2021. Il a précisé que plusieurs accusations pèsent sur son client dont notamment faux et usage de faux, corruption et usage de fonction pour s’octroyer un intérêt pour soi ou pour autrui.
I.N
1/ qu'il présidait une commission chargée de l'octroi des licences de taxi.
2/ que sa fille serait morte de chagrin.
Sur le premier point.
Le président a une charge en qualité de responsable premier, avec voix décisive.
Il signe, et par conséquent, avalise les décisions prises, engageant sa responsabilité.
Alors, soit il couvrait, et dans ce cas il aggrave les charges retenues ; ou se détestait par ignorance, assurance, du poids de la responsabilité et signait les "yeux fermés" et cela en fait un irresponsable inconséquent, ce qui revient au même.
Sur le second point.
Le sentimentalisme, le lien de cause à effet avancé entre la mort de la fille du gouverneur et son incarcération est un faux argument.
Non point que cela ne nous trouble en qualité d'homme, mais le procédé est fallacieux et dessert celui qui en use, plutôt le client.
Parce qu'alors, monsieur l'avocat doit se souvenir, ou à défaut regarder ce qui a lieu, et il aurait de quoi emplir sa besace de sentimental.
Les malheurs succèdent aux malheurs, causés par des arrivistes, des gens de peu d'importance et qui ne s'arrêteraient pas à compter le chagrin infligé de leur fait à tout un peuple.
Recourir à ces manières lorsqu'on est indifférent au sort de la populace est proprement indécent.
Si le gouverneur est "propre", alors, il aura pléthore de baveux qui feront le pied de grue dans le prétoire pour le sortir des griffes des juges.
Le pays a d'autres chats à fouetter, même si le sort de cet homme ne nous indiffère pas, et l'on pourrait attendre d'un personnage ayant exercé une telle charge de montrer un peu de hauteur et offrir au pays l'image de dignité qu'on en attendrait.
Hélas ! On veut nous faire pleurer sans cesse sur ceux qui disposent de moyens et de puissance avec soutiens.....