
Un groupe de plus d'une centaine d’étudiants et étudiantes tunisiens établis à l’étranger a publié, lundi 28 avril 2025, un communiqué exprimant sa vive inquiétude face à la situation politique en Tunisie, marquée par une dégradation alarmante des droits et des libertés.
Cette déclaration intervient notamment après l’arrestation de l’ancien magistrat Ahmed Souab, dont la demande de libération sera examinée demain matin.
Dans leur texte, les étudiants rappellent qu’ils avaient quitté une Tunisie perçue comme un modèle démocratique dans le monde arabe, malgré ses imperfections postrévolutionnaires. Ils dénoncent un recul préoccupant des acquis démocratiques et expriment leur refus de voir le nom du pays associé à la répression et à la violation des droits humains.
Le communiqué condamne fermement « les campagnes de diabolisation et de dénigrement » visant toute voix critique du pouvoir en place. Selon eux, de telles pratiques nourrissent une crise politique, économique et sociale qui éloigne encore davantage la jeunesse tunisienne d’une éventuelle contribution à l’essor national.
Les étudiants expriment également leur indignation face aux « procès iniques et arrestations arbitraires » visant des juges, journalistes, blogueurs, opposants politiques et militants de la société civile. Ils appellent à la libération immédiate de tous les détenus d’opinion, sans considération pour leurs appartenances ou sensibilités politiques.
Dans leur message, ils saluent la mobilisation récente des étudiants à l’intérieur du pays, notamment ceux des facultés de droit de Tunis, d’El Manar, de Sfax ainsi que de l’Institut de presse et des sciences de l’information (Ipsi), et les appellent à persévérer dans leur engagement en faveur de la liberté et de la justice.
Enfin, les signataires invitent l'ensemble des étudiants, des structures de jeunesse et des groupes sportifs à surmonter la peur et à exprimer pacifiquement leur rejet du climat de fermeture politique actuel. Ils rappellent que les jeunes ayant grandi dans l’ère postrévolutionnaire ne renonceront pas aux libertés acquises, affirmant que l'avenir du pays ne saurait être bâti sur la répression, mais uniquement sur la primauté du droit, le pluralisme et le respect de la dignité humaine.
S.H


