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Interview de Néji Jalloul : Je n'ai jamais cédé au syndicat !
11/09/2015 | 19:59
11 min
Interview de Néji Jalloul : Je n'ai jamais cédé au syndicat !

Le ministre de l’Education nationale, nous a reçus jeudi 10 septembre, pour une interview, à son bureau au ministère. Egal à lui-même, Néji Jalloul, passionné comme d'habitude, nous a parlé de son programme, de ses réformes, de ses différends avec les syndicats et de ses aspirations pour l’avenir de l’éducation et de l’enseignement en Tunisie. Interview.

 

 

Estimez-vous satisfaisant l’accord conclu avec le syndicat ? Pensez-vous que cet accord va prémunir les écoles et les lycées contre d’éventuelles grèves à l’avenir ?

Beaucoup de gens sont focalisés sur notre travail avec les syndicats. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas le ministère des syndicats et que notre unique priorité est l’élève. Le travail avec les syndicats fait partie de nos activités.

 

Le syndicat est un partenaire privilégié avec lequel nous œuvrons pour le bien de l’institution éducative. Nous avons, en effet, conclu un accord, en bonne et due forme, avec le syndicat de l’enseignement secondaire. C’est un accord sur trois ans qui devrait mettre fin à toute revendication d’ordre matériel. Théoriquement, il n’y a plus de problème avec le syndicat de l’enseignement secondaire.

 

Maintenant, la grève est un droit constitutionnel et mon rôle est de défendre les grévistes. Cela étant, faire la grève pendant les examens ou boycotter la rentrée scolaire devient un problème pour la République et nous maintiendrons une position ferme là-dessus. Nous sommes conscients des problèmes des enseignants et nous nous battrons pour qu’ils soient dignement payés, car il y a un réel problème par rapport à leurs salaires.

 

Si nous voulons élever le niveau de l’enseignement, nous devons élever le salaire des enseignants. Mais aller jusqu'à menacer de boycotter la rentrée pour un retard de parution dans le JORT, soulève un problème de confiance et ne relève aucunement du droit syndical. Ce genre de menaces ne sert pas le pays et ne fait que semer l’inquiétude et le doute chez les parents, c’est toute la société qui en est bouleversée et je souhaiterais que ce mot disparaisse définitivement du vocabulaire.

 

On vous reproche d’avoir cédé facilement au syndicat, que répondez-vous à cela ?

Je n’ai jamais cédé au syndicat. Le terme céder est inadapté à la situation, car si je conteste la manière je ne peux qu’être d’accord avec le fond.

 

Il faut savoir que tous les corps relevant du ministère de l’Education ont bénéficié d’une promotion sauf les professeurs du secondaire, il y a donc une réelle injustice, claire et évidente. La grille des salaires dans la fonction publique fait que les professeurs du secondaire se retrouvent dans une situation injuste de par leur fonction et leur niveau et nous avons soulevé ce problème depuis le premier jour. L’accord que nous avons fait avec le syndicat de l’enseignement secondaire est un accord qui est totalement dans l’intérêt de l’institution. Nous n’avons jamais été contre ces revendications, et nous ne sommes pas en guerre avec les syndicats. Ce que nous leur reprochons c’est la manière, la précipitation et parfois l’irrationalité avec laquelle ils agissent. Nous sommes d’accord avec le principe, mais à cause de la situation économique du pays nous avons les mains liées et il nous faut du temps pour répondre à toutes les revendications.

 

D’ailleurs, nous nous devons de toute façon, d’arranger la situation des enseignants. Pour ce faire, nous avons un programme ambitieux qui comporte le logement et l’accès aux services de santé et de soin pour les enseignants, c’est tout un paquet. Il y a des enseignants, surtout dans les régions intérieures, qui souffrent réellement.

 

Il y a un problème de grille de salaires dans l’éducation nationale, vous imaginez, un comptable relevant du ministère de l’Education est moins payé qu’un comptable relevant du ministère des Finances, pourtant ils font le même travail. Cela crée un malaise chez les enseignants et un sentiment d’injustice, justifié et compréhensible.

 

Justement, certains enseignants dispensent des cours particuliers pour remédier à cela, quelle stratégie allez-vous adopter pour lutter contre les cours particuliers « clandestins » ?

