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Chroniques
Dans le pétrin jusqu’au cou
Par Ikhlas Latif
18/03/2022 | 18:29
3 min
Dans le pétrin jusqu’au cou

 

On a l’impression que les choses bougent rapidement en Tunisie, mais en réalité c’est l’inertie qui prédomine. Cette inertie qui fait que rien ne change vraiment. En apparence, tout est en mouvement suivant la marche inexorable de l’histoire qui s’écrit sous nos yeux. En vérité, le pays s’enlise, tiré vers le fond par le cumul des crises et leur convergence en un point culminant, par l’immobilisme et le conservatisme des différents appareils de l’Etat, par des stratégies inexistantes ou boiteuses, par l’absence de vision et d’anticipation, par un étrange autisme des autorités successives. Qu’a-t-on fait pour trouver des solutions à des problèmes structurels, à une décrépitude systémique ? Semi-mesurettes de rafistolage et procrastination sont la norme. Il semble que le danger imminent, le vrai, ne nous guette plus, il s’abat sur nous à visage découvert.

 

Bien évidemment, on ne peut accuser l’autorité en place d’être à l’origine de cette polycrise. Il faut admettre que nous sommes en train de récolter les fruits des politiques foireuses durant la dernière décennie et que ces politiques foireuses n’ont fait qu’accentuer les problèmes structurels que nous trainons depuis des lustres. Cependant, l’actuelle autorité assume la responsabilité de la gestion immédiate de la crise, ou plutôt sa mauvaise gestion. Quelles saines démarches pour colmater les trous budgétaires, hormis un pari sur des négociations avec le FMI qui prennent du retard ? Qu’a-t-on fait pour anticiper les retombées du conflit russo-ukrainien ? Envolée des prix internationaux des produits de base et de l’énergie, contraction de l’activité chez les principaux partenaires de la Tunisie, climat d’incertitude… Cela signifie logiquement une exacerbation des tensions inflationnistes dans les semaines et mois à venir. Cela veut dire une aggravation du déficit budgétaire et de la dette. Cela engendrera, en matière de financement, d’importants besoins additionnels. Pour faire simple, en l’absence de mesures anticipatives urgentes, on se retrouvera dans un pétrin innommable.

Entretemps, « Ommek Sannefa » comme daigne l’appeler, avec mépris, notre cher président (agence de notation pour les non-initiés) a abaissé la note de la Tunisie. Fitch Ratings explique cette dégradation par les retards accusés dans la conclusion d’un accord avec le FMI, mais aussi par le flou politique. Il faudra s’attendre à une sortie présidentielle courroucée après cette annonce. Ne soyez pas étonnés s’il se mettait à déverser sa fureur contre les potentiels ennemis qui veulent du mal à son projet et donc par extension au peuple et à la nation. C’est que le président évolue dans une dimension autre que celle du commun des mortels.

 

Dans sa vision bancale de la chose économique, Kaïs Saïed pense que la Tunisie est un pays riche, mais que ses richesses sont spoliées et que donc tous nos problèmes viendraient à se résorber si on mettait à exécution la seule solution « viable », son utopique projet politique. A des années-lumière de la réalité du terrain, les autorités demandent aux citoyens de participer à une consultation pour répondre si oui ou non ils voudraient d’une nouvelle constitution, si oui ou non ils aimeraient un changement de régime, si oui ou non ils auraient des problèmes financiers, si oui ou non ils manqueraient d’espaces verts dans leur quartier ou si oui ou non ils aimeraient que les hôpitaux soient mieux équipés…

Le constat de la crise et des défaillances profondes que traverse la Tunisie, cela fait des années qu’il a été établi. Des solutions à court, moyen et long termes à proposer ? Chaque gouvernement y est allé de ses promesses et mesurettes et nous voilà au point de culmination de toutes les crises, à devoir subir une nouvelle lubie. L’échange entre le président et la vendeuse de pain verbalisée est édifiant du fait qu’il expose un syndrome dissociatif. La dame lui parle de jeunes qui périssent en mer dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe, il lui répond que les jeunes sont très engagés dans la « consultation nationale ». Elle lui dit qu’elle trime tous les jours pour nourrir sa famille, il lui sort son laïus sur le rôle de la justice, la fonction des magistrats et sa guerre contre la spéculation. Lunaire ! Les accidents de l’histoire seront très cher payés.

