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Chroniques
2008, année "apocalyptiquement" historique
30/12/2008 | 1
min
2008, année
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Par Nizar BAHLOUL

Demain s’achève l’année 2008. Bon débarras. Mis à part les spéculateurs, rares sont ceux qui regretteront son départ. On pourrait espérer du neuf pour 2009, mais ce n’est pas demain la veille.
Hier, on a réveillonné. Demain, on réveillonnera. C’est ça qui compte. Le neuf attendra.

Dans l’actualité internationale, on parle de crise. Dans l’actualité nationale, on parle de crise. En bons Tunisiens, on n’en a que faire de ces crises. La meilleure, celle qui nous intéresse, est la crise d’hystérie qu’on fera durant le réveillon devant une belle dinde.
A la Une des journaux, on retrouve des photos et des titres dramatiques sur l’apocalypse que vivent les Palestiniens de Gaza. Ainsi finit l’année 2008. A la 4ème de couv. de ces mêmes journaux, des placards publicitaires vantant les soirées du réveillon. Il y en a même qui proposent des soirées St-Sylvestre pour les 2-12 ans ! Ainsi débute l’année 2009. La génération précédente est celle des salons de thé, la génération future sera celle des réveillons et des discothèques. Ca promet.

Dans l’actualité internationale, on parle de plan de relance. Dans l’actualité nationale, on parle de mesures destinées aux PME frappées par la crise. En bons Tunisiens, on parle de programme pour le jour de l’an. Et pour soi et pour ses enfants, seraient-ils encore en couche-culotte.
Les uns parlent de plan, les autres parlent de mesures. Nous, nous parlons de programmes. Ce sera, comme d’habitude, notre manière de participer à l’actualité.

Hausse vertigineuse des prix du pétrole, crise de l’immobilier, guerres et menaces de guerre, crise financière, crise économique, l’année 2008 demeurera historique tant elle a réuni de mauvais événements. Quand on atteint un niveau si bas, on ne peut que se relever, dit le dicton.
Seulement, dans nos contrées, on a le chic de faire mieux. Chez nous, quand on atteint le bas, on creuse ! Quand on est au bord du gouffre, on avance d’un pas !
Ce qui se passe en Palestine résume tout l’esprit humain et son absence d’humanisme. Des extrémistes des deux bords qui se défient depuis des décennies et qui demeurent incapables de signer une paix des braves, à leur portée pourtant. On préfère toujours creuser davantage.

2009 arrive et on espère voir avec la fin de la crise. Des crises plutôt.
Parce qu’il y aura un effet Obama, parce que ça ne peut pas empirer davantage, parce qu’une crise, c’est également des opportunités. Il en faut des tonnes d’ambition pour mener un tel discours (soufflé par notre Premier ministre). La réalité est plus amère et pour transformer ces bonnes paroles en faits concrets, il faut une armée de bonne volonté. Concrètement, de volonté, on ne voit que la mauvaise.

2009 arrive et on espère voir avec la fin des crises. Dommage, le Père Noël n’existe pas pour qu’on puisse se permettre sérieusement de tels espoirs. Même les enfants ne croient plus au Père Noël. Comment voulez-vous qu’ils y croient si, à 2 ans, leurs chers parents leur concoctent des soirées réveillon !
Les uns comptent les morts, les famines, les déficits et les faillites. Les autres font le compte à rebours pour célébrer la nouvelle année. Ainsi va la vie.
Une nouvelle année qui ressemblera à la précédente qui, déjà, ressemblait aux précédentes. Elle viendra avec son lot d’atrocités et de coups bas. Son lot de spéculateurs qui s’enrichiront encore plus sur le dos de victimes qui s’appauvriront encore davantage. Son lot de leaders qui prendront les mauvaises décisions et d’idiots et extrémistes qui les appliqueront. Ainsi va le monde.

Quand le Sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, dit un autre dicton. Bonne année !
30/12/2008 | 1
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