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Les ministres du gouvernement Fakhfakh ont déjà le pied à l’étrier
03/03/2020 | 19:59
7 min
Les ministres du gouvernement Fakhfakh ont déjà le pied à l’étrier

 

Après une journée interminable et une plénière mouvementée, qui s'est terminée à près de 3h du matin, jeudi 27 février 2020, le gouvernement d’Elyes Fakhfakh a obtenu la confiance du Parlement. Le jour même, l’équipe gouvernementale prêtait serment et les passations s’enchaînaient à la tête des différents ministères. Passés deux mois avec un gouvernement chargé « d’expédier les affaires courantes », du travail attend le nouveau gouvernement et c’est sur les chapeaux de roue qu’il amorce son mandat.  

 

 

Au lendemain de la passation du pouvoir, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, a présidé un premier conseil ministériel dédié à la lutte contre la propagation du Covid-2019. Cette première réunion s’est tenue en présence des ministres de l'Intérieur, de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de la Santé, des Finances et du ministre d'État au Transport et à la Logistique.

 

Elyes Fakhfakh a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre du plan national en matière de lutte contre l'épidémie, en accordant la plus haute importance à l'aspect préventif et à la sensibilisation. A l’heure de cette réunion, aucun cas d’infection n’avait été enregistré.

 

Le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki a effectué à l’issue de cette rencontre une visite à l’aéroport Tunis-Carthage, accompagné par le ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi et du ministre d’Etat chargé du transport et de la logistique, Anouar Maârouf.

 

Les trois ministres ont tenu à examiner la bonne mise en place de la stratégie nationale de prévention contre le Covid-19. Abdellatif Mekki avait souligné que l’Etat était prêt à fournir toutes les ressources humaines et matérielles pour parer à toute urgence. Il annonçait hier l’enregistrement d’un premier cas de Covid-19 en Tunisie.

 

C’est par bateau qu’est arrivé le patient 1, premier Tunisien déclaré atteint du Covid-19. Il s’agit d’un quadragénaire immigré en Italie, qui est arrivé en Tunisie le 27 février et qui a commencé à présenter les premiers symptômes de la maladie, le 29 février. L’individu, a souligné le ministre de la Santé et son équipe, a très vite été pris en charge. Il était en quarantaine « volontaire » chez lui.

 

Abdellatif Mekki arrive ainsi pile poil avec l’épidémie de Covid-19 qui touche plus de 30 pays dans le monde, dont, depuis hier, la Tunisie. Hier il s’est voulu rassurant, martelant que la situation était sous contrôle et que la Tunisie était bien parée pour faire face au nouveau Coronavirus mais des versions moins optimistes, voire beaucoup plus inquiétantes, ont très vite émergé sur la toile. A l’hôpital Farhat Hached de Sousse, le personnel médical a exprimé sa colère devant le manque de dispositions et de matériel nécessaires à accueillir les patients infectés.

 

Au ministère de la Santé on a pourtant bien précisé que tout le nécessaire aux soins des malades était disponible et que la Tunisie a acquis en quantités suffisantes les médicaments pour soigner les personnes infectées au Covid-19. Abdellatif Mekki devra faire face à la colère/panique du personnel médical tout en mettant en place le second pallier de la stratégie nationale de lutte contre le Covid-19, à savoir, contenir l’épidémie et lutter contre sa propagation.

 

Le ministre des Affaires étrangères Noureddine Erray, a lui été reçu par le président de la République Kaïs Saïed dans une entrevue qui a porté sur les principales échéances régionales et internationales, dont notamment les préparatifs relatifs à la participation de la Tunisie à la 153ème session ordinaire du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau des ministres des Affaires étrangères qui aura lieu le 4 mars 2020 au Caire.

 

Erray a présenté au président de la République le plan de réformes de l'action diplomatique, qu’il compte réaliser sur des bases « objectives » pour encourager les agents du corps diplomatique à s'acquitter au mieux de leur mission et à défendre les intérêts de la Tunisie.

 

Le ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, a de son côté pris part à la 37ème session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur qui se tient à Tunis.

 

Il a rencontré, à cette occasion, nombreux homologues arabes avec lesquels il a notamment été question de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

 

Pour son premier déplacement officiel, le nouveau ministre de l’Education, Mohamed Hamdi, s’est de son côté rendu à Kasserine. Il est allé présenter ses condoléances aux familles des cinq institutrices décédées dans un tragique accident de la route.

