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Chroniques
Attaque du Bardo : BCE veut transformer le drame en opportunité
23/03/2015 | 15:59
6 min

 

Un grand drame frappe la France le 7 janvier 2015. Une attaque terroriste islamiste du siège de Charlie Hebdo à Paris fait douze morts et onze blessés. Ce grand drame a mobilisé la planète entière autour de la France et des Français, mais aussi autour de la nécessité de préserver ce grand droit qu’est la Liberté d’expression. Les victimes étant essentiellement des journalistes.
Président de la France, François Hollande a été, incontestablement, cet homme d’État autour de qui tout le monde s’est réuni. Face au terrorisme et à la barbarie, on ne porte plus de couleur politique, on est patriote et on porte tous le drapeau national, point. De 35% en décembre 2014, la cote de popularité est montée à 53% d’un coup, juste après l’attentat. L’élan de sympathie n’a pas touché que Hollande, il a touché toute la France et tous les Français.

 

Mercredi 18 mars 2015, un grand drame frappe la Tunisie. Une attaque terroriste islamiste du musée du Bardo, a Tunis, fait 23 morts et 47 blessés. Ce grand drame a mobilisé plusieurs pays amis autour de la Tunisie et des Tunisiens. Un extraordinaire élan de sympathie a été particulièrement observé de la part de l’Algérie et de la France, mais aussi du Maroc, des Etats-Unis et de l’Allemagne.
Nonobstant quelques adeptes de la théorie du complot, quelques islamistes notoires et quelques naïfs « hommes de médias », le pays en entier s’est uni autour de l’Etat et de son président. Dans ces moments exceptionnels de l’horreur, on ne porte plus de couleur politique, nous sommes tous Tunisiens, point.

 

La réaction de Béji Caïd Essebsi, critiqué ces derniers temps pour son absence, ne s’est pas faite attendre. Le jour même de l’attaque, il a réagi sur Al Wataniya. Le lendemain, il était sur TF1, le surlendemain il adressait à la nation, en arabe dialectal, un discours « improvisé » à l’occasion de la Fête de l’Indépendance et deux jours après il était sur iTélé, Europe 1 et Nessma.
Ce que l’on attendait du président de la République était de s’adresser à la nation et de la rassurer. De s’adresser aux partenaires et amis et de les rassurer. De crier haut et fort que la Tunisie n’est pas finie et que son Etat est fort. Il a fait ce qu’il devait faire et ce que l’on attendait de lui. Cela nous change de ce Moncef Marzouki (transformé en croque-mort et proclamateur de deuil national) qui gueulait dans le vide, s’adressant soi-disant aux terroristes, « Vous ne passerez pas, vous ne passerez pas, vous ne passerez pas ! Allez descendez et on va vous pardonner ! ».

 

En 2011, quand il était Premier ministre, Béji Caïd Essebsi a reçu des dirigeants de la planète entière et leur a « vendu » la « révolution du jasmin ». Il a été reçu à la Maison Blanche et au G20. D’extraordinaires promesses ont été données à la Tunisie pour qu’elle réussisse sa révolution et pour l’aider à dépasser sa crise économique. La condition était de respecter la démocratie et les libertés. Et puis vint le 23 octobre et ces élections qui ont fait monter au pouvoir des islamistes incompétents rêvant d’un califat et des opportunistes revenant de l’exil pour recueillir les dividendes d’un soulèvement populaire auquel ils n’ont pas participé.
La descente aux enfers commence. Les Tunisiens sont divisés en musulmans et mécréants, en niqabées et séfirat, en azlem et révolutionnaires, en voleurs et intègres. Chaque fois qu’on atteint le bas, on se rend compte que nos dirigeants ont la capacité de creuser encore plus profond. Et on a commencé à creuser notre tombe. La Tunisie, le plus émancipé des pays arabes, est devenue un exportateur de terroristes. La déliquescence de l’Etat est telle qu’un ministre de l’Intérieur laisse sciemment échapper un terroriste notoire, coupable d’avoir fomenté une attaque sanglante contre l’ambassade américaine à Tunis. « Si on l’avait attrapé, il y aurait eu un bain de sang », confirmait, il y a à peine deux jours, cet ancien ministre, dénommé Ali Laârayedh, à propos de Abou Iyadh. Voilà où nous en étions et l’image que nous donnions : l’Etat et tout son appareil ont peur d’un individu !

