Poulina Groupe Holding vient de signer des accords de partenariat technique et commercial avec le groupe italien Antonio Merloni. Afin de mieux présenter cette joint-venture, une conférence de presse a été tenue lundi 29 juillet par Poulina Groupe Holding, avec la participation des représentants du groupe italien.
L’objet du partenariat, a indiqué Fethi Khedder, directeur général de la société Frigan, fabricant de la marque d’électroménager Mont Blanc, est de profiter du savoir-faire des Italiens pour promouvoir la production et l’exportation, chose qui permettra aux Italiens de s’implanter d’autres marchés en Afrique.
Ce partenariat a été rendu possible grâce à plusieurs facteurs, dont le partage d’une même orientation, d’un même espace géographique et à peu près d’un même goût, a expliqué M. Khedder qui a ajouté : « C’est avec les italiens qu’on va faire du business. D’ailleurs, c’est pour cela que le design du réfrigérateur ou sa taille ne diffèrent pas beaucoup d’un pays à l’autre.
En effet, le partenariat Poulina/Merloni a été conclu après deux ans d’approches et de négociations. Les deux parties ont trouvé des intérêts convergents. Cette union permettra aux Tunisiens de passer à un niveau supérieur côté expérience et qualité et de concevoir des produits de luxe qui coûteront moins cher. Le produit Mont Blanc ne suffit plus. Il faut aller de l’avant, affirme M. Khedder.

« Les Italiens apporteront leurs savoir-faire et nous les aiderons à trouver de nouveaux marchés », a encore dit M. Khedder. Cette joint-venture reflète la confiance des Italiens dans les capacités du constructeur tunisien. Elle consacre le lancement du produit italien Ardo, au début de l’année prochaine, d’une société commerciale à la fin de cette année et de sociétés industrielles en off shore. La mise à niveau interviendra pour sa part fin 2009. Elle se concrétisera avec l’expansion de l’usine tunisienne dans un premier temps puis dans la construction de deux nouvelles usines, l’une spécialisée dans les produits cuisiniers et l’autre dans les congélateurs.
Cette joint-venture reflète la volonté des Italiens d’aller en profondeur avec les Tunisiens, en créant un certain équilibre des intérêts partagés (50/50). Cette alliance permettra aux Tunisiens de pénétrer les marchés européens.
Le produit tunisien Mont Blanc, fabriqué par Frigan, connaîtra donc une nouvelle touche de qualité sans pour autant être en clash avec le nouveau produit, car ce sont deux gammes différentes. En plus, cette joint-venture permettra l’édification du plus grand pôle industriel de produits blancs en Afrique, a affirmé M. Khedder.
Le seul problème gênant est la petite taille du marché tunisien, mais ce point a été dépassé puisque 80% de la fabrication est destinée à l’exportation.
Mais pourquoi la Tunisie ? La réponse italienne a été formulée par Stefano Molonelli, vice président de la marque italienne. Il a expliqué que c’est la Tunisie qui a réussi à retenir leur attention avec ses réalisations et ses réussites. C’est un pays qui attire les investisseurs et qui améliore son infrastructure. C’est un pays qui prétend à un avenir prometteur, a affirmé M. Molonelli.

Le groupe italien Antonio Merloni qui est classé 5ème producteur européen de produits blancs, à savoir, réfrigérateurs, machines à laver, sèche-linge, lave- vaisselle, cuisinières…
Le produit Ardo est déjà présent dans différents marchés : le Moyen Orient, les pays du Sud-Est asiatique, les USA, a affirmé N. Belardinelli, directeur commercial d’Antonio Merloni. Cette présence globale est aussi rendu possible par le fait que les Italiens fabriquent aussi en sous-traitance, pour d’autres marques.
En 2007, il a réalisé une vente de quatre millions d’unités, et un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros. Antonio Merloni comte dispose de 37 sociétés, de 6000 employés et de 9 usines en Italie, en Suède, en Finlande et en Ukraine. Antoni Merloni fabrique d’autres marques en plus qu’Ardo, comme New Pol, Asko, Tecnogas, Atlantic etc.
Rappelons que les produits Mont Blanc existent déjà sur le marché maghrébin, avec respectivement 40 % de parts pour la Tunisie et 20% pour les autres marchés du Maghreb (une usine en Algérie et des bureaux commerciaux en Lybie et au Maroc). Il ne reste qu’à consolider ce réseau et donner à cette région une priorité qui l’aidera à progresser plus rapidement et rattraper le retard que d’autres marques ont sur le produit tunisien.