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Un grand projet pour réconcilier les Sfaxiens avec leur ville
04/04/2008 | 1
min
Un grand projet pour réconcilier les Sfaxiens avec leur ville
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La ville de Sfax s’apprête à renouer avec ses belles plages d’antan, désertées depuis une bonne vingtaine d’années. Une désertion forcée au vu de l’impact de la pollution industrielle qui a privé les habitants d’en profiter. Le projet « Taparura », initié par le Président de la République, vient offrir à Sfax, une nouvelle ville dans la ville, où les baignades seront permises à partir du deuxième trimestre de l’année prochaine. Grandiose, le projet a vu sa première phase de réalisation démarrée et elle va bon train.

Taparura est un projet grandiose dont la finalité est d’abord de dépolluer la ville de Sfax, affectée par les industries polluantes. Une dépollution qui permettra aux habitants de récupérer leurs plages, de pouvoir s’y baigner avec en prime la création d’une réserve foncière d’une superficie de 260ha, où sera érigée une nouvelle ville, un pôle touristique, des centres commerciaux et autres…Bref, il s’agira de créer une nouvelle ville, au cœur de la ville de Sfax. L’état d’avancement des travaux témoigne d’une ferme volonté d’avoir une ville pieds dans l’eau. Et c’est un objectif légitime, pour une ville côtière, considérée comme la capitale du Sud et deuxième ville du pays.
Depuis le coup d’envoi donné il y a un an, les travaux avancent à grands pas. En témoigne l’achèvement de la première phase du projet. Une phase réalisée avec le précieux soutien d’un nombre de bureaux d’études étrangers et la présence sur le site, d’experts internationaux de renom, dont MM Jacques Hansé et Certjan Schapp, chefs de missions, présents et résidents sur le site.
L’objectif de cette première phase n’est autre que de s’engager dans l’aménagement d’un site propre au projet, d’intervenir par ailleurs, à d’autres niveaux pour réussir, dans les délais, à avoir une zone dépolluée, avec une réserve foncière importante.
Un petit tour du côté de Sfax permettra aux visiteurs de découvrir que la plage est bel et bien réelle, que les résidus nocifs ont disparu et que la réserve foncière est prête à accueillir les investisseurs. Et, au regard des responsables du projet, la récupération d’une importante réserve foncière spécifique par la qualité de ses paysages, son ouverture sur la mer ainsi que sa proximité du centre de la ville de Sfax, constitue une nouvelle offre en terrains susceptible de répondre à un large éventail de la demande potentielle, que ce soit en habitation, ou encore dans des activités diverses.
Cette première phase a été financée notamment par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), pour une enveloppe de 140,5 MD. L’Etat belge a également participé au financement avec un prêt de 15 millions d’euros. Il s’agit du prêt d’Etat à Etat belge le plus important jamais octroyé à la Tunisie, précise M. Michel Carlier, ambassadeur de Belgique à Tunis. Pour cette première phase, la banque belge KBC a également accordé un prêt de 11 millions d’euros.
Pour ce qui est de l’environnement, on apprend qu’il est en première ligne de mire et constitue le moteur et le leitmotiv de tout le projet. Les experts et autres intervenants ont effectué, une analyse de la situation initiale du chantier, installé une surveillance radiologique de l’environnement ainsi que du personnel qui y travaille. Par ailleurs, ils ont effectué une analyse constante de la qualité des eaux de mer, tout au long de la première tranche du projet. Des analyses et des surveillances réalisées avec le soutien d’un grand nombre des bureaux d’études internationaux qui apportent leur assistance technique à la concrétisation du projet. Quant aux travaux proprement dits, ils ont été confiés aux soins de trois groupements professionnels différents. Il s’agit de deux groupes belges, en l’occurrence, JAN DE NUL et ENVISAN et un groupe tunisien, en l’occurrence, SOMATRA/GET.
La reconsolidation de la ville avec son littoral passe obligatoirement par une dépollution de la côte nord de Sfax et la réhabilitation des plages. Une opération qui devrait se solder par la constitution d’une réserve foncière d’une superficie totale de 260ha, qui serait gagnée sur la mer. Taparura sera ainsi, un site idyllique pour une nouvelle agglomération urbaine moderne et intégrée. Il faut dire que la zone concernée par le projet est délimitée d’une part, par le port de commerce, et de l’autre par la ceinture PK4.
Les travaux de la première phase a ainsi concerné, après l’achèvement des études topographiques et géologiques, une série d’actions et des interventions ciblées, qui ont nécessité des moyens colossaux : plusieurs bulldozers, 4 chalons, 3 remorqueurs, 15 pelles hydrauliques sur chenilles, 34 dumpers, 5 chargeuses, une dizaine de camions transporteurs ainsi qu’une drague autoporteuse et « refouleuse » de sable. Sans compter le nombre d’ingénieurs, de topographes, de laborantins et d’ouvriers mobilisés, tout au long des travaux. Un personnel qui a procédé à l’excavation sous l’eau du phosphogypse, le remblayage hydraulique et le dragage du sable en eaux profondes, aux proximités des rives de Kerkennah…Résultat : les travaux sont à hauteur de 85% réalisés et les travaux d’excavation, totalement achevés.
S’agissant des échéances, les responsables de l’unité de gestion du projet tablent sur le 2ème trimestre de l’année 2009, en ce qui concerne la première phase du projet. Une date à laquelle, les baignades seront autorisées. En attendant les prochains premiers investisseurs, dans la nouvelle réserve foncière, qui abriterait entre-autres, une agglomération baptisée, « Taparura », les responsables tunisiens du site réfléchissent d’ores et déjà à donner vie à la superficie qui serait récupérée. De simples idées allant de l’aménagement d’un complexe sportif improvisé et temporaire, à l’organisation de meetings de sports extrêmes en bord de mer. Les idées ne manquent pas, même en ce qui concerne la nature des projets à réaliser, par la suite, sur le site. D’ailleurs, une première esquisse a été définie.
Le résultat du projet est conséquent : trois kilomètres de plage, une zone urbaine intégrée composée d’espaces de loisirs, d’habitations, d’activités commerciales, de service, d’unités hôtelières et d’équipement public. La plage ainsi dépolluée sera un endroit bien indiqué pour les promenades, étalées entre la plage réhabilitée d’un côté, et la route de corniche projetée, de l’autre. Une route qui sera agrémentée par l’édification de projets touristiques, d’animations et de loisirs.
Le projet Taparura vise en définitive, la création d’une nouvelle dynamique au sein d’un véritable pôle touristique. Mais encore, une cité urbaine entièrement repensée, avec une architecture paysagère intégrée à la ville. A ce titre, la conception du parc, prévu dans la zone, obéirait au triptyque : utilité, thématique et esthétique.
En bref, c’est un projet qui va totalement changer non pas Sfax seulement, mais toute la région.
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