 

Dimanche 22 mars, dans son interview sur iTélé, Europe 1 et Nessma, Béji Caïd Essebsi était un chef de guerre. Un chef de guerre qui n’a pas peur, un chef de guerre debout qui rappelle une évidence : la Tunisie est un Etat et l’Etat ne doit jamais avoir peur, ni capituler. Il ne doit jamais céder, ni faire un marché avec les sauvages du style « revenez, on vous pardonne ». A la guerre, comme à la guerre !
A l’égard de la nation, il était rassurant et aux pays partenaires, il promet une grande marche pour ce 29 mars avec, à la clé, une stèle sur laquelle seront inscrits tous les noms des victimes du Bardo.
Dans cette même interview, il rappelle une autre évidence que les gouvernants de la troïka ont totalement oubliée : la Tunisie ne mendie pas. « Si vous voulez nous aider, tant mieux. Sinon, merci, nous ne quémandons rien ! »
Mais le message le plus symbolique de cette interview d’iTélé, Europe 1 et Nessma était le lieu de l’interview. Caïd Essebsi a choisi le Bardo pour sa double signification : c’est le lieu de l’attentat, mais c’est aussi le musée de cette Tunisie trois fois millénaire. Les statues et les mosaïques en arrière plan n’étaient pas du tout choisies au hasard. Son cabinet et son directeur de communication, Moez Sinaoui, ont une idée précise du message qu’il faut donner à la communauté internationale. La Tunisie est ce pays qui a une grande Histoire, bien antérieure à son Histoire arabo-musulmane. La Tunisie n’est pas un pays arabo-musulman seulement, c’est un pays arabo-musulman aussi. Un pays aux civilisations multiples qui a connu l’islam et l’arabité, comme il a connu d’autres civilisations encore plus riches et plus antérieures.

 

Comme François Hollande au lendemain du 7-Janvier, Béji Caïd Essebsi a réussi au lendemain du 18-Mars à dégager une image sympathique de lui, de la Tunisie et de son Histoire. Cet élan de sympathie observé doit être entretenu longtemps et ne doit pas s’estomper, comme on l’a vu dans les années 2012-2014.
BCE veut transformer le drame en opportunité pour relancer la Tunisie, son tourisme et son économie. Cette image du Bardo et de la Tunisie carthaginoise trois fois millénaire, doit désormais prévaloir dans toutes nos cartes postales, dans tous nos visuels promouvant le tourisme et chez tous les tours opérateurs. Cette image de la Tunisie islamisée, de la Tunisie exportatrice de terroristes vers la Syrie et la Libye, cette image de la Tunisie des niqabées et des sheikhs aux grosses barbes teintes au henné n’est pas la véritable image de la Tunisie. La Tunisie est arabo-musulmane aussi et non arabo-musulmane seulement, en Tunisie il y a des islamistes radicaux certes, mais il y a aussi des laïcs, des modernistes, des pieux, des conservateurs. Il y a surtout, et ce sont les Tunisiens dans leur écrasante majorité, des pacifiques et bons vivants dotés d’un légendaire sens de l’accueil. C’est cette Tunisie majoritaire que les médias et les différentes administrations (notamment celles du tourisme et de l’économie) doivent vendre dans la prochaine période. La tendance est lancée dans ce sens, il faudrait que le reste du gouvernement et de l’administration en soit conscient et la poursuive. Ce drame est une opportunité pour sauver le pays du terrorisme et en finir avec l’horreur.

 

23/03/2015 | 15:59
6 min
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Commentaires (43) Commenter
Que des Tartuffe
salah damak
| 17-04-2015 10:49
Hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
alerte rouge : JW déclinerait
1/3i
| 29-03-2015 22:35
Qu'elles doivent être longues vos journées... A ruminer votre haine de vos semblables, comme un vieil aigri que vous êtes devenus.

Et que de tartines sur vos fabuleuses études d'éridits, et sur les catastrophes qui devaient engloutir le tunisie.

Mais il est cretain que l'auto-satisfaction est le seul moyen qu'il vous reste pour encore exister.

Je ne dois pas être le seul à ne plus lire vos pavés indigestes, bourrés de haine envers votre prochain. Vous, et vos semblables, avez perdu la partie. Les bonnes cartes sont maintenant dans d'autres mains, et ces mains semblent se débrouiller plutôt pas mal !

Certes il y eu ce jour macabre... de mars.. mais il devait arriver.. Il fut déjà miraculeus que la tunisie soit passée au travers du chaos pendant ses 4 premières années de renaissance.

