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Chroniques
Un pays qui carbure au drame
Par Synda Tajine
04/12/2020 | 09:15
3 min
Un pays qui carbure au drame

 

Vous avez tous fermé les yeux hier – ou pas – sur l’horrible nouvelle du décès d’un résident dans l’hôpital de Jendouba après une chute d’ascenseur de 10 mètres. Badreddine Aloui, 26 ans, est décédé sur les lieux de l’accident hier soir. Il était de garde pour travailler comme résident en chirurgie. Paix à son âme. Jamais nous n’avons eu aussi honte.

D’abord l’incompréhension, ensuite la tristesse et après la rage et la honte. Comment une chose pareille peut-elle arriver ? Comment avons-nous pu laisser passer une telle énormité ?

 

Les jeunes médecins, maillon fort de la chaîne militante de notre pays, ont consacré ces dernières années une énergie folle à dénoncer les manquements, les défaillances, les trous, le matériel défectueux, les ordures qui s’amoncellent, les process défaillants, les ascenseurs qui ne ferment pas, le manque de lits, de personnel, de médicaments etc. de leurs hôpitaux. De nos hôpitaux dans lesquels ils sont acculés à nous soigner chaque jour. Dans des conditions déplorables, inhumaines, en perdant patience souvent mais aussi une partie de leur humanité…et jusqu’à récemment, leur vie.

 

L’ascenseur de l’hôpital de Jendouba était en panne depuis déjà plus de 4 ans. Plus de 4 ans qu’un hôpital régional n’avait aucun ascenseur en marche. Cela, les médecins l’avaient déjà dénoncé. Le ministre de la Santé a visité l’établissement il y a deux mois et n’a absolument rien remarqué. Aucune information, aucune réclamation n’a filtré. Quoi de plus normal lorsque les visites officielles sont aseptisées, balisées et nettoyées au Karsher pour qu’aucun manquement ne filtre. A quoi servent-elles au juste ? Pourquoi nos dirigeants sont-ils aussi mal informés ?

Le ministère de la Santé avait annoncé, il y a très exactement deux mois, que « tous les efforts seraient déployés pour renforcer les capacités de l’hôpital de Jendouba en termes de matériel, de ressources humaines et de financements ». Deux mois après, rien n’a été fait.

 

Les autorités doivent souvent choisir entre payer les salaires ou réparer un matériel défectueux, acheter des médicaments ou des équipements. Le choix est vite fait, face à la pression syndicale, les salaires et les recrutements priment et tant pis si on paye souvent du personnel à ne rien faire dans des établissements qui n’offrent même pas le minimum de sécurité. Les priorités sont ailleurs.

D’abord les patients, victimes de conditions d’admission et de traitement à la limite de l’humain, ensuite ce sont les médecins qui succombent.

 

Dénoncez jeunes médecins. Ecorchez vos poumons à force de rappeler que vous avez droit à des conditions de travail dignes. Les médecins décrivent des hôpitaux infestés de rats, où les ordures s’amoncelles pendant des mois, des tuyaux de canalisation qui éclatent en plein bloc, des hôpitaux régionaux qui n’ont plus de budget, un germe multi-résistant retrouvé chez plusieurs patients opérés, un générateur de secours en panne, des médecins qui font de la ventilation manuelle à cause d’une panne d’électricité, des chats qui circulent à l'intérieur de l'hôpital et mangent le placenta des patientes... Et, jusqu’à hier, un confrère qui décède en plein service à cause d’un matériel défectueux et même pas signalé.

 

Les journalistes noircissent du papier, invitent des experts pour en parler, hurlent, crient et s’indignent et puis…le néant. Il aura fallu qu’un jeune se fasse tuer pour que l’opinion publique soit enfin touchée au plus profond d’elle-même. 

C’est ainsi que les choses fonctionnent ici. Le pays carbure au drame, au sang et à la dernière chance. Il n’y a que le rafistolage qui compte. Bouchez ces trous qu’on ne saurait voir, réparez ces ascenseurs dans lesquels plus personne ne tombera et colmatez ces brèches avant que d’autres ne s’ouvrent…

 

Nous avons touché le fond…et, cette fois-ci, la chute est terriblement retentissante…

Par Synda Tajine
04/12/2020 | 09:15
3 min
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Commentaires
El chapo
Une lueur d espoir
a posté le 06-12-2020 à 20:54
Un point positif au moins à noter dans ce sombre tableau que vous dressez de la 'chose' publique ....:

Les chats sont rassasiés
El chapo
T'en veux?!?
a posté le 06-12-2020 à 20:52
Yes baby yesss ...