Par Ikhlas Latif
18/03/2022 | 18:29
3 min
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Commentaires
EL OUAFI
Dans le pétrin dites-vous ?
a posté le 24-03-2022 à 18:56
Dans le pétrin jusqu'au cou ! Comme vous le dites ! Finissez la phrase s'il vous plait.
Dites-le, certainement pas Kais Saied.
Les principaux acteurs de l'ARP et à leur tête le Gourou alias Khriji, toute cette bande d'affamés vous ne vous êtes jamais aventurés à lui faire aucun rappel à l'ordre, malgré moult dépassements, n'en parlons pas de ses combines, un pays à genoux ! Votre chéri protégé n'est-ce pas madame ?
Non, B N ne mérite pas ce choix éditorial, nous vivons hors du territoire national et nous côtoyons les différentes opinions des citoyens Européens, leurs médias sont objectifs et responsables, le vrai quatrième pouvoir ! Ce qui n'est pas le cas chez nous dans ma TUNISIE, hélas un profond regret chère Madame.
J.trad
Pétrin oui .mais sourat Attakaathour ,est plus
a posté le 20-03-2022 à 14:24
Plus éloquente ,sourat Attakaathour nous parle plus clairement du Pétrin , le pétrin contient deux bombes néfastes ,l'usure et le nucléaire ,point à la ligne , 9ays S3ayed ,n'est pas responsable de la confection de ces bombes néfastes ,il faut lui demander de tout faire pour stopper ces bombes fatales ,il doit libérer les journalistes ,les juges ,et même les voleurs ,pourvu qu'ils aident à désamorcer les deux bombes fatales .
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a posté le 19-03-2022 à 17:01
Analyse pertinente amusante à pleurer en larmes fluviale
Peine douloureuse de voir l'espoir s'evaporiser pour de bon
Hassine
""""Il semble que le danger imminent, le vrai, ne nous guette plus, il s'abat sur nous à visage découvert""""
a posté le 19-03-2022 à 16:49
Trouver ou inventer encore mieux un autre article 80 pour se prémunir contre ce danger
zozo Zohra
LA PAIX
a posté le 19-03-2022 à 16:09
La paix qui intéresse notre peuple loin de vos histoires insolites et vos différents l'intéressent pas.

Ramenez la paix dans vos c'?urs et la BARAKA reviendra dans vos maisons
observator
C'est faux
a posté le 19-03-2022 à 14:41
de tout mettre sur le dos des politiques menées ces dix dernières années.
Les problèmes ont commencé dès l'indépendance et les choix économiques catastrophiques qui ont été faits dès cette époque.
1ere carastrophe : période Ben Salah.
Le "socialisme " à la tunisienne a généré le sous-développement, la paresse et la corruption.
2ème carastrophe est le fait d'avoir miser sur le tourisme comme secteur stratégique, un secteur risqué. Un tourisme sans aucune valeur ajoutée accaparé par des affairistes plus habilités à sucer l'état que de travailler, d'avoir miser sur la sous-traitance et la main-d'?uvre non qualifiée dans des secteurs comme le textile ou la valeur ajoutée pour l'économie est quasi nulle d'avoir négligé et massacré notre agriculture au profit des samsaras de l'import-export, d'avoir pour des raisons idéologiques massacré notre système éducatif en le confiant à des frustrés idéologiques incompétents.
Le pays, depuis 1956, a été gouverné par des arrivistes corrompus incompétents l'intérêt personnel domine l'intérêt général ou tous les compétents ont été petits à évincer ou remplacer par des incompétents corrompus.
Ceux qui ont gouverné le pays , dans leur écrasante majorité, n'ont jamais été patriotes et n'ont pas pensé à l'intérêt du pays et de l'ensemble des tunisiens.
On a été gouverné par le régionalisme qui n'a généré que corruption et inégalités.
Faire les bons choix stratégiques pour le pays n'a jamais été leur souci.
Ils ont détruit notre agriculture au lieu de la développer dans l'intérêt collectif et pour plus de sécurité alimentaire pour les tunisiens.
Ils ont laissé un secteur aussi vital pour le développement du pays qu'est l'éducation et la formation faire faillite au lieu de le développer.
Ils n'ont jamais investis dans la recherche et les secteurs de pointe plus juteux . Ni technologie...ni welou.
Bref ils ont fabriqué une économie de la rente et de la misère parce que tout simplement une minorité corrompue, incompétente et oisive a mis la main sur le pays et l'a dirigé juste pour ses intérêts.
Au lieu de développer l'économie du travail, de l'innovation, de la création,de la modernité et da la richesse au service du collectif.
Donc ceux qui se sont succédés à la tête du pays depuis l'indépendance savaient et connaissaient les bons choix à faire. Mais ils ne l'ont pas fait pour les raisons que j'ai évoquées.
Un pays à la merci des samsaras .
Après 70 ans de gestion corrompue , ce système est arrivé à saturation.
Ses conséquences nous rattrapent .
Aujourd'hui nous payons cela.
Nous les tunisiens dans notre ensemble et nous avons notre part de responsabilité parce que nous n'avons pas réagit à temps et avons laisser faire.
Maintenant pour redresser le pays il faut vraiment d'énormes sacrifices.
Encore faut il avoir le peuple qu'il faut.
Nous ne sommes pas seulement un peuple médiocre ignorant, auquel cas il faut juste l'eduquer , mais le plus grave est que nos têtes sont malfaites et sont chargées de pensées erronées et négatives .
La mise à niveau de nos cervelles est encore plus difficile.
Mme Latif aborde un sujet très important mais elle se trompe de diagnostic par ignorance ou par arrière-pensée idéologique.
Qui se trompe de diagnostic se trompe de solution .
Et si on aime son pays il faut laisser de côté cet aspect idéologique qui ne fait qu'aggraver notre cas.
Ben Tanfous
Exact
a posté le à 07:24
Vous avez tout compris.
On remet les compteurs à zéro et on redémarre santé, agriculture, éducation, tourisme, industrie et services, transport, grands projets, finance, justice ... Ouf quel chantier !!!
Welles
Et toi bien sûr
a posté le à 18:20
Et toi bien sure avec ton charabia tu penses avoir dit la vérité. Renvoyer la crise jusqu'à l'année 1956 c'est soit être un débile soit être un crétin
Abject
@Welles: Commentaire abject!
a posté le à 20:20
débile soit être un crétin ?