 

Plusieurs vidéos de Mohamed Hamdi dans les domiciles des familles endeuillées ont été postées sur les réseaux sociaux. Il a tenu à apporter son soutien aux familles, leur assurant qu’il ferait son possible pour répondre à leurs besoins et honorer la mémoire de leurs proches. Les cinq défuntes s’appelaient Afef Jebrane, Najoua Jenhaoui, Imen Aloui, Nouha Bouallègui et Emna Yahiaoui, elles enseignaient dans la même école et leur décès a suscité un vif émoi dans tout le pays.

 

Le ministre des Technologies de la communication et de la transformation numérique, Fadhel Kraiem, a choisi d’entamer son mandat par une visite aux différents départements du ministère. Il a souligné les efforts déployés par les cadres du ministère des TIC pour assurer la réussite de nombreux projets, les invitant à continuer à travailler dans un esprit d’équipe pour accélérer le succès de la transformation numérique du pays.

 

Fadhel Kraiem, connu pour ses qualités managériales déployées notamment chez Tunisie Telecom, a également voulu écouter les doléances des cadres du ministère promettant de résoudre les problèmes, liés notamment aux conditions de travail, dans les meilleurs délais et en fonction des ressources disponibles.

 

Mohamed Ali Toumi, nouveau ministre du Tourisme s'est aussi réuni avec les cadres de son ministère pour examiner les programmes et projets les plus importants concernant le secteur du tourisme. Cette réunion a aussi été l’occasion d’identifier les difficultés les plus importantes qui entravent le développement du secteur et de soumettre des propositions pour les surmonter.

Le ministre a souligné que la Tunisie est aux portes de la saison touristique, ce qui nécessite de définir un plan d'action ainsi qu’un calendrier clairs avec un accent sur les mesures visant à faciliter la tâche des professionnels et à les accompagner pour éviter autant de complications administratives que possible.  

Concerné aussi par les retombées de l’épidémie du Covid-19, le ministre a souligné la nécessité de renforcer la cellule de crise installée au sein du ministère pour assurer le suivi de cette crise aux niveaux national et international et pour établir un plan de communication proactif élaboré en collaboration avec les autres ministères concernés.

 

Autre ministre qui aura à relever des défis immenses, Oussema Kheriji, ministre de l’Agriculture. Il a présidé aujourd’hui même une réunion avec les cadres de son ministère et le président de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (Utap), Abdelmajid Ezzar, pour examiner la situation générale du secteur. Une situation qui n’est pas des meilleures au vu de la sécheresse que traverse en ce moment la Tunisie et qui n’augure rien de bon pour les récoltes à venir.

 

Le gouvernement d’Elyes Fakhfakh aura à relever de nombreux défis et pas des moindres. Arrivé avec une assise politique très précaire, ce gouvernement aura pourtant à assurer la lourde tâche d’engager des réformes profondes et de prendre les décisions douloureuses. Il n’est là que depuis six jours que déjà on parle dans les couloirs de le faire chuter. Pas de quoi ébranler les ministres qui ont déjà pris leurs fonctions à bras le corps…

 

Myriam Ben Zineb

03/03/2020 | 19:59
7 min
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Commentaires
Tunisino
Aucune lumière
a posté le 04-03-2020 à 17:00
Aucune lumière dans le bout du tunnel. Cette deuxième république construite et soutenue par des criminels politiques est vouée à l'échec. Les juristes, les philosophes, et les littéraires en général, ne doivent pas trop faire confiance à leur intelligence parce qu'elle est faible, c'est ce qu'affirme les machines éducatives tunisienne, et francophone. Ils finiront par s'autodétruire s'ils ne donnent pas de la place à ceux qui leur ont dépassé à l'école, de faire quelque chose pour sauver la pauvre Tunisie.
DHEJ
Un risque d'être poursuivie pour CORRUPTION POLITIQUE
a posté le 04-03-2020 à 15:43
Par Mohamed ABBOU...
takilas
S'il éloigne ceux de nahdha il y aura une amelioration.
a posté le 03-03-2020 à 20:30
Tant que nagdha est là rien n'ira.
Ils ont essayé lors troika 1 les khwanjias par connivence et sans compétence, et ont connu un échec cuisant ce qui a provoqué des déconvenues socioéconomiques innombrables.