Les cours particuliers répondent à un besoin et comblent clairement des lacunes. Coefficients trop élevés de certaines matières, le bas niveau de l’enseignement dispensé, l’instabilité du corps enseignant, sont autant de causes qui font que les cours particuliers prolifèrent.

Pour combattre les cours particuliers, nous devons éradiquer les lacunes de l’enseignement et nos réformes vont dans ce sens. Petit à petit, il y aura une demande moins pressante et moins importante de ces cours.

 

Pour commencer et comme solution intermédiaire, nous allons interdire les cours particuliers dispensés en dehors de l’enceinte de l’établissement scolaire. Nous voulons recréer une relation de confiance parent-élève-enseignant parce que des cours particuliers dispensés dans des maisons y nuisent fortement.

 

Nous allons organiser des cours de rattrapage dans l’enceinte scolaire à travers des commissions d’enseignants qui jugent que tel ou tel élève a besoin de ces cours et pour quelle matière. Exceptionnellement cette année nous allons permettre aux enseignants de dispenser des cours particuliers pour les élèves du BAC au sein même de l’établissement ce qui nous permettra de les contrôler sur le plan pédagogique, sanitaire, humain et financier.

 

C’est, en effet, une manne d’argent dont l’école a fortement besoin, une partie va donc être remise dans les caisses de l’école. Il s’agit d’une solution intermédiaire pour créer une solution dans la douceur. A partir de cette année, les enseignants des établissements publics et des institutions privées n’auront plus le droit de dispenser des cours en dehors de l’enceinte scolaire.

 

Qu’en pense le syndicat ?

Cette décision est appuyée par le syndicat qui souffre d’un problème d’image. Les cours particuliers clandestins ont fortement nuit à l’image de l’enseignement et sur ce point, nous sommes en parfait accord avec le syndicat.

Il y aura des sanctions pour les enseignants qui donneront des cours en dehors de l’établissement scolaire et en cas de récidive ça peut aller jusqu’à la révocation. Cela va sans dire qu’il faut relever le niveau de l’enseignement si on veut éradiquer toute forme d’enseignement parallèle. Il faut élever les salaires, un enseignant du primaire est payé 700 dinars, ceci est clairement insuffisant pour entretenir une famille et est indigne d’une personne qui forme l’élite de demain. Nous ferons donc en sorte que les cours particuliers ne soient plus un besoin ni pour l’élève, ni pour l’enseignant.

 

Une grande partie des parents veulent désormais inscrire leurs enfants dans les écoles privées, que pensez-vous faire face à cet exode ?

Il est faux de dire qu’il y a un exode vers l’enseignement privé, il faut savoir qu’il ne constitue que 4 % de l’enseignement primaire en Tunisie et 18 % de l’enseignement secondaire en précisant que le cas de l’enseignement secondaire est souvent un repêchage et non un choix.

 

Je ne suis pas contre l’enseignement privé, ce qui m’importe c’est que le niveau soit excellent dans les deux filières. Quant au fait de dire que le niveau dans les écoles privées est meilleur, ceci est complètement faux. Les parents qui choisissent d’inscrire leurs enfants dans des institutions privées ne le font pas pour le niveau mais plutôt pour le temps scolaire, en gros c’est une sorte de garderie, vu que les élèves y passent la journée et bénéficient de différents services dont la cantine. D’ailleurs, nous aspirons à introduire les cantines dans les 6000 établissements publics. Nous souhaitons adopter un régime à l’européenne et nous avons commencé à travailler sur la communication dans ce sens. « Va travailler, on s’occupe de ton enfant » sera notre slogan, car oui, les parents nous confient leurs enfants et nous devons tout faire pour être à la hauteur de leur confiance.

 

A l’avenir, les établissements prendront en charge l’élève de 8 heures du matin jusqu’à 18 heures, nous lui fournirons le repas de midi, des activités culturelles, artistiques et sportives et c’est le clou de notre programme de réforme.

 

Si le problème du temps scolaire est résolu dans les établissements publics, il n’y aura plus aucun engouement pour le privé. Nous allons tenter l’expérience sur des établissements pilotes, cette année 36 écoles et 2 collèges testeront ce programme. A la lumière des résultats, nous allons généraliser l’expérience sur tous les établissements par la suite.