Votre commentaire ne sert qu'à rabaisser une personne
Il faut distinguer la critique politique permise de l'insulte punissable

Est-ce que cette personne qui se permet d´ecrire tout cela derrière son écran peut aussi le dire personnellement et directement à M. @observator?


Verächtlicher und lächerlicher Kommentar!
Despicable and ridiculous comment!
Commento spregevole e ridicolo!
¡Comentario despreciable y ridículo!
Fares
Toc toc
a posté le 19-03-2022 à 03:20
Toc: trouble obsessionnel compulsif.

L'obsession de Saïed balance entre ses adversaires politiques, les hommes d'affaires, les spéculateurs et autres moulins à vent. Une obsession à la fois et petit à petit l'oiseau finira par pulvériser son nid. Rien qu' une agitation thermique: on s'excite, on célèbre puis on déprime, mais la somme de toutes ces actions et états d'âme est un zéro bien rond.

Nous venons d'être classés par Ommek Sannefah, et à raison, comme un peuple de voyous, une bande de voleurs qui emprunte de l'argent sans jamais avoir l'intention de le rendre. Des voleurs dont le chef de bande ne cesse de brandir l'étendard de l'honnêteté, cherchez l'erreur, parce que moi j'ai décidé de normaliser avec les paradoxes et les situations les plus cocasses.

Huit mois perdus à glander avec un président cigale qui vit dans un pays où l'été dure douze mois. Tout ira bien demain, le père Noël passera à minuit avec des jouets, faute de quoi on pourra toujours compter sur le bon vieux Sidi Mehrez.

Une "consultation nationale" organisée aux frais des contribuables affamés pour flatter un président en mal d'amour. Une campagne de collecte de données organisée après cinq mois de flânage avec des questions à la con, ce qui compte est le taux de participation à cette msquarade. Au moins Saïed n'a pas essayé de maquiller le taux de participation, un bon point pour lui.

Sous d'autre cieux et face à tous ces échecs, le président aurait démissionner ou au moins aurait reconnu ses échecs à répétition, sous d'autres cieux , mais certainement pas sous le nôtre.


nazou de la chameliere
Il faut remercier chaleureusement
a posté le 18-03-2022 à 22:34
les anti islamistes primaires !!!
Ceux qui n'ont jamais compris le système d'une majorité parlementaire !!!
Ces ordures qui braillaient contre bajbouj ,comme quoi bajbouj les aurait trahi !!!
Ces pourritures qui ont empêché toutes les majorité de travailler !!

Quand aux pseudos modernistes .
Eux ,auraient dû comprendre, en 2014 le jour où un flic s'est introduit dans L'anc ,en usurpant l'identité d'un élu !!
Cet crapule ,considérait que le pays leur appartenait !!!
Il faut vraiment voir l'attitude de cet homme, pour comprendre !!!
Bajbouj lui savait !!!
Bajbouj était un homme très en avance sur les pseudos modernistes !!
Les islamistes oui ,les fascistes non !!
Bajbouj à payé très cher ,sa rectitude morale et humaine !!
Par contre, les pseudos modernistes devraient faire leur examen de conscience !!

Ce pays a été consumé par la haine !!!
Remerciez les fachos !!!
DHEJ
Soit la mer soit le pétrin
a posté le 18-03-2022 à 20:52
Il faut être spécialiste des STRUCTURES pour trouver les solutions aux problèmes dits STRUCTURELS, or ni ROBOCOP ni LA BHAMALOGUE s'y connaissent!


Il faut ajouter que cette structure fonctionne avec le principe de la LEGIDYNAMIQUE ...