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Le bras de fer continue entre Slim Riahi et Moez Ben Gharbia (vidéo)
01/04/2014 | 1
min
Le bras de fer continue entre Slim Riahi et Moez Ben Gharbia (vidéo)
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Nouvel épisode dans le bras de fer opposant Slim Riahi, détenteur de la marque et des fréquences de la chaîne Ettounsiya, et Moez Ben Gharbia, directeur de la société de production V Prod.
Lundi 31 mars, en milieu d’après-midi, la « direction » de la chaîne Ettounsiya envoie aux médias un communiqué dans lequel elle s’élève contre les pratiques de V Prod et annonce que l’émission « 9 Sports » sera désormais diffusée en différé. Le communiqué de ladite « direction » n’est pas signé et ne porte que le logo de la chaîne. Il n’y a ni adresse, ni coordonnées, ni personnes à contacter, comme la coutume et le professionnalisme en la matière l’exigent. Ce communiqué exprime l’étonnement de la chaîne quant aux pratiques de V Prod au niveau de la présentation et la préparation de l’émission. « La direction » n’a pas été informée du changement du présentateur Hayder Charni et, auparavant, de Moez Ben Gharbia. Elle s’étonne également de la conclusion d’un contrat avec un nouveau conseiller sportif. Elle relève qu’il est insensé que la chaîne suive les informations de l’émission à travers Facebook et les médias. Elle souligne, par ailleurs, qu’il n’est pas professionnel que V Prod ne prenne pas la peine de l’informer des changements opérés sur le programme, en respect du contrat signé entre les deux parties. Elle manifeste aussi sa surprise d’apprendre, sur le générique, que Moez Ben Gharbia ne prépare plus l’émission et qu’il a été remplacé par Kaïs Regguez.
Pour « la direction », ces pratiques sont irresponsables et relèvent de l’amateurisme, d’autant plus qu’elle qui a la responsabilité juridique, et face à la Haica, dans ce qui est diffusé.
« La direction » prétend respecter le téléspectateur, les contrats de ses annonceurs et le contrat enregistré avec V Prod, mais que face aux abus de cette dernière, elle a décidé de ne plus prendre en charge les frais du direct, d’autant plus que ces frais ne sont pas inscrits dans le contrat. L’émission sera donc désormais diffusée en différé, sans que « la direction » ne précise quand.
« La direction » conclut son communiqué en précisant (pour la énième fois dans ce même document) qu’elle ne s’ingère pas dans le contenu de l’émission et qu’elle respecte totalement sa ligne éditoriale.

Le soir même de ce lundi 31 mars, et pour ceux qui ne s’en sont pas déjà aperçus, Mourad Zeghidi et Fethi El Mouldi cassent en morceaux toute l’argumentation présentée par le communiqué non signé et « la direction anonyme » et ce dans une vidéo de l’enregistrement fuitée dans les réseaux sociaux.
Me El Mouldi porte une triple casquette, celle de chroniqueur sportif de l’émission, de juriste par ses qualités d’avocat près de la cour de cassation et enseignant en droit, et d’expert de longue date dans le milieu médiatique. Mourad Zeghidi ne manque pas de cordes à son arc puisqu’il est un vieux de la vieille dans le milieu médiatico-sportif, animateur vedette dans les chaînes du bouquet français Canal + et nouveau présentateur de l’émission « 9 sports ».
M. Zeghidi rejette les accusations de « la direction » quant à la partialité supposée de l’émission et attire l’attention quant aux risques de censure d’une partie, suite à cette décision de différer la diffusion. Il considère cela comme un moyen de pression sur le contenu de l’émission, ce qui contredit superbement toutes les phrases « de la direction » quant à son non-ingérence dans la ligne éditoriale.
Me El Mouldi rappelle que ces pratiques relèvent des années « noir et blanc » de la télévision et qu’il n’y a plus d’émissions sportives en différé de nos jours. Il affirme que l’équipe de l’émission a été surprise d’apprendre, sur les réseaux sociaux, le contenu du communiqué, alors que cette équipe était en pleine préparation de son direct. Il relève la contrevérité de ce communiqué, puisque le contrat entre la chaîne et V Prod souligne bien que l’émission est en direct et qu’elle est déjà à son 20ème épisode. Quant aux abus, il s’étonne comment on peut considérer le changement d’un animateur comme étant un abus d’autant plus que le contrat ne précise pas ce détail. Pour le chroniqueur-avocat, cela est un début sur les ingérences dans le contenu de l’émission. « On commence par ça puis on en arrive sur les personnes à flatter et à critiquer », précise-t-il.
A propos de la Haica, MM. Zeghidi et El Mouldi précisent que l’émission ne peut jamais porter atteinte à la sûreté générale. et qu’ils sont suffisamment expérimentés. Ils rappellent que c’est un retour du ciseau et que l’émission n’a jamais connu cela, même dans les années Ben Ali quand Slim Riahi était en Libye. Ils rappellent qu’ils étaient très critiques envers plusieurs figures de l’ancien régime et qu’ils ont mis à mal des ministres et membres de la famille Ben Ali, sans pour autant que l’émission ne soit censurée ou que son direct ne soit remis en question. Pour Me El Mouldi, ceci est un mélange de genres et il est inacceptable que le patron d’une équipe sportive, président d’un club et propriétaire de fréquences TV, s’ingère ainsi dans le contenu d’une émission. « S’il fait ça avec une émission sportive, que fera-t-il alors dans les émissions politiques ? », s’est interrogé Fethi El Mouldi.

Mardi 1er avril, d’une manière subtile, Elhem Torjman l’administratrice judiciaire de Cactus, la société de production principale de la chaine Ettounsiya et signataire du contrat avec V Prod, désavoue ladite « direction » de la chaîne. Elle publie sur sa page Facebook personnelle  une photo de Moez Ben Gharbia en indiquant qu’il est … le meilleur !
Le désaveu de Slim Riahi ne vient pas seulement de Mme Torjman. Les observateurs avertis ont bien remarqué la légèreté de celui qu’on surnomme « Dhabdhoub », titulaire des fréquences et du nom d’Ettounsiya. On relève ainsi que le fait que Mourad Zeghidi, de Canal +, anime l’émission ne peut être qu’une bonne chose, puisque l’audience avec l’animateur précédent était très mauvaise et en deçà de ce que peuvent attendre les annonceurs et le producteur. On rappelle aussi que celui qui cite sa responsabilité juridique face à la Haica est lui-même en violation du cahier des charges de cette même Haica, puisqu’il n’a pas le droit de diriger la chaîne, en sa qualité de président de parti politique.
Et plusieurs relèvent le manque de respect du téléspectateur quant à cette décision unilatérale de reporter la diffusion de l’émission à la dernière minute, alors qu’elle était attendue pour lundi soir. Ceci n’est pas une première, on se rappelle encore de la coupure brusque l’été dernier de la fréquence de la chaîne.
En bref, et dans ce nouvel épisode du bras de fer entre Moez Ben Gharbia et Slim Riahi, ce dernier perd encore des points et se décrédibilise davantage face à l’opinion publique et les observateurs.




01/04/2014 | 1
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