 

Bien évidemment, ceci nécessitera un effort national considérable, il faudra construire les salles, recruter les enseignants, doubler voire tripler l’infrastructure. L’école tunisienne était à l’abandon durant 25 ans et nous avons hérité de beaucoup de problèmes, qui sont surmontables. Nous avons commencé par améliorer l’infrastructure des écoles avec un programme sur un an, qui a permis en deux mois d’améliorer 3000 établissements.

 

Nous sommes aussi, et je tiens à le mentionner, agréablement surpris par l’engouement des citoyens tunisiens pour ce programme, nous recevons tout le temps des visites de personnes voulant participer à la restauration des écoles. Nous avons réussi à sensibiliser les gens sur cette cause et nous en sommes particulièrement fiers.

 

Vos réformes semblent nécessiter des ressources considérables, comment comptez-vous assurer leur financement ?

En Tunisie, le problème majeur n’a jamais été la disponibilité des ressources, mais leur gestion.

 

Nous avons en Tunisie des écoles primaires qui fonctionnent avec moins de 50 élèves. Nous avons 60 écoles qui fonctionnent avec moins de 10 élèves. Ce matin même nous avons fermé une école à Zaghouan avec 7 élèves ; nous avons une école primaire qui fonctionne avec 4 élèves et 4 enseignants ; une autre avec 1 élève et 3 enseignants, pour vous dire que le gaspillage est une plaie.

 

Nous fermons des écoles, certes, mais nous devons garantir le transport. Nous allons travailler cette année sur la cartographie des écoles. On va regrouper les écoles et assurer le transport ou l’internat. Cela nous fera économiser beaucoup d’argent.

 

Il faut savoir que la formation d’un élève du primaire coute plus cher que celle d’un étudiant en médecine, d’où le caractère irrationnel de la gestion. Il y a des chiffres aberrants que nous voulons corriger.

 

Pour vous donner un exemple, la norme internationale de jours enseignés est de 190 à 245 pour les pays scandinaves. En Tunisie nous sommes à 169 jours enseignés. Nous avons le plus grand nombre de jours de vacances ainsi que les vacances les plus longues.

 

Nous allons, à partir de cette année, amorcer un nouveau calendrier scolaire. Nous avons un régime scolaire qui engendre une déperdition énorme. Aujourd’hui, à travers le monde, seuls nos élèves n’ont pas rejoint les bancs des écoles.

 

L’absentéisme des enseignants coûte à la communauté cent millions de dinars. Nous avons lutté contre les longs congés maladie en effectuant le rapprochement de couples. Nous avons atteint un taux de 90 % de rapprochement de couples pour les enseignants du primaire et 60% pour les enseignants du secondaire et nous avons déjà actuellement moins de demandes pour les congés longs.

 

Quelles seront les nouveautés et les réformes que vous comptez engager cette année ?

Pour commencer, nous allons instaurer le port obligatoire du tablier pour les filles et les garçons et ce, pour des raisons d’équité, pour le sentiment d’appartenance et pour la sécurité des lycées et des élèves. Cette mesure est transitoire, nous ferons en sorte par la suite d’imposer l’uniforme dans les établissements scolaires comme dans les pays anglo-saxons. Ce n’est pas une question d’argent, nous ne sommes pas plus pauvres que certains pays qui on suivi ce modèle comme l’Egypte.

 

Nous allons rétablir la discipline et le respect de l’institution scolaire et des enseignants. Un élève qui n’est pas habitué à respecter le rang est un citoyen qui ne le respectera pas dans sa vie quotidienne. Nous voulons aussi rétablir la fonction éducative de l’école et pas seulement son rôle lié à l’enseignement.

 

Nos élèves passent trop d’examens, nous allons réétudier le calendrier scolaire et le système d’évaluation. Nous avons un réel problème d’heures creuses. Les emplois du temps sont taillés sur mesure sur la disponibilité des enseignants alors qu’il faudrait qu’ils soient adaptés à l’élève.

 

Les heures creuses sont l’une des causes principales de problèmes tels que la drogue et la délinquance, ce sont des anomalies tunisiennes. Pour renforcer le contrôle et lutter contre l’absentéisme des élèves, nous allons instaurer un système qui fera que les parents soient tenus au courant par SMS quand leur enfant sera absent de son cours.

