Tribunes
Revenir en Tunisie !
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Par Bernard Debré*
Cela fait un peu plus d’un an maintenant que la révolution a eu lieu et que Ben Ali est parti. La Tunisie est pourtant en proie à une certaine «dépression».
Certes, les islamistes ont vraisemblablement gagné parce que les démocrates n’étaient pas organisés. Toutefois, je ne peux imaginer que la bourgeoisie, la classe moyenne tunisienne, versent ainsi dans la revanche religieuse. Cette attitude est d’un autre âge. Ce pays a toujours été bouillonnant d’idées, d’intelligence, d’initiatives.
Bien sûr, le clan Ben Ali a stérilisé l’économie, le tourisme, et a imprimé une image noire de ce pays pourtant ensoleillé.
Que faut-il faire maintenant ? Je suis persuadé qu’il faut recommander aux Françaises et aux Français, mais aussi aux Européens, d’aller en Tunisie passer leurs vacances comme ils avaient l’habitude de le faire et ceci pour deux raisons : la première est économique, car la Tunisie sans tourisme va dériver à petits feux, faisant le lit de l’extrémisme le plus rétrograde ; la deuxième raison est qu’il faut aider celles et ceux des Tunisiens qui veulent repartir de l’avant, lutter contre l’islamisme, ouvrir leurs bras aux étrangers, gagner leur vie dignement et ne pas se sentir seuls.
Il faut donc aller en Tunisie, ce si beau pays inondé de soleil, où les Tunisiens sont, dans leur immense majorité, des gens merveilleux et accueillants.
Je soutiens pleinement la pétition qui court un peu partout en France et en Europe pour dire qu’il faut retourner dans ce pays.
Retournons en Tunisie
En 2011, les Tunisiens ont pris leur destin en main et leur Révolution a été le point de départ de la révolte d’autres peuples. En moins de quinze mois, ils ont aussi construit les fondations de la démocratie. Pour autant, tous les problèmes, notamment économiques, ne sont pas réglés.
La Tunisie a toute notre sympathie et notre estime. C’est un pays où la langue française est encore largement pratiquée, où l’enseignement est généralisé, où la femme est dotée d’un statut remarquable et irréversible, où l’intolérance n’a pas sa place.
Nous, pour qui la Tunisie est une référence, avons-nous pris nos responsabilités ? N’avons-nous pas déserté les sites archéologiques, les plages et autres déserts fragilisant ainsi un secteur clé de la croissance tunisienne : le tourisme ? N’avons-nous pas fui cette révolution paisible dont pourtant nous nous félicitons ?
Oui, nous devons changer d’attitude. Oui, nous devons traduire notre solidarité par des actes et pas seulement par des mots.
Citoyens français, par-delà nos différences d’opinions et de sensibilités, nous pensons qu’il en va de l’intérêt de nos deux pays d’accompagner le développement et la croissance de la nouvelle Tunisie. Et quelle meilleure façon que de partir cet été en famille, entre amis, à la découverte de ce pays en pleine mutation ?
Aider la Tunisie, c’est y aller. Aimer la Tunisie, c’est y retourner.
*Ancien Ministre, Député de Paris (UMP)
Cet article a été publié sur le site personnel de M. Debré.
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