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La Tunisie nâEUR(TM)a pas fini de séduire les grands groupes italiens
27/05/2008 | 1
min
La Tunisie nâEUR(TM)a pas fini de séduire les grands groupes italiens
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Bien que le secteur du textile et de l’habillement ait été détrôné par les produits des Industries Mécaniques et Electroniques, au niveau des exportations des biens et des services, il est certain qu’il a quand même réussi à préserver tout son pouvoir de séduction. En effet, aujourd’hui encore, des Investissements Directs Etrangers (IDE) sont orientés vers ce secteur, et ses filières d’activité multiples, avec une note particulière pour les Italiens, qui continuent à croire en le textile, en dépit d’une Chine qui envahit de plus en plus le monde, et à croire aussi en le site tunisien des affaires.

Le textile tunisien, comme dans d’autres pays, a dû faire face aux conséquences du démantèlement des Accords Multifibres (AMF), intervenu le 1er janvier 2005. Un démantèlement dont le premier impact a été une « invasion » des produits des pays asiatiques, particulièrement la Chine, sur le marché européen, premier client du pays. La Tunisie ne s’est pas, pour autant, croisée les bras et n’a pas accepté les faits, comme une fatalité. Bien au contraire, pour s’adapter à la situation, une nouvelle voie a été empruntée : s’orienter vers le produit fini et la cotraitance. Et, pour réussir cette orientation, tous les moyens ont été engagés : assistance technique, conseils, et autres qui s’ajoutent au programme de mise à niveau, et au Programme de Modernisation Industrielle (PMI), financé par l’Union Européenne et qui arriverait à terme en 2009.
En tous les cas, les résultats n’ont pas tardé à faire surface et ils ne sont pas mal du tout, bien que le secteur ait perdu sa place de lance des exportations, et soit remplacé par d’autres secteurs à forte valeur ajoutée, dont les IME. En effet, en 2007, les exportations du secteur ont franchi, pour la première fois, la barre des 5 milliards de dinars, enregistrant une croissance de 16,3%, par rapport à l’année précédente. Quant aux importations, elles ont atteint le seuil de 3,532 milliards de dinars, avec une croissance de 18,5%, par rapport à 2006. Et, s’il est vrai que le pays a conservé sa clientèle traditionnelle, il n’en demeure pas moins que la structure des clients soit modifiée. Aussi, bien que les exportations vers la France aient progressé de 12%, la part de marché de la Tunisie, sur le marché français, a perdu quelques points, passant d’environ 50%, en 2004, à 37,4%, en 2007.

S’agissant de l’Italie, deuxième partenaire de la Tunisie, après la France, les exportations ont évolué de plus de 20% en valeur, contre 9%, en 2006 et 5%, en 2005. Des exportations qui vont crescendo, grâce notamment aux entreprises italiennes, ou à la participation italienne, qui opèrent en Tunisie. Et, contrairement à la France, où on a perdu des parts de marché, en 2007, sur l’Italie, la Tunisie en a plutôt gagné. Ses parts sont passées, effectivement de 26,4%, en 2004 à 31,6%, en 2007. Et, la Tunisie n’a pas encore fini de séduire les Italiens, particulièrement sur le secteur du textile et de l’habillement. Les Investisseurs de la Botte continuent à affluer et de plus belle.
Ils s’orientent de plus en plus vers la filière « matières premières » et « produits semi-finis ». Des filières à haute valeur ajoutée qui drainent de plus en plus une nouvelle génération d’investisseur, qui n’est pas à la recherche exclusive d’une main d’œuvre « low cost ». Il s’agit notamment de filières telles que le finissage et le tissage, avec en prime une insertion de plus en plus prononcée dans la logique de cotraitance et de produits finis. Conséquence : une nouvelle voie est tracée dans le secteur du textile et de l’habillement, une voie qui privilégie un « sourcing » de proximité et favorise une plus grande intégration du secteur.

Aussi, plusieurs groupes italiens se prononcent de plus en plus en faveur du site tunisien des affaires en privilégiant le secteur du textile et de l’habillement. A Benetton, et aux autres marques italiennes de prêt-à-porter, vient s’ajouter, « Martinelli Ginetto », un groupe leader en matière de production de tissu lisse et jacquard pour linge de maison et d’ameublement. Celui ci, en effet décidé d’investir en Tunisie et de s’y implanter à travers la création d’une une unité de filature et de tissage, au cours de l’année 2008. Et, les italiens ont opté pour la zone Industrielle de Meghira, dans le Gouvernorat de Ben Arous. D’une superficie de 4 hectares, l’usine est en passe de créer 400 emplois à terme et de mobiliser, en trois phases, une enveloppe d’investissement de l’ordre de plus de 35,6 millions de dinars. L’usine sera concentrée sur la production de matière première dont principalement la laine, le coton, la viscose et la soie, avec une capacité de production de l’ordre de 3,4 millions de mètres de tissage et 2600 tonnes en matière de filature.

Autres manifestations de l’importance du site tunisien de production, dans le secteur du textile et de l’habillement, l’investissement engagé par le groupe Benetton, après le démantèlement des AMF. Le groupe ayant effectivement confirmé sa confiance dans le site, dont un des atouts principaux est la proximité de l’Europe, ce qui lui confère une réactivité incomparable, décide d’ouvrir deux nouveaux projets. Il s’agit d’une première usine, à Sahline, reliée à une usine de finissage, qui sera réalisée sur une superficie de 14 mille m2, cons, constituant une extension de l’ancienne usine opérationnelle dans la région. Le second projet serait réalisé à Kasserine, et concernera des petites unités de sous-traitances. Aussi, le groupe italien ne se limite pas à créer des emplois mais aussi à faire travailler d’autres usines tunisiennes. Car, c’est l’un des plus grands donneurs d’ordres. Aussi, il emploie 7000 personnes, compte 100 sous-traitants, et produit 21 millions d’articles en maille, chaîne et trame. Mais au-delà, le groupe contribue également, aux efforts du développement régional du pays, puisque la plupart de ses usines, sinon toutes, sont implantées dans des zones prioritaires de développement. Les deux projets mobiliseraient un IDE global de l’ordre de 22 millions d’euros, soit quelques 36 MD.

D’un autre côté, le groupe Niggeler & Kupfer (NK), investit de plus en plus en Tunisie, avec un choix clair : Intégrer de plus en plus ses activités dans l’amont du secteur. Présent sous nos cieux, depuis une dizaine d’années, suite au rachat d’une unité de tissage, dans la zone industrielle de Ksar Saïd, le groupe NK a renforcé sa présence en 1999, grâce à l’acquisition de nouvelles unités spécialisées dans la filature, relevant du groupe Bacosport. Et, NK ne s’arrête pas là. En 2007, il rachète une autre unité, l’ex « ICAB », opérant aujourd’hui sous la dénomination « TFM », entrée en activité en 2008, et spécialisée dans le finissage.
L’intégration de filières du secteur textile et habillement aide à compresser les coûts et à consolider la réactivité du site de production tunisien. A ce titre, il faudrait rappeler que la valeur des exportations tunisiennes du secteur a augmenté de 16,2%, contrairement aux importations, qui elles ont connu une baisse de 2,3%, générant ainsi, un excédent de la balance commerciale de 424,3MD, et stabilisant le taux de couverture des importations par les exportations à 73,8%.
27/05/2008 | 1
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