 

Notre enseignement est populiste et nous devons retourner à une forme d’enseignement élitiste. Les 25 et 20 % ou autre rachat ont détérioré l’enseignement en Tunisie.

 

Nous allons réinstaurer les concours de la 6ème et de la 9ème. Il faut savoir que nos élèves en ce moment ne sont réellement évalués qu’à l’examen du baccalauréat. Nous allons diversifier les filières et instaurer au niveau de la 9ème année un guide d’orientation. Nous voulons créer des filières, notamment artistiques, car cela permet de fructifier les dons des élèves et de leur ouvrir d’autres opportunités que celles imposées, souvent, par leurs parents.

 

Tous ces changements vont être durs, car tous les parents veulent que leurs enfants réussissent, mais nous voulons qu’ils réussissent pour qu’ils puissent trouver un travail et non rester au chômage. Il ne faut pas avoir peur du changement, qu’il soit progressif ou fatalement brusque, il est nécessaire pour améliorer les choses.

 

Et pour la suite, votre successeur, suivra-t-il nécessairement vos pas ?

Nous nous donnons 3 ans pour mettre en place ces réformes et tous nos efforts conjoints vont donner leurs fruits, il faut savoir que la réforme de l’enseignement ne se fera pas du jour au lendemain. Toutes ces réformes ne sont pas celles de Néji Jalloul et devront être poursuivies à l’avenir. C’est pour cela que nous avons engagé un dialogue national très large pour que ces réformes ne soient pas ponctuelles et qu’elles soient le résultat d’un consensus national.

 

 

Entretien conduit par Ikhlas Latif et Myriam Ben Zineb

 

11/09/2015 | 19:59
11 min
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Commentaires (33)

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dadilesage
| 15-09-2015 02:20
Les gens qui sont contre les uniformes de l'école oublient ou ratent beaucoup de choses..
Les voici:
1.L'uniforme est egalitaire.Pas de difference entre riche et pauvre.
2.L'uniforme est discipline.On se cocentre au travail et à l'etude, et non pas à se montrer mieux habillé,plus riche,bla bla bla...
3.L'uniforme est identité. Elle dit que je suis écolier.E Amerique,pays de la liberté,nous portons tous des uniformes.

4.L'uniforme est une tres bonne chose pour l'ordre,la discipline,la concentration et le fierté de son école et son appartenace. 5. Ce que je suggère c'est que le nom de l'école doit etre cousu sur la partie gauche de la poitrine. Aussi que chaque école choisi ses couleurs et pas une seule couleur.
6. Au lycée de Zaghouan je portais la blouse grise pendant les années 70.cela me rappelle un peu le Ptit Chose d' Alphonse Daudet.

dadilesage
| 15-09-2015 01:54
In Tunisia's educational System,there is a need to think a new thinking about schools and education. All we need is political will and an educated teacher union that should also look out for the interest of the students
In my humble view, we need to:

-School Day must be one single session,say from 8:30 to 3:00 or 4:00 PM

-Every school must have its cafeteria. Students a choose to eat the school food for a symbolic price.The poor eat for free,or they can bring their own lunch.Every cafeteria must offer free.

-breakfast to all for free,rich or poor,free breakfast for everybody and anybody young and old.

- Establish an evaluation system of every single teacher based upon a certain number of criteria. Most important of these, students 'achievement as reflected in test scores.

-National testing of all students in reading,math,sciences and foreign languages every few years from elementary to Baccalaureate.

-Grading individual schools according to their test scores and rewarding the good schools by giving them good bonuses to all the personnel in that school,including the cafeteria,custodians and the guards.

-Organize several Professional Development workshops every year that must take place on special days during the school year,devoted to this purpose. No children in school during those days.

-Training teachers to use technology in their teaching,smart boards,internet,closed circuit TV.New studies and research in education and Best Practices.

-Creating web sites and magazines covering exclusively educational issues around the world. Finland has the the best quality education ad always scores first in the world.Public ad media discussion of educational issues on a weekly basis. call it Education Weekly.