Une bonne tisane, et au lit.. il se fait un peu tard...
@nazou | 25-03-2015 15:25
Mansour Lahyani
| 26-03-2015 16:50
Ma chère, lorsqu'en français on dit : tu ne me manques pas trop, ça veut dire que tu ne me manques pas du tout !!! Mais comme il m'arrive de faire preuve de galanterie, parfois, j'ai dit : pas trop, juste pour dire ! Quant à ton "inculture", je ne voulais pas être insultant à l'égard de qui que ce soit, encore qu'à l'égard de certains je saurais faire... Mais c'est une bonne chose que tu sois là, tu détends l'atmosphère - sauf lorsque tu rappelles que tu n'aspas crié "dégage !" comme tout le monde : mais là, tu ne m'apprends effectivement rien !
l"opportunisme du titre
Mona
| 25-03-2015 16:37
le titre de votre article est tout simplement indécent !
mansour
nazou
| 25-03-2015 15:25
Je ne vous manque pas trop, donc je vous manque un peu.
Pour mon inculture, je n'en ai absolument pas honte. Voir ma réponse à "lecteur ".
Je ne céderait jamais à la ségrégation, en tant qu'immigree,j'ai de l'entraînement au compteur !!
J'aurais eu honte si jetais sortie crier dégage.
Alors là oui !!!! Jme serais sentis conne mais conne !!
Mais enfin, je ne vous apprends rien, n'est-ce pas ?
@BN et NB
Mansour Lahyani
| 25-03-2015 11:35
Dans ma réaction @ nazou | 24-03-2015 13:03, vous avez coupé l'expression "punaise de bénitier" parce qu'elle vous dérangeait, ou que vous n'avez pas aimé l'allusion aux bénitiers, mais vous avez tronqué un texte en le rendant incompréhensible ! Lorsque vous décidez, pour des raisons qui vous sont "propres", essayez de le faire plus intelligemment, ou ne publiez pas la réaction, mais ne déformez pas un texte, en le rendant inintelligible, SVP ! Je pense à cette pauvre Nazou, qui se perd en conjectures sur ce que vient faire ici ce bénitier qui nous manque si terriblement !
@aeon| 25-03-2015 09:24
Zarbout
| 25-03-2015 10:51
Combien ca coûte un couffin chez vous, vous pouvez en offrir un à votre pot et faire les étalages du marché ensemble!
P.S.: il faut réfléchir à ce que j´ai dit!
@ nazou | 24-03-2015 13:03
Mansour Lahyani
| 25-03-2015 10:27
Oh non, nazou, tu ne me manques pas trop: pour ce qui est des inepties, merci, j'en trouve assez sur la toile même quand tu n'es pas là... Mais je tenais à célébrer comme il se devait ton virage de cuti: c'était trop remarquable pour être passé sous silence !
PS. Me faire traîter de "gauchiste" *** - quoique nous musulmans nous manquions cruellement de cet instrument-, tu ne peux pas imaginer comme ça me remplit d'aise ! Merci, et repose-toi bien, mais continue de nous faire profiter de tes états d'âme et de tes erreurs de français !
merci nizar
aeon
| 25-03-2015 09:24
c'est fou ce que les commentateurs ont du temps a perdre en ecrivant des tartines. Sachez que plus c'est long plus c'est ennuyant à lire.

je dis juste bravo à Nizar Bahloul. Meilleurs article que tu as ecris. merci. n7ebou l'espoir na7na! :)
JOHN WAYNE-ALERTE ROUGE : DAECH DECIMERAIT L'ARMEE TUNISIENNE EN 6 JOURS! (1)
JOHN WAYNE
| 25-03-2015 08:46
JOHN WAYNE-ALERTE ROUGE : DAECH DECIMERAIT L'ARMEE TUNISIENNE EN 6 JOURS! (1)

Je suis sur ce forum l'homme qui sait tout.
Non pas seulement parce que j'ai connu les classe froides et humides de Sadiki et les bancs inconfortables de la Sorbonne, mais parce que j'ai côtoyé deux des hommes les plus intelligents de ce siècle : Bourguiba et Ben Ali.
Même a la retraite et malgré mon train de vie assez frugal, je conserve un intellect puissant qui fait que je vous bats constamment sur ce forum.
En fait, je vous considère tous comme étant des amateurs et des petites cylindrées intellectuelles. Mon cerveau d'orphelin de Bourguiba et de flic de Ben Ali est une Rolls Royce tandis que vos cerveaux ne représentent même pas une Citroën 2 Chevaux***
Et à propos d'ânes et pour faire des jeux de mots, beaucoup de vous et malgré vos diplômes obtenus de grandes universités ou pendant des années vos complexes du blanc et vos esprits pro-coloniaux se sont épanouis, ne méritent que des bonnets d'âne.
Comme je dirais que beaucoup de vos bonniches en hijab *** par leur avantages esthétiques pourraient aisément jouer le rôle de « Peau d'Ane » dans ces théâtres de Paris que je fréquentais assidument au début des années 1960.
Mais soyons sérieux car le sujet de cet article est plutôt alarmant et je dirais même plus, macabre.
Je suis de très prêt la situation en Irak et surtout l'offensive de l'armée Irakienne dont le but est de reprendre la ville natale de Saddam Hussein, c'est-à-dire Tikr't.
Cette offensive de l'armée Irakienne et malgré une propagande intense, s'est soldée par une défaite totale des forces Irakiennes et même par une véritable débandade.
Ce qui est encore plus humiliant est que cette opération s'est déroulée sous le haut commandement du général Iranien Qassem Soleimani, chef des brigades Al Qods mais aussi sous le haut patronage du général Américain Martin Dempsey qui le 11 Mars 2015 à déclaré au Senat américain que « les jours de DAECH a Tikr't étaient comptés».
Une déclaration qui a fait contraste avec celle du Ministre de l'Intérieur Irakien Mohammed Al­Ghabban qui le 16 Mars 2015 a déclaré que l'offensive contre Tikr't était temporairement suspendue pour des raisons logistiques.
En réalité, l'offensive Chiite contre Tikr't s'est soldée par des centaines de morts dont les corps ont inondé les cimetières Chiites de Najaf et du Sud de Baghdâd.
Ce qui est encore plus grave est que des divisons entières composées de Chiites Iraniens, Pakistanais, Afghans, et Irakiens ont été décimées dans l'assaut de Tikr't au point ou la bataille s'est transformée en véritable massacre.