
« Ennahdha est aujourd’hui divisée en deux franges, une aile majoritaire, extrémiste, et une autre, tournée vers le progrès », affirme Mohsen Marzouk,dirigeant à Nidaa Tounès, qui soutient que les Ligues de protection de la révolution sont un prolongement d’Ennahdha qui les utilise, à l’instar de la police religieuse iranienne, afin d’agresser ses adversaires politiques. « Une violence pire que celle utilisée sous Ben Ali et qui ressemble à celle pratiquée par les Frères Musulmans en Egypte », soutient-il.
Dans une interview accordée au journal émirati « Al Bayan », en date du lundi 28 janvier 2013, Mohsen Marzouk s’est également prononcé au sujet du prochain remaniement ministériel affirmant qu’il ne s’agit que d’un maquillage qui ne permettra pas de passer outre les considérations partisanes qui prévalent au sein du gouvernement actuel. Selon ses dires, le partage des postes au sein du nouveau gouvernement ressemble à une vente aux enchères et la Troïka recourt parfois à des personnalités inconnues de la scène politique mais qui lui sont proches.
Mohsen Marzouk s’interroge, lors de cette interview, sur le manque de volonté d’Ennahdha de maîtriser les salafistes alors qu’elle a prouvé qu’elle était capable de le faire à maintes reprises. Ce laisser-aller de la part du parti au pouvoir a fait de la Tunisie, selon ses dires, une des plus importantes bases de recrutement des jihadistes dans les pays arabes.
A propos des chances de Nidaa Tounès de remporter les prochaines élections, Mohsen Marzouk affirme que si Ennahdha renonce au recours aux Ligues de protection de la révolution et aux tensions qu’elles créent sur la scène politique, « nous aurons de fortes chances de gagner ».
S.T.