-Recommended remedial supervised training for failing teachers or bad teachers over a period of two years to improve their skills and teaching techniques.If there is no satisfactory improvement after two years,they have to be let go of and leave the profession.

-Establishing more technology and parent involvement in schools.Every school must have parents elect a group a Parent-Teacher Association, made up of parents as President and members and a rep of the teacher. Fundraising, school supplies,special occasions,school store to raise money,for the school.

-Reduce paper and use internet communication.Every teacher must have their own school e mail address.

-Communication between teachers, administrators and parents should also be made available through E Mail. Parents using their password must have access to the electronic grade book,to follow their children's grades on a daily basis.

-Teachers must organize parent-teacher conferences and keep a log,to follow up on kids who are not performing.

- Special attention and strategies for children with learning disabilities of all kinds.

-Get rid of chalk and black boards.Make white boards and dry- erase markers of all colors.Install a smart board in every classroom, linked to institutions,libraries and resources on the internet.
-Every school must have a computer science technology person,as a trainer,facilitator and trouble shooter.

-Encourage teachers to have their own blogs and web sites about their teaching, learning,research and assignments.Students can display their work,discussions involvement,questions and feed back.

-Establish the Teacher of the Year Tradition,to honor teachers ad give them respect. Every region can compete in preliminary competition to choose their best teacher candidate.Then the national Teacher of the Year will be chosen after assessment,visitations to their classrooms and evaluations by a committee of experts. The best candidate will be the representative of all the teachers for a period of one academic school year.He will go around the country and talk about what made him a great teacher and how does he or she do what they do that make a difference in children's learning and achievement.The TOY will be honored in a National televised Ceremony, receive a National Award from the President of the Republic and make a speech to inspire others.

-Putting a great emphasis on the quality of teaching,research and technology,critical thinking skills and civic education to know what it means to live in a democracy,and live and practice democracy at the school level,o a daily basis,without neglecting the religious education to instill the moderate view ad feel of our Great Religion,the tolerance of others and the love of the country.

-Finally we must all agree that teachers need to be paid a good salary,with steps to earn more if they achieve more and if they earn more and higher diplomas such as a Masters degree or a Doctorate degree. Great opportunities to earn bonuses for doing a good job.

We remain all committed to help improve,reform and change the educational system of Tunisia,which is the only way we have to save,develop and help our beautiful Tunisia be Free and Prosperous for Ever and Ever. Don't hesitate to contact me at drisshamme@hotmail.com

Tahya Tounis. dadilesage.

Bou83
| 14-09-2015 13:24
Que penser des sites étrangers comme https://www.apprentus.fr qui vient de lancer une campagne pour recruter plus de 1000 professeurs particuliers en Tunisie ?
Doit-on les arrêter ?

Mounir
| 14-09-2015 12:54
c'est clair que Mr. le ministre veut remplir les caisses de l'Etat vides à la Bokassa: L'état produit des uniformes scolaires et oblige nos écoliers à les acheter.

Dr. Jamel Tazarki
| 13-09-2015 15:16
Très Chère Compatriote,
le maréchal Bokassa qui devint l'empereur Bokassa Ier en 1976 imposa aussi l'uniforme scolaire et il a eu aussi votre idée géniale de "confier le projet à des entreprises publiques, afin qu'elles fournissent une fois par an ou tous les deux ans, des costumes à prix coûtant à tous les élèves et étudiants, dans un esprit de service public". Mais seulement, le peuple de la République centrafricaine n'avait pas les moyens afin d'acheter ces uniformes scolaires à bon prix, comme vous le dites! Le reste de l'histoire de cet uniforme scolaire du temps de Bokassa, vous la connaissez probablement!

Non, Très Chère Compatriote, si notre Ministre voudrait imposer l'uniforme scolaire à la masse pauvre qui a déjà du mal à se nourrir et à survivre, il faudrait que l'Etat les distribue gratuitement. Allez voir, Très Chère Compatriote, dans quelle misère vit aujourd'hui le Tunisien'

Cordialement
Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 13-09-2015 15:14
Très Cher Compatriote,
merci pour votre feedback que j'ai beaucoup apprécié! Vous écrivez :" réaliser des taux de réussites élevés et peu importait la qualité...", je crois ce qui est très important est d'introduire la notion d'autoformation sous ses différentes déclinaisons individuelles et collectives. Elle est la pratique d'apprentissage autodirigé (self-directed learning). Je vous avoue que je n'aurais aucune chance dans la vie professionnelle en Allemagne en tant que citoyen Arabe, si je n'avais pas ce talent de self-directed learning. Je lis, j'analyse et je résous les problèmes les plus complexes que les autres ont du mal à aborder.

