La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle a publié vendredi 23 juin 2017 un communiqué dans lequel elle annonce le retrait de la licence d’exploitation de la radio régionale Châambi FM. 

La raison principale est que la radio a cessé de diffuser des programmes comme le stipule le cahier des charges se suffisant de simples playlist musicales. 
Le fondateur de la radio, Mokhtar Tlili, a été averti et a promis un retour à la normale. Faute de suffisamment de recettes publicitaires pour couvrir les frais, vu les multiples difficultés financières de la radio et pour des raisons de santé, M. Tlili n’a pas réussi à honorer cet engagement en dépit de plusieurs tentatives. 

Le 29 mai 2017, il a envoyé lui-même une correspondance à la Haica pour leur signifier qu’il lui est désormais impossible d’affronter ces difficultés et de gérer correctement la radio. Il a également demandé à l’Office de télédiffusion de cesser de lui accorder la fréquence FM de Chaâmbi FM et les factures qui vont avec. Pour toutes ces raisons, la Haica a donc retiré la licence de Châambi FM.

On note que ce n’est pas la première radio qui affronte de telles difficultés financières et qui se trouve obligée de cesser la diffusion. Un autre patron de radio se trouve carrément en prison à cause de chèques sans provision, tous émis dans le cadre de la gestion et le règlement des salaires et des fournisseurs. 
Une autre radio, de grande écoute, souffre actuellement des mêmes problèmes et son personnel vient de publier un préavis de grève à cause de salaires impayés depuis le mois de janvier. 
Ces mêmes difficultés financières touchent également les médias écrits (imprimés et électroniques) à cause de la crise économique et des faibles recettes publicitaires. 

Le business model des médias tunisiens, étant quasi-exclusivement basé sur ces recettes publicitaires, s’approche de ses limites avec la multiplication des médias et de la réduction des investissements des annonceurs confrontés, eux-mêmes, à la crise économique et obligés à réduire leurs charges.

R.B.H