En ce dimanche du 23 octobre 2011, les vieux quartiers de Tunis enregistraient des embouteillages monstres et une animation et une effervescence inhabituelles avec une grande ruée des Tunisiens vers les différents bureaux de vote installés, notamment, dans les écoles primaires et les collèges.
Avant même l’ouverture des bureaux, prévue à 7 heures, les citoyens étaient déjà présents, assez nombreux, pour accomplir leur droit et devoir de vote.

Première constatation : L’affluence n’était pas du tout la même entre les centres accueillant les électeurs déjà inscrits et ceux, dits exceptionnels, réservés aux citoyens non inscrits et appelés à recourir à la formule du sms pour connaître avec exactitude leur bureau. Pour d’autres, ils devaient faire le tour des bureaux pour tomber, finalement, sur le bon.
En effet les centres destinés à ceux déjà inscrits connaissaient des files allant jusqu’à l’extérieur des lieux. Pour les autres, l’opération d’information ne semble pas avoir bien marché et un risque de faible participation dans ces bureaux est plus que réel.



Deuxième constatation : l’absence des représentants des partis dans les bureaux et les salles de vote, sauf pour le parti d’Ennahdha qui a délégué, systématiquement, un contrôleur dans chaque bureau. Un de ces contrôleurs, interrogé, nous a répondu qu’il était « étonné », lui-même, de cette absence qu’il « déplorait ».

Troisième constatation : la présence des observateurs de différents observatoires nationaux et même étrangers qui faisaient le tour des bureaux sans y rester trop longtemps et n’hésitaient pas à prendre les impressions aussi bien des électeurs que celles des responsables des bureaux.

Quatrième constatation : Pour les bureaux de Bab Jedid où il y avait une grande affluence nécessitant des files d’attente, les hommes et les femmes étaient séparés.

Cinquième constatation : l’absence d’incidents. Bien sûr qu’il y avait des « cas ». Une femme, ayant perdu sa carte d’identité au dernier moment et muni de son passeport (comportant le numéro de sa carte d’identité) et de son reçu d’inscription, a été empêchée de voter dans son bureau d’origine qui l’a dirigée vers un bureau de Bab Jedid qui a refusé, à son tour, de lui permettre de voter. La femme était dans tous ses états et criait : « ces élections ne sont pas transparentes ! ».
A mentionner les cas des citoyens, femmes et hommes, très nombreux, qui ne savaient pas quoi faire pour trouver leur bureau et qui ne savaient comment effectuer la procédure du sms.

Bon à souligner qu’un nombre réduit et respectable des agents des forces de sécurité et de l’armée veillaient au grain d’une manière, à la fois, discrète et ferme.

La bonne organisation, l’ambiance conviviale et le respect strict de la neutralité par les responsables dans les centres et les bureaux e vote laissent augurer un succès de ce premier examen de l’opération démocratique en attendant l’autre moment crucial, à savoir celui de dépouillement.