Give me more ....

I wanna more drama ...

...
Alya
Non il ya d autres depenses
a posté le 06-12-2020 à 17:16
Je vous félicite d abord de ne pas travailler dans la fonction publique. En effet dans cette fonction,il faut payer ceux qui ne foutent rien mais aussi les voleurs et en particulier dans les hôpitaux. Il faut payer des voitures des bons d esence des formations etc...
le déçu
Al' origine de la destruction de la santé publique!!
a posté le 05-12-2020 à 08:50
An cien professeur de médecine et ancien chef de service hospitalo universitaire, je voudrai vous faire part des appréhensions que nous avions souligné à feu daly JAZI,alors ,en 1988, ministre de la santé publique char gé d'appliquer la scélérate réforme de 1988 relative à l'exercice et avant elle la réforme des structures hospitalières. Nous lui disions ,alors, avant de présenter la démission d' un grand nombre de bâtisseurs et de pionniers de la médecine tunisienne, nous lui disions_
1:que la démédicalisation de lagestion des hôpitaux par l'hypertrophie de la bureaucratie ne sera pas bénefique:création de multiples services administratifs de direction au sein d'une meme administration
2 : l'introduction de l'activité médicale privée ,à l' hopital sera mortelle:elle sera à l' origine d' une médecine à double vitesse ,inéluctablement
Malheuresement l'objectif visé par la réforme était de se débarasser du personnel médical dirigeant capable de faire obsracle aux dérives adminis tratives antinomiques avec une médecine de qualité
les résultats sont devant nos yeux, elles datent de quelques années ave le summum atteint ces derniers temps
Achille
La tueuse de peuples, le Léviathan, aka révolution
a posté le 04-12-2020 à 22:21
Superbe titre, superbe article ! Je vous tire mon chapeau ... mais ! eh oui il y'a un mais ...
J'ai une question pour vous, sachant que vous dites ceci en dernier mot de votre superbe article <>

Oui nous avons touché le fond, en effet oui, mais j'aimerais savoir, êtes vous encore prêt a protéger la révolution ? jusqu'où êtes vous prêt a protéger ce tueur ? jusqu'au péril total ?

La révolution vous savez cet agent double voir triple ou quadruple ou plus, qu'on savons nous sur le nombre d'états et structures aux quels elle est affilié ? nous pouvons être étonné par le chiffre.
Ce tueur, oui ce tueur, car c'est un tueur la révolution, et depuis les premiers jours, la révolution a la licence de tuer, elle peut assassiner, elle a assassiné des politiques, des soldats, des citoyens, mais a t-elle été appréhender ?

Elle a détruit, saccagé, saboté, foutu le bordel, foutu la merde partout, effondré la nation, faire disparaître le peu de république qu'on avait, qui baignait dans une mer anti républicaine connu sous le nom de la nation arabe, sous direction wahhabite.
Mais elle a continuer a détruire a nous faire croire qu'elle est la pour nous, a nous mentir.

Cette révolution, n'a jamais connu que l'approbation, le 'oui elle doit exister', elle a vu la république qui l'a précédé ciblé comme le monstre absolu, elle a vu la scène politique qui l'a précédé nommé jusqu'a aujourdhui alors qu'ils ont disparu et ont été recyclé par son soin a elle la révolution qui s'est servit de tous le monde qu'elle a repaint en bon révolutionnaire ou en ennemi qu'il faut combattre.

Elle fait la loi, elle fait ce qu'elle veut, elle peut tuer et détruire, elle peut tout annuler des droits des tunisiens, plus rien ne nous appartient et tout lui appartient.
La révolution elle va gagner, et elle a déja gagné, elle va détruire jusqu'au dernier mur de ce pays, dernière brique, dernier citoyen.

Il faut détruire Carthage, encore une fois, en plein 21 ème siècle !

