alexametrics
lundi 05 mai 2025
Heure de Tunis : 04:35
Dernières news
Covid-19 - Hakim Ben Hammouda : il faut faire plus pour les entreprises
26/03/2020 | 14:47
4 min
Covid-19 - Hakim Ben Hammouda : il faut faire plus pour les entreprises

 

L'expert en économie et ancien ministre des Finances Hakim Ben Hammouda est revenu sur les résultats d’une étude d'impact du coronavirus sur l’économie tunisienne ainsi que les propositions à mettre en place dans le cadre d'un plan de sauvetage.

 

Dans une interview accordée à Wassim Ben Larbi ce jeudi 26 mars 2020 dans l'émission Expresso sur Express Fm, M. Ben Hammouda a évoqué cette étude réalisée avec des confrères, la seule du genre étudiant les répercussions de cette crise sanitaire et cette épidémie du coronavirus sur le pays. Il a indiqué que 3 scénarios possibles ont été étudiés et que les résultats obtenus sont importants, vu qu’il y aura des répercussions négatives sur les plans économique et social.

«La Tunisie peut enregistrer des pertes en PIB comprises entre 2 et 6,6 milliards de dinars dans le cas où on atteint de scénario le plus grave ainsi que des répercussions sociales conséquentes notamment sur le chômage avec un taux qui peut s’aggraver de 1,53% à 4,15%. Les répercussions sociales de cette épidémie seront aussi d’envergure. L’objectif est donc de réagir rapidement», a précisé l’économiste.

Et d’ajouter : «Dans cette étude, nous avons présenté un programme de sauvetage de l’économie nationale, via trois outils : monétaire à travers les récentes décisions de la BCT, financière dont une partie a été abordée dans les mesures annoncées par le gouvernement et fiscale où il va falloir prendre des mesures, outre le volet social qui se fera à travers des aides directes aux familles à faible revenu. Les dernières décisions du gouvernement ont pris en considération plusieurs des propositions formulées».

 

 

Ceci dit, Hakim Ben Hammouda a tenu à éclaircir 3 points. Tout d’abord, il pense que les décisions annoncées la semaine dernière par le gouvernement sont importantes, mais qu’il va falloir renforcer certaines d'entre elles.

«Nos sociétés passent par une crise de liquidité, il va falloir donc intervenir dans ce cadre. Par exemple, le report du dépôt du bilan à fin mai est insuffisant, il fallait reporter de 6 mois, car on prévoit que les mois d’avril et de mai seront très difficiles. Idem pour la déclaration de la CNSS, on a décidé le report du 2ème trimestre mais rien sur le 1er trimestre», a-t-il expliqué.

Et de noter : «Les dispositions monétaires seront directement appliquées mais celles financières vont passer par l’approbation du Parlement et il y a la possibilité de rectifier le tir et de la développer».

 

Deuxième point, il prône la préparation d’une Loi de finances rectificative et non pas complémentaire comme c’est le cas d’habitude car selon lui, les modifications qui seront apportées sur la LF2020 seront conséquentes et toucheront le fond de la loi.

Il a souligné l’importance que revête une Loi de finance puis qu’elle exprime les choix des politiques économique d’un gouvernement donné d’où son importance politique. Elle est aussi un tableau de bord, donc elle faut qu’il soit à jour et englobant une feuille de route économique.

 

Le troisième point est, selon lui, de trouver les ressources financières nécessaires. Parmi les propositions formulées celle de profiter des fonds mis à la disposition de la Tunisie par les institutions internationales notamment le FMI et la Banque mondiale.

«Il faut accélérer la réalisation d’études d’impact du Covid-19 afin de déterminer les répercussions économiques de la pandémie pour avoir des dossiers prêts à être soumis à ces institutions, avant les autres, pour bénéficier des fonds mis à disposition», a-t-il ajouté. Il note qu’il y par ailleurs la possibilité de lancer des souscriptions à un emprunt national.

Enfin, l'expert en économie recommande de faire passer une loi permettant d’ouvrir la possibilité à la Banque centrale de Tunisie de financer directement l’Etat via des bons de trésor, dans des crises exceptionnelles et dans la limite d’un plafond déterminé allant de 5 à 10% des ressources fiscales collectées.

 

A rappeler que le nombre de cas contaminés par le Covid-19 a atteint à 173 cas, sur un total de 1.454 dépistages réalisés. A la date du 24 mars courant, 59 cas étaient positifs sur 229 analyses effectuées le même jour. A noter que les contaminés ont été placés en quarantaine. Sur 17.557 personnes en auto-isolation, 6.120 ont fini leur quarantaine et 11.437 autres sont toujours sous observation.

Il y a 17 gouvernorats touchés. Pour les personnes hospitalisées, on a enregistré 1 rétablissement et 6 décès (1 Sfax, 1 Sousse, 1 l'Ariana, 1 le Kef et 1 Mahdia). La Tunisie est en confinement total depuis le 22 mars et jusqu'au 4 avril 2020.

 

Tous nos articles sur le Coronavirus (covid-19) en Tunisie

I.N

26/03/2020 | 14:47
4 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous
Commentaires
kby
BN en tant que "boite" à idées pour notre pays
a posté le 26-03-2020 à 18:16
Un sujet dont personne ne parle ; l'épargne nationale. Elle a été réduite à son plus bas niveau du fait de l'inflation et pas seulement.
cette source de financement de l'économie, suivant certaines modalités serait plus souple qu'un emprunt national fixé dans le temps.
Les modalités possibles:
1/ un taux de rémunération trimestriel indexé sur le taux d'inflation + deux points.
2/ un placement net de tout impôt et de retenue à la source.
3/ le réseau bancaire et celui de la poste seraient collecteurs et la caisse des dépôts et consignations dépositaire et gestionnaire.
4/ cette épargne serait souscrite aussi en dinars convertibles pour rapatrier de l'argent de l'étranger
5/ Elle devra être totalement anonyme pour agir sur "l'économie informelle".
Toutes ces dispositions grâce à l'informatique et à l'intelligence artificielle pourrons être opérationnelles très rapidement.
Ces actions permettraient:
* de drainer l'argent qui dort hors des banques.
* soulager la tension de la dette extérieure.
Les sommes collectées seraient gérées par la caisse des dépôts avec des objectifs d'utilisations biens précis comme par exemple la restructuration et la mise à niveau complète des hôpitaux de Tunisie et/ou la restructuration des entreprises publiques.
Cela permettrait d'assécher la trésorerie de l'informel, de ramener des capitaux détenus à l'étranger et surtout de ne plus demander l'aumône des bailleurs de fonds , rémunérés en devises à des taux supérieurs et en devises.
Les banques enfin devront jouer leur rôle de financement de l'économie et non preteur à l'Etat distributeur de salaires.
KBY
Economie et Finances
Institut des sciences Politiques
de Paris