Anis Ben Abdallah : le PLF 2018 n'est pas bâti sur des hypothèses réalistes !
« Le gouvernement estime qu’à la fin de l’année 2018, 1 dollar équivaudra à 2,65 dinars. L’euro, lui, sera échangé à 3,05 dinars. Ces estimations ont été faites sachant que pendant l’année 2017, seul, le dinar a glissé de 20%. La question qui se pose est : est-ce qu’on sera en mesure de respecter ses proportions ou est-ce qu’elles seront dépassées ? Dans le deuxième cas on sera dans l’obligation de faire un PLF complémentaire ».
Cette déclaration donnée par le président de l’AJECT (Association des Jeunes Experts Comptables de Tunisie), Anis Ben Abdallah, lors de la matinale d’Express FM présentée par Wassim Ben Larbi, fait partie de la lecture des hypothèses sur lesquelles a été bâti le projet Loi de finances 2018 (PLF 2018).
Lors de son intervention M. Ben Abdallah a ajouté que l’année passée, « nous avions prévenu que les hypothèses faites pour la LF2017 n’étaient pas réalistes. Il en est de même aujourd’hui. Si depuis le début on démarre mal, cela constituera un problème ».
L’expert a aussi évoqué le prix du baril de pétrole, élément crucial dans le calcul du budget. « Le prix du baril de pétrole a été estimé à 54 dollars à la fin de l’année 2018 alors qu’actuellement il est à 53 dollar. Ceci étant dit, la Banque Mondiale estime, elle, que le prix du baril peut atteindre 60 dollar à la fin 2018 ».
Anis Ben Abdallah a ajouté que le budget a été fait sur la base d’un taux de croissance de 3% à la fin 2018, alors que pour le premier trimestre 2017 nous avions 1,9% de taux de croissance. « Aussi, si nous prenions en compte la pression fiscale qui va être exercée et le glissement du dinar, nous pensons que l’hypothèse des 3% de taux de croissance n’est pas réaliste, surtout si l’on voit que les aides aux investisseurs ont été réduites ».
S.A