Vous dites : <>
Je vous repose une autre question : qu'êtes vous entrain de protéger ?
La liberté d'expression qui n'existe pas ? car êtes vous vraiment libre de vous exprimer ?
Peut être la démocratie ? ... mais elle est où, la voyez vous. Démos Cratos, le peuple gouverne ! mais quel peuple ? le peuple des fous ? car même le pueple des fous a cesser d'exister, même les partisans d'Ennahdha n'ont plus envie de le rester, bien d'entre eux ont déja depuis pas mal de temps foutu le camp de ce délire et compris la supercherie. Celle ci ne se repose plus que sur la fraude electorale et les structures qu'elle tien par la force et par ses sponsors qataris turques et americains.

Il faut donc savoir, que sommes nous entrain de protéger ?
Sommes nous entrain de protéger au dépend de la survie de la Tunisie une révolution tueur, ou nos idéaux ?

Nos idéaux peuvent exister sans la révolution tueur, celle ci n'est pas necessaire.
Je vais vous dire la vérité, ce n'est pas la révolution qui a engendré nos idéaux, nos aspiration pour la justice sociale, la liberté, la démocratie, et j'en passe. Nos idéaux étaient la bien avant, bien bien avant. La révolution n'est qu'un invité surprise ! qui s'avère être un tueur masqué !

Donc comprenez bien que la révolution doit foutre le camp et doit être combattu. Nos idéaux eux resterons et ne seront que renforcé et encore plus puissant face a ce monstre qui a faillit nous éradiquer et qui s'est foutu de notre gueule !

Mais le risque diraient certains c'est qu'on retombe en dictature ?
Mais sommes nous pas déja sous dictature ? Si on fait partir justement cette dictature actuelle ça ne serait pas ça la vrai révolution ?

Tuer la fausse révolution ça, ça sera une véritable révolution !
takilas
Tout l'argent était pris par nahdha au cours de cette dernière décennie.
a posté le 04-12-2020 à 16:35
Que reste-y-il dans les caisses de l'état tunisien ?
Rien ! Absolument rien.
Et les prêts accordés par les banques mondiales à la Tunisie sont destinés pour la régularisation des salaires (fictifs) des centaines de milliers des partisans et des milices de nahdha qui ont donné leur voix de vote à nahdha lors des législatives et des municipales, pour manque cette nahdha vive dans le luxe et l'allégresse et ce au détriment de millions de tunisiens qui vivent dans le besoin, la précarité et le froid.
Tout l'argent est destiné, sans aucune raison ou explication à nahdha, sauf qu'il s'agit certainement d'une arnaque et rien d'autres.
N'est-ce pas cela ce que veulent et espèrent les tunisiens après 2011 ?
Soit de voir qui ne bande mafieuse s'accaparer du pouvoir et vivre luxueusement dans des demeures luxueuses en Tunisie ou à Paris, s'achètent des bagnoles luxueuses dernier modèle et étouffent leurs comptes bancaires en Tunisie ou à l'étranger d'énormes sommes d'argent inépuisables.
Est-ce cela qui fait leur bonheur donc ? Est-ce cela une révolution ?
Non ! Une révolution consiste à changer les mentalités, à avoir de l'empathie, ou le vrai Islam et non pas l'islam de l'arnaque et du fonds de commerce d'avoir soi-disant peur de Dieu et ce juste pour gagner les élections sans avoir aucun niveau d'instruction ni culturel et puis de trafiquer pour prendre les dividendes et les rentrées supposées propres à l'état tunisien, pour que cet état sombre dans l'anonymat et le déclin économique sinon on l'accuse de dictateur, et ne savent justifier cette duperie que par dire :
" Alors ! vous voulez qu'on revienne à la dictature de Ben Ali ?"; à ce moment-là tout le monde se tait et accepte la sentence et la loi du plus fort.
N'est-ce pas les propos très usité par les menbres de la secte de nahdha ?
DHEJ
Mechichi Jayichi le fachel
a posté le 04-12-2020 à 16:34
Madame tu sembles oublier que notre fachel Mechichi Jayichi était une fois CHEF DE CABINET du ministre de la santé.

Et pourtant il ne connaît rien aux problèmes du secteur, aucun programme de sauvetage...


Il doit déguerpir !