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Chroniques
Budget de l’État ou la quête désespérée de financements extérieurs
Par Houcine Ben Achour
24/05/2024 | 09:11
4 min
Budget de l’État ou la quête désespérée de financements extérieurs

 

Est-ce que le ministère des Finances a tenu compte du constat fait ici même, il y a juste une semaine quant au retard pris dans la publication de certaines de ses données statistiques comme celles concernant l’exécution du budget de l’État ? En la matière, en tout cas, il vient de rattraper son retard permettant d’établir une grille de lecture sur la manière dont il administre les finances publiques.

 

Apparemment, tout semble aller pour le mieux en matière de gestion budgétaire. Globalement, l’exécution du budget ne semble pas souffrir de couacs. A l’issue du premier trimestre 2024, l’exécution du budget suggère une certaine maîtrise dans la mobilisation des ressources. Que cela concerne les ressources propres ou bien les ressources d’emprunts, le taux de réalisation tourne autour de 25% à la fin du premier quart de l’année : 24,6% pour les unes et 27,3% pour les autres. Quant aux volets des dépenses, elles n’affichent que 17% environ de taux de réalisation. C’est relativement moins que la moyenne mécanique trimestrielle. Certes, le taux de réalisation du budget des rémunérations et celui de l’intérêt de la dette tourne aux alentours de 25%. En revanche, les autres principaux postes de dépenses affichent des taux de réalisation bien moindres. Seulement 10,6% de réalisation dans les dépenses de transfert, celles qui concernent les aides et les subventions et la compensation et seulement un peu plus de 11% pour les dépenses d’investissement. Du coup, il est logique qu’au bout d’un quart d’exercice budgétaire, le solde budgétaire affiche un excédent d’un peu plus de 1,3 milliards de dinars. Durant la même période en 2023, l’excédent budgétaire avait atteint un peu plus de 1,4 milliards. Cela n’a pas empêché le budget d’afficher un déficit de  près de 11,3 milliards de dinars à la fin de l’année. Autrement dit, il ne faudrait pas que l’arbre de l’excédent budgétaire dégagé au 1er trimestre 2024 occulte la forêt des défis budgétaires qui se profilent à l’horizon et des éventuels nouveaux choix qui s’imposeraient au gouvernement. Parmi ces défis, il y en a un d’une importance capitale : la mobilisation des ressources extérieures.

A l’issue du premier trimestre 2024, le gouvernement n’a réussi à mobiliser qu’un peu plus de 400 MD par rapport à un objectif annuel de financement extérieur de 16,4 milliards de dinars. Le gouvernement a récolté plus de dons durant cette période qu’il n’a réussi à emprunter. 530 MD de dons.  

Pour éviter l’impasse, le gouvernement n’a pas hésité à solliciter massivement le marché intérieur afin d’honorer ses échéances de paiements extérieurs. Il a ainsi pu récolter 7,3 milliards de dinars du marché intérieur, soit un taux de réalisation de plus de 62% par rapport à l’objectif budgétaire initialement fixé de 11,7 milliards pour toute l’année 2024. Un choix qui n’a pas été sans conséquence puisque, au cours de la même période les réserves en devises du pays ont perdu l’équivalent d’une quinzaine de jours d’importations. Il n’empêche. Cela a permis déjà d’honorer près de la moitié des engagements de paiements extérieurs prévus par le budget de l’État.

Reste que, il s’agit de savoir comment va s’y prendre le gouvernement pour mobiliser 16 milliards de dinars d’emprunts extérieurs d’ici la fin de l’année et honorer ainsi l’équilibre global du budget 2024. La tentation de faire davantage appel au marché financier intérieur est forcément grande à défaut de pouvoir le faire auprès des marchés financiers extérieurs ou bien de déployer une politique de coopération financière bilatérale plus agressive. La tentation est grande mais non sans risques. Elle risque d’accentuer l’effet d’éviction du secteur privé dans sa quête de financement d’exploitation et surtout d’investissement.

 

Dans un contexte où l’activité productive tout autant que la dynamique de l’investissement sont déjà en berne faut-il encore les handicaper davantage et ainsi courir le risque de ralentir encore plus un rythme de croissance économique déjà poussif ? Y a-t-il des alternatives plus opportunes ?

Wait an see.

   

                                                                                         

Par Houcine Ben Achour
24/05/2024 | 09:11
4 min
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Commentaires
Tounsi Tounsi
Pourquoi ne pas faire appel à la diaspora ?
a posté le 25-05-2024 à 12:48
La Tunisie dispose d'un réservoir de citoyens patriotes prêts à l'aider. Pourquoi ne pas ouvrir un emprunt national à grande échelle auprès des particuliers plutôt qu'emprunte auprès d'Etats ou d'institutions qui vont demander des contreparties dégradantes ?
le financier
rien de nouveau ici
a posté le 24-05-2024 à 09:38
rien de nouveau ici , dans un monde rationnel , on augmente les recettes ( il suffit d avoir un peu d imagination ou a default de copier ce qui marche ailleurs mais comme ces fonctionnaires sont incompetent ils n arrivent meme pas a lire les theses et etudes des universit2s etrangeres eh oui en anglais )
et de l autre cote il faut reduire le nombre de fonctionnaire pour revenir a l epoque ben ali des 250 000 au lieu des 700 000 actuel , ici aussi plusieurs methodes et meme des methodes non douleurses qui pourrait meme convenir au syndicat mais la aussi il faudrait des personnes competent qui imagine ou au moins copie ce qui c fait dans l histoire mais ils sont trop occup2 a rien faire