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Stratégie industrielle tunisienne à lâEUR(TM)horizon 2016 : doubler la mise ?
16/03/2009 | 1
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Stratégie industrielle tunisienne à lâEUR(TM)horizon 2016 : doubler la mise ?
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L’industrie tunisienne se développe à un rythme en dents de scie. Plusieurs facteurs ont une forte incidence sur ce rythme : les multiples efforts de réformes, la mise à niveau, le partenariat stratégique avec le premier partenaire de la Tunisie, à savoir l’Union européenne… Cependant, le secteur industriel n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. D’autres pistes de développement ainsi que des opportunités d’expansion existent. Il s’agit de savoir les saisir à temps. L’étude engagée par l’Agence de promotion de l’industrie (API) sur la stratégie industrielle nationale à l’horizon 2016 promet d’atteindre ces objectifs. L’agence œuvre à identifier les opportunités et à les exploiter judicieusement.


Le tissu industriel tunisien est composé de plus de 5700 entreprises dont plus de 2200 entreprises à participation européenne. La Tunisie est de ce fait le premier pays - de la rive sud de la Méditerranée - exportateur industriel vers l’Union européenne. Le pays réalise d’ailleurs 12 milliards de dinars d’exportations vers le vieux continent. La locomotive de ces exportations s’articule autour de trois secteurs : le textile&habillement, les industries mécaniques et électriques (IME), et les cuirs&chaussures.
Ces trois secteurs génèrent plus d’un milliard de dinars chacun et représentent 76% des PME industrielles, 87% des exportations nationales, près de 62% des investissements directs étrangers (IDE) et plus de 83% des emplois, selon l’étude réalisée par l’API sur la stratégie industrielle nationale à l’horizon 2016.

Rien que le secteur du Textile&habillement totalise des exportations d’une valeur de 6 milliards de dinars. Son adaptation à la conjoncture internationale, en l’occurrence le démantèlement des accords multifibres (AMF) et son évolution de la simple sous-traitance à la co-traitance et aux produits finis, témoigne de la résistance du secteur, cinquième fournisseur de l’UE. A noter que le secteur est composé essentiellement d’entreprises totalement exportatrices (1700).

Le secteur des industries agroalimentaires n’est pas en reste. Il est composé d’environ 1000 PME - employant plus de 10 personnes chacune - dont 156 entreprises totalement exportatrices et 104 PME à participation étrangère. Les exportations du secteur ont triplé au cours de la période 2002/2008, passant de 557 MD, à plus de 1600 MD.

Les IME, quant à elles, ont pris de l’ampleur dans les exportations tunisiennes et représentent plus de 30% de l’ensemble des exportations. Autre secteur en cours de développement vertigineux, les TIC, de l’outsourcing et du business Process. Un secteur qui draine de plus en plus d’IDE, sachant que la Tunisie occupe la place de leadership régional en matière de TIC. Un secteur qui représente 8% du PIB et emploie près de 6 mille personnes, hautement qualifiées. Quant aux exportations du secteur TIC, elles ont dépassé les 50 MD.

L’étude engagée par l’API révèle que la Tunisie a une position de back office ou de "Near Shoring" de l’industrie et des services européens. Un positionnement qui a permis à la Tunisie de construire une industrie performante et compétitive.
Mais avec la rude concurrence d’aujourd’hui, les mutations internationales, ce positionnement est appelé à évoluer davantage et surtout à se différencier, en ne se basant plus exclusivement sur la compétitivité axée sur le coût de la main d’œuvre. Car, l’entrée en vigueur de la zone euro-méditerranéenne de libre échange pose de nouveaux défis. Et, cet espace porteur du reste est déterminant, en grande partie, de la stratégie industrielle de la Tunisie à l’horizon 2016.

Premier constat relevé par l’étude : la crise actuelle que connaît l’économie mondiale aboutira à une réorganisation de la carte géographique industrielle. En effet, on constate d’ores et déjà de grandes opérations de relocalisation des IDE de l’Europe de l’Est vers la région MEDA. Néanmoins, il ne faut pas omettre que les pays concurrents de la Tunisie, ont eux aussi misé sur les IDE comme outil de développement et de croissance. D’où, l’enjeu de la compétitivité qui demeure fortement important pour l’industrie tunisienne.
Aussi, la stratégie industrielle nationale est-elle fondée sur le positionnement à trois dimensions de nature à permettre la création d’un véritable centre euro-méditerranéen innovant et à forte compétitivité. Cet ancrage permettrait par ailleurs d’aller au-delà du simple positionnement de back office.

L’étude mentionne également que le portefeuille industriel de demain sera recomposé selon quatre fortes dynamiques, dont la croissance qui s’exprime à travers les objectifs nationaux de doublement des exportations à l’horizon 2016 ; de la qualité qui se traduit par la montée en gamme du tissu industriel, seule voie pour préserver, sinon améliorer, la compétitivité par rapport aux nouveaux concurrents notamment les pays asiatiques.
Quant aux enjeux, parce qu’il y en a, l’étude souligne la nécessité de la montée en gamme des secteurs traditionnels en intégrant davantage de valeur ajoutée en amont et en aval de la production, soit d’axer sur le marketing, l’amélioration de l’emballage, de la logistique….Une stratégie qui permettra aux secteurs historiques de l’industrie nationale de doubler leur contribution en valeur aux exportations globales du pays.

L’étude, réalisée par un Bureau d’études international, révèle en plus des perspectives prometteuses pour l’industrie tunisienne, en dépit de la crise actuelle qui sévit dans le monde. Les résultats confirment la disponibilité d’opportunités notamment dans le cadre de la zone de libre échange avec l’Union européenne. On ne rappellera pas que l’entrée en vigueur de cette zone a été bénéfique pour l’économie nationale. Mieux, il le sera davantage au cours de la prochaine décennie.
Au regard de l’étude, le volume des exportations tunisiennes vers la zone euro sera doublé entre 2007 et 2016. Il passera de 15000 MD, en 2007, à 30000 MD, à l’horizon 2016, contre uniquement 5000 MD en 1995, soit au moment de la signature de l’accord de libre échange.
Les perspectives de développement et d’opportunités qui s’offrent à l’industrie nationale répondent d’abord à des raisons objectives. Il s’agit en premier lieu, de l’élargissement de l’Union européenne à l’Est, d’où, l’augmentation des coûts de la production dans ces pays et dont l’implication directe serait le transfert de plusieurs unités de production européennes vers des pays à moindre coût dans le bassin méditerranéen, en l’occurrence la Tunisie. D’un autre côté, l’implantation en Chine des Européens se ralentit avec un privilège accordé à la proximité. Aussi, les 10 prochaines années présenteront-elles de grandes opportunités historiques pour l’industrie tunisienne afin qu’elle draine les IDE.

Les résultats de l’étude feront l’objet d’une grande campagne de promotion à l’échelle mondiale, question de mettre en avant l’industrie tunisienne et les services à forte valeur ajoutée qu’elle offre. La campagne sera menée en partenariat et étroite collaboration avec un bureau d’expertise international, à partir de 2009. Un programme promotionnel placé sous le signe de : "Tunisia The EuroMed Valley". Il reste à espérer que les entreprises économique redoubleront d’efforts pour doubler la mise.
16/03/2009 | 1
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