Cela fait plus d’une semaine que 37 migrants clandestins tunisiens ont disparu en mer. Tous originaires d’El Hencha dans le gouvernorat de Sfax, ils sont âgés de quatorze à trente ans. Les recherches continuent, mais rien à l’horizon.

« C'est grave », a affirmé l’ancien député et activiste politique Majdi Karbai dans une déclaration à Al Jazeera. « Cela pourrait être très grave, comme à Zarzis », a-t-il ajouté. M. Karbai craint que la situation ne dérape et déclenche des troubles comme cela a été le cas à Zarzis après le naufrage d’une embarcation avec à bord 18 Tunisiens.

En septembre 2022, face à l’absence de réactions de la part des autorités locales, des pêcheurs sont partis à la recherche des naufragés et ont commencé à repêcher les cadavres. D’autres, s’adonnant tout simplement à leurs activités économiques en ont découvert une partie en pleine mer. Le drame se transforme en scandale avec la découverte, par la suite, qu’une partie des cadavres avait été déjà repêchée et enterrée dans un cimetière destiné à l’inhumation des corps des migrants étrangers non identifiés. Des mouvements de protestation ont, alors, éclaté. Des milliers d’habitants désespérés et en colère ont arpenté les rues de la ville exigeant l’intensification des efforts de recherche.

Assurant qu’il est en contact avec des proches des disparus, l’ancien député a indiqué que l'absence d'informations sur le sort de l’embarcation était une constante préoccupation pour l’ensemble des habitants de la région.

Il a ajouté, dans ce même contexte, que cet incident tragique n’était que le fruit des politiques migratoires de l’Europe estimant que les efforts européens de contrôle des flux de migration irrégulière mettent des vies en péril.

Mardi, la direction générale de la Garde nationale (DGGN), a indiqué que les recherches se poursuivaient pour retrouver les migrants qui ont embarqué mercredi dernier des côtes sfaxiennes. Elle a souligné que tous les moyens avaient été déployés pour retrouver les 37 migrants disparus depuis maintenant plusieurs jours.

Plus tôt dans la journée de mardi, les familles des 37 migrants irréguliers disparus ont bloqué la route et mis le feu à des pneus dans le centre-ville d’El Hencha. Les protestataires ont exigé des autorités l’intensification des opérations de recherches et de ratissage.

N.J