Dans un entretien accordé à l’agence Reuters, lundi 5 août 2013, le chef du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, s’est dit ouvert au dialogue, notamment, sur la question de la loi d’immunisation de la révolution défendue par plusieurs partis politiques, notamment, son parti ainsi que son allié dans la Troïka, le CPR. Il a affirmé qu’il ne serait pas exclu de reporter cette loi, voire même, de l’annuler si les différentes composantes de l’assemblée nationale arrivent à s’entendre autour d’un consensus.

Dans cette interview, Rached Ghannouchi a également exprimé son opinion sur la position de l’opposition depuis les récents événements tragiques produits en Tunisie déclarant : « ils ont fait monter les enchères si haut que maintenant ils se retrouvent bloqués », tout en faisant référence à la solution du référendum comme sortie de crise si « les opposants insistent pour mettre fin au processus transitoire », à travers les sit-ins organisés au Bardo (Tunis) ainsi que dans différentes villes tunisiennes réclamant la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale.

Le leader d’Ennahdha a, par ailleurs, souligné qu’il n’est pas possible de voir se produire le même scénario égyptien en Tunisie et que son mouvement ne risque pas de connaître le même sort de celui des Frères Musulmans.

Rached Ghannouchi est revenu sur les assassinats politiques indiquant que les « extrémistes religieux qui y sont impliqués ont été infiltrés par des parties politiques qui cherchent à déstabiliser le mouvement Ennahdha » tout en précisant que ces parties politiques auxquelles il fait référence « utilisent des jeunes inexpérimentés et qui manquent de culture religieuse ».