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Le plan économique de l’UGTT : trêve ou signal d’alerte ?
02/03/2020 | 20:40
4 min
Le plan économique de l’UGTT : trêve ou signal d’alerte ?

 

La Tunisie a finalement son gouvernement. Fini les tergiversations et les tiraillements politiques. Place à l’action et aux réformes. C’est dire que le gouvernement Fakhfakh a du pain sur la planche, et la crise socioéconomique est tellement profonde que l’implication de tous les acteurs nationaux est nécessaire. Dans ce contexte, la centrale syndicale a étudié tout un programme à discuter avec tous les partenaires sur la scène nationale. Retour sur les principales orientations et recommandations de l’UGTT.

 

Le gouvernement d’Elyes Fakhfakh a bien été mis en place après avoir obtenu la confiance du Parlement. La plupart des passations ont eu lieu et la nouvelle équipe doit se mettre à l’action. Il va sans dire que les défis à relever sont énormes et la tâche ne sera pas aisée. Outre la crise économique profonde caractérisée par un très faible taux de croissance et des équilibres financiers difficiles à atteindre, l’aspect sociétal n’est pas à négliger, et la partie n’est pas gagnée d’avance.

D’ailleurs, bien avant l’installation du gouvernement Fakhfakh, la centrale syndicale, acteur principal et redoutable de la scène économique, sociale et politique en Tunisie a, déjà, annoncé la couleur. « Aucun retour, sur les accords déjà conclus avec l’ancien gouvernement n’est permis », selon l’UGTT, cela s’inscrit dans le cadre de la continuité de l’Etat et de ses institutions, sans parler du maintien des lignes concernant la cession des entreprises publiques.

 

D’autre part, la centrale syndicale a établi tout un programme réalisé par des experts en économie. Il sera soumis à la commission administrative pour approbation. Fruit d’un travail de réflexion et de recherche, les grandes lignes de ce programme ont été présentées par l’expert en économie auprès de l’UGTT, Abderrahmane Lehga, notamment, en ce qui concerne les grands dossiers ainsi que les recommandations et les orientations de l’UGTT, pour sortir de la crise.

 

Dans ce contexte, la centrale syndicale a estimé que la question politique a primé sur les véritables préoccupations d’ordre économique. De ce fait, il serait temps d’assurer la transition économique, sans toutefois, empiéter sur l’aspect social. Ainsi, la priorité pour l’UGTT serait de mettre en place un pacte social, à travers l’instauration d’un dialogue responsable entre les différentes parties actives sur la scène nationale. Ce dialogue permettra, en effet, de fixer formellement le rôle et les responsabilités de chaque partie. Il aura, également, pour objectif, la mise en place d’un nouveau modèle sociétal pour la Tunisie.

Durant sa présentation, l’expert en économie a estimé qu’il ne faut avoir de faux espoirs quant à une éventuelle issue miracle pour la situation en Tunisie, mais qu’il s’agit d'un travail de longue haleine, à mener d’une manière structurée.

Ainsi, l’UGTT a défini un plan de mesures à court terme s’étalant sur deux à trois ans. L’objectif principal étant le rétablissement des équilibres macroéconomiques.

Ce plan s’articule autour de trois axes, en l’occurrence, le rétablissement des secteurs sous-exploités en terme de productivité, à l’instar du secteur du phosphate, du tourisme ou de l’industrie. Le deuxième point concerne l’augmentation de l’investissement public, qui demeure jusqu’à présent insuffisant en Tunisie. La troisième priorité consiste dans la réforme du système fiscal, notamment, en reconsidérant le secteur informel, une des plus grandes défaillances du système économique national.

 

Pour le moyen terme, l’UGTT prévoit un nouveau modèle de développement qui rompt avec les méthodes et les mesures classiques ayant démontré leurs limites jusqu’à présent et qui ne sont plus en phase avec les réformes requises durant la prochaine période.

En ce qui concerne les établissements publics, la réforme s’annonce à long terme pour les experts du syndicat. Loin derrière l’idée de cession ou de privatisation. L’UGTT demeure consciente des difficultés d’une grande partie de ces établissements. Toutefois, l’orientation est désormais vers la bonne gouvernance, la restructuration, et pourquoi pas l’assainissement à travers la réduction du nombre de personnel.

D’ailleurs, cette vision a été confirmée par le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Samir Cheffi, qui a assuré la disposition de l’UGTT à s’inscrire dans toutes les initiatives de réformes à condition de garantir la pérennité de ces établissements. Il a, également, pointé la nécessité d’une réforme urgente de l’administration tunisienne dont la complexité et les défaillances entravent l’impulsion de l’activité économique.

 

En tout état de cause, le diagnostic établi par la centrale syndicale rejoint celui établi par la majorité des acteurs sur la scène politique et économique nationale. Le véritable défi consiste à trouver les mécanismes adéquats permettant une sortie de crise. La disposition de l’UGTT à entamer un dialogue calme et réfléchi est une opportunité à saisir par le gouvernement Fakhfakh, dont la mission n’est pas du tout simple. Et si l’UGTT prévoit un plan de sauvetage, il faut se dire que l’heure est réellement grave.

 

Sarra HLAOUI

02/03/2020 | 20:40
4 min
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Commentaires
DHEJ
L'UGTT et la matière grise tunisienne!
a posté le 03-03-2020 à 17:57
Ses experts sont-ils plus intelligents pour pondre un programme économique?

Peut-etre plius ingnorants mais arrogants!

Bref, entre un INPUT pour donner un OUTPUT favorable tout passe par les institutions de l'Etat a FLUIDIFIER!

Mais comme nous tunisiens sommes incapables de fluidifier l'eau pluviale, alors la suite est circuler...
Barg-ellil
L'erreur .
a posté le 03-03-2020 à 12:11
L'erreur à ne pas commettre serait de montrer une quelconque faiblesse devant les exigences de l'ugtt ,il faudrait que le gouvernement soit ferme pour mener à bien les réformes qui s'imposent et dont l'ugtt est opposé .
Le constat des dégâts causés par l'ugtt à l'économie et à la dégradation des services publics est réel .
L'ugtt de Tabtoub and co est devenu une entité politico-syndicale qui veut asseoir son hégémonie sur le pays .
BRAVO
Enfin, Il faut être clair que..
a posté le 02-03-2020 à 23:36
la prospérité de la Tunisie passe surtout par le démontage et la casse des os de l´UGTT..
Bourquiba et Ben Ali l´ont très bien compris..
Maxula
Qui gouverne le pays ?
a posté le 02-03-2020 à 21:31
"les principales orientations et recommandations de l'UGTT."

"la centrale syndicale, acteur principal et redoutable de la scène économique, sociale et politique en Tunisie"

"la priorité pour l'UGTT serait de mettre en place un pacte social"

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"L'UGTT demeure consciente"

"la disposition de l'UGTT de s'inscrire dans toutes les initiatives de réformes à condition de"

"La disposition de l'UGTT à entamer un dialogue"

"l'UGTT prévoit un plan de sauvetage"

L'UGTT ceci, l'UGTT cela, l'UGTT ici, là-bas et partout !
C'est pire que "l'oeil de Moscou" et "Big Brother" réunis. . .
C'est le "teamstears" de Jimmy Tabboubi Hoffa !
Plus ça va et plus "l'organisation" donne raison à Bourguiba, le seul jusqu'à présent à avoir su comment museler ce véritable "Etat dans l'Etat" !
Ce qui est vraiment URGENT sinon vital, c'est de répondre à une seule et unique question : "Qui gouverne la Tunisie ?"
Le reste coulera de source. . .
Maxula.