alexametrics
vendredi 03 mai 2024
Heure de Tunis : 16:16
Dernières news
Dégradation de la notation Moody's, le gouvernement tunisien pointé du doigt
30/05/2013 | 1
min
Dégradation de la notation Moody's, le gouvernement tunisien pointé du doigt
{legende_image}
L'agence de notation internationale, Moody's, a encore une fois revu à la baisse la notation de la Tunisie, qui est passée de Ba1 à Ba2, avec des perspectives négatives. C'est ce qu'a annoncé un communiqué de l'Agence tard dans la soirée du 29 mai courant.

Selon ce communiqué, cette annonce était en fait, le résultat d'une nouvelle étude élaborée par Moody's qui avait démarré le 28 Février 2013.

Selon Moody's, cette dégradation de la notation s'explique notamment par trois grands facteurs, à savoir, l'incertitude politique persistante, le risque d'instabilité, la fragilité des banques publiques sous-capitalisées et les pressions externes importantes sur la balance des paiements et les finances publiques de la Tunisie.

La décision de Moody, assignant également une perspective négative à la note, reflète les risques de baisses continues liés à la situation politique incertaine en cours et à la détérioration continue du bilan du gouvernement.

Dans le cadre de cette même évaluation, Moody's a également dégradé de Ba1 à Ba2, les notes de la dette de la Banque Centrale de Tunisie et lui a également attribué des perspectives négatives. Là encore Moody's considère que "le Gouvernement tunisien est légalement responsable des paiements sur l'ensemble des obligations de la banque centrale, étant donné qu'elles sont émises au nom du gouvernement".

En outre, Moody's a abaissé le plafond des pays de la Tunisie pour les dépôts bancaires en devises de Ba3 à Ba2, et le plafond de pays pour les obligations en devises de Baa2 à Baa3.

Selon Moody's, bien que les tensions aient diminué depuis l'assassinat du politicien Chokri Belaïd et l'effondrement du gouvernement intérimaire de Hamadi Jebali en Février, le risque d'une nouvelle escalade de l'instabilité politique est resté élevé.

Moody's observe également qu'il y a un risque significatif de retards supplémentaires avec l'adoption d'une nouvelle constitution ou la création d'un calendrier définitif pour de nouvelles élections, comme l'illustre le récent retard avec la nomination d'Instance électorale par l'ANC.

Sur le plan financier, Moody's considère que le gouvernement est susceptible de recevoir l'aide du FMI dans le financement de la recapitalisation de certaines banques publiques (dont les estimations faites par Moody's correspondront à un maximum de 5% du PIB de la Tunisie) et dans l'amélioration de la gestion du système bancaire. Néanmoins, Moody's s'attend à ce que le processus de restructuration reste lent, comme en témoignent les retards au cours des 18 derniers mois, avec la création d'une société de gestion d'actifs qui reprendrait les créances douteuses des banques appartenant à l'Etat.

Par ailleurs et afin de surmonter ses difficultés dans le financement des déficits jumeaux au cours des prochaines années, la Tunisie a demandé un accord stand-by ou accord de confirmation du fonds monétaire international de 1,7 milliard de dollars avec le FMI. Or, les déficits des comptes courants de la Tunisie se sont détériorés rapidement de 3% du PIB en 2009 à 8% en 2012, et Moody's s'attend à ce que le pays continue à subir des déficits élevés de la balance courante pour les prochaines années.

Ainsi, bien que l'accord avec le FMI pourrait fournir des financements à des taux concessionnels et pourrait débloquer d'autres fonds bilatéraux et multilatéraux, la nécessité de ce soutien souligne les vulnérabilités extérieures accrues de la Tunisie, selon Moody's.

Traduction synthétisée par Dorra  Meziou

A lire également : Moody's dégrade la note de la Tunisie avec perspective négative
30/05/2013 | 1
min
Suivez-nous