Déjà à l'école secondaire, j'avais 2/20 en biologie au cours de l'année secondaire en classe de terminale et 18/20 à l'examen final de baccalauréat. Mon Prof. De biologie était voir le proviseur de l'école et lui dire "Jamel Tazarki était toujours absent aux cours de biologie, il est impossible qu'il ait 18/20 à l'examen final de baccalauréat ". Le proviseur a cherché mon devoir de baccalauréat de biologie et l'a comparé avec ceux de mes voisins de table du jour de l'examen..". C'était un proviseur très intelligent et a répondu au prof. "Madame votre élève, Jamel Tazarki, est probablement autodidacte." Et c'était vrai, j'ai pris le livre de biologie de la classe de terminale et je l'ai lu au bord de la mer de Tazarka' Mon Prof. de biologie était probablement très intelligente, mais j'avais des problèmes avec ses méthodes de transmettre le savoir!

Oui, je fais mes prières en tant que bon musulman depuis mon jeune âge, mon éducation musulmane m'enseignait le devoir de respecter le système et mes concitoyens, mais par contre je n'aurais jamais accepté un uniforme scolaire. C'est ridicule de porter un uniforme scolaire à l'âge de 16 ou 17 ans. C'est absurde, c'est une humiliation, c'est une provocation, c'est un dénigrement et rien au monde n'aurais pu m'imposer à porter un uniforme scolaire. Oui, j'aurais abandonné l'école si on m'avait imposé de porter un uniforme scolaire. Ou allons-nous, sinon?

Il faut accorder un peu plus de liberté à nos adolescents (teenager), sinon ils risquent d'étouffer à un âge très difficile ou les hormones sont pêlemêles!

Cordialement,

Jamel

sam
| 13-09-2015 12:00
Faire de la politique c a dire être au service de son pays dans le but de rendre meilleure la vie de ses compatriotes et faire rayonner son pays dans le monde. Cela suppose à mon sens quelques qualités dont:LA SINCÉRITÉ,LES CONVICTIONS QUI VOUS INSUFFLENT LE COURAGE,LE DÉSINTÉRESSEMENT QUI VOUS DONNE DE LA SÉRÉNITÉ ET DE LA CRÉDIBILITÉ ET CERISE SUR LE GÂTEAU LE CHARISME ET L'ÉLOQUENCE.On sait ce qui est advenu des deux personnes qui avaient ces qualités CHOKRI BELAID ET MOHAMED BRAHMI.Monsieurs JALLOUL ,AIDI BON COURAGE montrez l'exemple surtout dans votre camp car en politique on est jamais mieux trahi que par les siens.PS:semer la contagion du travail pour ne pas dire bouger le cul dans le gouvernement si jamais vous vous rencontrer(car c pas l'impression que vous donner on dirait que chacun travail dans son coin sans vrai cap ou soutient mutuel,sans communication motivante et "reponsabilisante"pour les Tunisiens qui sombrent dans le pessimisme,le découragement et deviennent fatalistes au mieux sinon "anarchistes"pour ne pas dire complètement bordélique.

Farida benallègue
| 13-09-2015 11:52
Je trouve excellente l'idée d'uniforme dans les écoles, les collèges et les lycées et pourquoi pas à l'université. Il faudrait en faire un projet structurel pour redonner force et créativité à notre industrie textile ou ce qu'il en reste. Il faudrait confier le projet à des entreprises publiques, afin qu'elles fournissent une fois par an ou tous les deux ans, des costumes à prix coûtant à tous les élèves et étudiants, dans un esprit de service public. Ce serait l'occasion pour nos stylistes de démontrer leur talent afin d'habiller avec élégance et goût nous enfants, filles et garçons, à tous les niveaux. Si seulement un tel projet national pouvait se réaliser, la physionomie de nos rue en serait transformée. Mais, je suis en train de rêver : les opérateurs privés ne laisseront jamais faire. Au fait : par qui sont habillés nos policiers, gardes nationaux, militaires, postiers, agents de la SNCFT, chauffeurs d'autobus et de cars etc... ? Bonne question.

