Comment calmer les ardeurs de législateurs surexcités, prompts à dégainer des propositions de loi plus farfelues les unes que les autres ? Comment peut-on raisonner ces énergumènes déterminés à dézinguer tout ce qui bouge à coup d’articles dénués de bon sens ? Dans un contexte où le populisme est devenu la norme et où la raison pure a cédé place aux élucubrations, rien ne paraît pouvoir enrayer cette tendance. Accrochez vos ceintures, il faudra se préparer à l’avenir à toutes les absurdités dont on n’aura même pas soupçonné l’existence.
Le tout-répressif est le dénominateur commun dans ces initiatives et autres projets de lois que nos concitoyens aux commandes sont empressés de pondre. On a bien rigolé quand on a appris la préparation d’une loi interdisant la publication, sur les réseaux sociaux, d’informations météorologiques ne provenant pas de sources officielles. Imaginez-vous partager une capture des prévisions disponibles sur votre smartphone et vous retrouver poursuivi en justice. Sur le coup, ce n’est plus très drôle.
Cette semaine encore, on apprenait que des députés préparaient un texte pour lutter contre la fuite des compétences tunisiennes à l’étranger. Le phénomène est bien réel et touche des milliers de jeunes diplômés et professionnels qualifiés. Il s’est intensifié ces dernières années, conséquence de la crise économique, mais reflétant aussi un malaise plus profond au sein de notre société.
Or, face à l’hémorragie, ces députés n’ont rien trouvé de mieux que de proposer une solution répressive. L’idée d’entraver ou d’interdire légalement nos compétences de quitter le pays est à la fois irréaliste et contre-productive. Il s’agit tout bonnement d’un faux remède à un vrai problème. Pour filer encore plus la métaphore, limiter la mobilité des compétences par une loi reviendrait à poser un pansement sur une plaie béante sans en traiter les causes profondes. Et puis cela s’apparente à une punition infligée aux jeunes qui ont investi du temps, de l’argent et de l’énergie dans leur formation souvent dans des conditions difficiles.
L’approche de nos élus est foncièrement populiste. Ils ne cherchent pas une solution viable, mais masquer les échecs structurels d’un Etat qui a failli. À l’époque où l’État national se construisait, les compétences formées à l’étranger revenaient d’elles-mêmes en Tunisie, car toutes les conditions étaient réunies pour les accueillir.
Cependant, en désignant aujourd’hui les compétences qui aspirent au départ comme coupables, c’est se voiler la face. Ces personnes ne sont que les victimes d’un système incapable de leur offrir un avenir et pas uniquement sur le plan financier.
La fuite des cerveaux est la conséquence d’un mal profond aux causes multiples. Les salaires bas et le manque de perspectives va certainement inciter les talents à chercher mieux ailleurs, surtout que beaucoup se heurtent à une absence de reconnaissance et à des environnements de travail très rébarbatifs (demandez aux jeunes médecins autour de vous). Le climat politique et social alimente aussi le désenchantement. Et puis les pays développés déploient des stratégies actives pour attirer les compétences en offrant des conditions de travail et de vie bien meilleures. Que fait la Tunisie en contrepartie pour eux ? Rien ou pire, les élus veulent les retenir de force ce qui risquerait d’attiser le mécontentement. Par ailleurs, aucun de ces députés n’a pensé qu’entraver la mobilité des gens n’est autre qu’une atteinte à une liberté fondamentale censée garantie par la constitution.
La fuite des cerveaux est avant tout un signal d’alarme. Les solutions coercitives ne feront qu’empirer les choses. Loin du populisme, des pistes concrètes existent. Cela passe par des réformes audacieuses, une vision à long terme et une véritable valorisation des compétences. Pléthores d’études existent. Les députés, et plus largement les décideurs, doivent s’interroger sur ce qui les pousse à partir plutôt que de chercher la répression à travers des lois liberticides en guise de panacée.
Mais cela semble relever du vœu pieux tant le niveau actuel de nos dirigeants laisse à désirer et alors même que le tout-répressif constitue le socle de ce régime.
Allez y .. taxer.. interdisez... emprisonez.
Il ne restera plus que 3 personnes dans cette prison à ciel ouvert.
Telle la grenouille dans le récipient d'eau qui chauffe de plus en plus la société tunisienne s'habitue à toutes sortes de pénuries privations et de dérogations a une existence digne et prospère
Mais la pénurie de compétences sera impossible a remplacer a court terme a un moment où l'économie a un besoin vital de la plupart de ces compétences-cles
Ceux qui veulent se former dans un projet d'expatriation pourront toujours le faire via l'enseignement privé.
Ce pays à plus besoins de balayeurs de rues, de techniciens, de contremaîtres, que d'ingénieurs et de médecins.
Que peut on faire hélas nos doigts sont entre leur dents
les Ste communautaires,mais qu'est ce qu'ils ont dans la tête
Un ancien ministre m avait dit : " ca y est maintenant que tu as rempli tes poches a l etranger tu veux ma place "
Non on veut aider la Tunise , au vue de votre incompetence
Donc ces médiocres de Boutabbala veulent contrôler les élites du pays? Les empêcher de partir pour qu'ils démarrent des projets de "7ammass" ou d'un café au sein du programme farfelu des sociétés communautaires au lieu de partir et envoyer des euros au pays? Hein? Hihan hihan.
Heyla liblad.
La Tunisie n'offre objectivement pas d'emploi digne ni de garantie des droits fondamentaux a cette jeunesse sacrifiée depuis des dizaines d'années
BRULER (2)
Ecrit par A4 - Tunis, le 30 Octobre 2017
Ils s'en vont, ils s'enfuient, emportés par la houle
Emportés par les vagues, par les bateaux qui coulent
Ils s'en vont ça et là, emportés par les vents
Emportés bien au loin, vers des rêves mouvants
Et ils s'en vont ...
Ils s'en vont malgré tout, vers l'horizon qui glisse
Vers des terres inconnues sans index ou indice
Ils s'en vont malgré vous, vos prières hypocrites
Vos discours idiots et vos promesses sans suite
Et ils s'en vont ...
Ils s'en vont voir ailleurs, sous des cieux même noirs
Pour vous fuir, vos échecs, vos revers et déboires
Ils s'en vont les mains vides, n'emportant aucune miette
Vous laissant tout bouffer, affamés comme vous êtes
Et ils s'en vont ...
Ils s'en vont sans regret, sans même se retourner
En vous laissant le désert pour y gouverner
Ils s'en vont dégoûtés, ils en ont bien assez
De tous ces bons à rien, de tous ces bras cassés
Et ils s'en vont ...
Ils s'en vont obligés, tenter d'autres portes
Les vôtres sont fermées, leurs lettres sont mortes
Ils s'en vont et vous laissent dans un décor sordide
Obsédés comme vous êtes des rondeurs de vos bides
Et ils s'en vont ...
Ils s'en vont plein la tête d'images que rien n'efface
De votre bassesse et votre instinct de rapace
C'est bien à cause de vous qu'ils délaissent leurs amis
Qu'ils oublient leurs familles et haïssent leur pays
Et ils s'en vont !!!
talentueusement en rime;
ce qui fou à tout tunisien sensé,
la pire des déprimes.