Universitaire
| 13-09-2015 10:56
Monsieur le Ministre,
permettez moi de vous feliciter pour tout ce que vous faites. C'est admirable surtout quand on sait contre quoi il faut se battre (syndicat mais surtout inspecteurs). Un seul point où je ne vous rejoins pas dutout : quand vous dites que l'enseignement doit étre élitiste. Non, l'éducation primaire et secondaire doit être une éducation pour tous, même si une attention particulière doit être portée à développer les potentiels. Au niveau du bac oui, il faut veiller à bien sélectionner les élèves, et l'élitisme se devra d'être développé dans certaines filières particulières de l'université, comme ceci est déjà le cas. Donc, le primaire et le secondaire pour l'éducation, le supérieur pour apprendre un métier. L'éducation sans elitisme pour le primaire et le secondaire, puis une orientation et des filières adéquates (elites et non élites, il en faut pour tous), pour le supérieur.
Par mon experience d'enseignement de toutes les catégories d'etudiants (prépad, écoles d'ingenieurs diverses, universités diverses), je peux affirmer que l'orientation actuelle au bac atteint bien ses objectifs, les classes sont homogènes. Ce qui s'est passé avec les 25%, c'est un glissement des notes vers le haut :ceux qui avaient 14 ont maintenant 18, ceux qui avaient 10 ont maintenant 14, et ceux qui ne reussissaient pas, reussissent avec 10 ou 11. Pour ces derniers, et ceci après plusieurs expériences pedagogiques ratees de ma part, devraient benéficier d'un enseignement purement professionnel, les licences appliquees (où ils retrouvent en majorité) etant trop "theoriques" encore pour eux. Ces élèves à moyenne du bac faible ont justement été victimes de cet elitisme alors que j'ai découvert, particulièrement durant leurs stages, des porentialités pratiques énormes (face à une comprehension des cours quasi nulle).
Alors, s'il vous plait, développez pour ces enfants des filières adaptées dès le secondaire, tout le monde y gagnera. Ils seront epanouis, les universités ne seront pas encombrées d'etudiants inadaptés aux circuits classiques, le chomage baissera...
Bonne continuation.

Mohamed Obey
| 13-09-2015 10:47
Continuant la ligne argumentative de votre proposition concernant la créativité et la mise du savoir-faire en application dans les domaines de la vie, j'aimerais rappeler qu'en Tunisie, il y avait l'enseignement 'professionnel' dispensé aux élèves-apprentis pour 3 ou 6 ans et qui se déroulait dans des ateliers équipées de machines outils. Cet enseignement fut soudain supprimé, malheureusement. Et Nous avons une armée de diplômés chômeurs incapables de réfléchir sur un sujet ou de mobiliser une compétence d'esprit critique_ ce qui facilite leur alliance avec l'esprit de destruction. Le phénomène est là: si vous n'êtes pas créatif, vous serez destructeur. Une autre remarque: l'institution éducative était pour longtemps commandée par les mobiles politiques: réaliser des taux de réussites élevés et peu importait la qualité...
Quant à la lutte contre les 'cours privés', je pense que le Ministre est en train de capitaliser sur ce facteur pour en créer un marché d'emploi au profit des chômeurs: il déclara une fois que ceux-ci pourraient monter des projets d'écoles spécialement conçues pour administrer des cours de 'révision'. C'est du bluff ! Mais à regarder plus loin_et particulièrement dans le panorama la prolifération des institutions éducationnelles (primaire, secondaire et sup.) dans le secteur privé, on conclut vite que l'école publique est dans l''il du cyclone. L'école n'est pas détachée du système économique. Notre système actuel est formatée sur l'esprit des institutions financières internationales dont l'FMI qui 'uvrent pour la suprématie du privé et visent au long terme la disparition du secteur public. N'est-ce pas le Chaos Créateur de prophétique Condolesa Rice: déjà le chaos est devant nos yeux. Votre article m'est une preuve que la volonté de quelques bonnes gens continue à espérer sortir le pays de la médiorcité.