
Nos parents ne nous ont pas appris à faire attention aux trous sur le trottoir et dans la rue. Ils auraient dû pourtant. Qui aurait pu prévoir que ces trous allaient nous aspirer pour nous trainer dans les tréfonds des égouts, là où est placée toute la considération qu’on nous porte.
Farah est le nom de toute une génération. Cette génération qui a brandi des jasmins et qui n’a récolté que des ordures. Haute comme trois pommes, le sourire aux lèvres, et des rêves plein les yeux, Farah se battait pour vivre. Ou pour survivre, plutôt, dans ce pays qui ne lui aura laissé aucune chance.
« Ma fille avait faim, mais elle a aujourd’hui l’estomac rempli de l’eau des égouts », arrive à prononcer sa mère, sous le choc, avant de fuir ces médias qui auront eu l’indécence de l’interroger en des moments aussi sombres. Sa fille avait 11 ans. L’âge de la révolution. Son corps aura passé deux jours coincé dans les égouts avant de finir par être retrouvé.
A qui incombe la responsabilité ? Facile de s’en dégager. Les autorités qui ont eu, pour l’instant, la décence de s’exprimer, n’assument rien. La municipalité parle d’un accident et dit que c’est clairement la faute de l’Onas et la délégation de protection de l’enfance rejette la faute sur les parents. Le gouvernement promet des réparations et exprime sa tristesse.
Autant dire qu’une bouche d’égout ouverte dans un endroit accessible aux citoyens est une chose avec laquelle il faut composer. Un risque à prendre lorsque l’on sort dans la rue. Cela fait partie des aléas de la vie. Tout comme les câbles électriques nus, les trottoirs inexistants et les travaux sans aucune signalisation. Un fâcheux accident, nous dit-on. Mais un accident qu’on aurait pourtant pu facilement éviter…
2020, 11 ans après la révolution, on en revient à rappeler l’essentiel. Il est nécessaire de maintenir les citoyens en vie. De ne pas laisser les bouches d’égouts béantes au risque d’engloutir quelqu’un. Démontrer l’évidence requiert aujourd’hui une énergie folle, une énergie dépensée à se battre contre un mélange létal d’incompétence et de mauvaise foi.
Au lieu de construire, on en revient aujourd’hui à bâtir des bases qui auraient déjà dû être construites depuis bien longtemps. Faudra-t-il à chaque fois que des gens meurent pour que l’on puisse enfin regarder les choses en face ? Qu’une pandémie frappe le pays de plein fouet, pour que l’on se rende (enfin) compte que notre infrastructure sanitaire et nos hôpitaux publics manquent de tout ?
Le cas de Farah est loin d’être isolé. Il fait partie d’une triste série d’ « accidents » comme les autorités aiment les appeler pour fuir toute responsabilité. Il y a un mois, à Jendouba, une petite fille de l’âge de Farah a été engloutie par les égouts alors qu’elle tentait de traverser une rue inondée par les pluies.
En 2019, un tragique accident de bus survenu à Amdoun (Béja) fait 30 morts et plusieurs blessés. En majorité des jeunes partis en excursion.
La même année, 15 bébés sont morts au centre de néonatologie de la Rabta (Tunis) à cause d’une infection nosocomiale.
En 2018, deux jeunes filles ont péri dans un incendie survenu dans un foyer pour collégiennes à Thala (Kasserine). Les investigations montrent plusieurs défaillances.
Des enquêtes ont été ouvertes pour délimiter les responsabilités et des commissions parlementaires créées pour en discuter en long et en large. L’erreur humaine est clairement pointée du doigt et les défaillances mises à nu, mais, en attendant, rien n’aura changé.
Difficile de savoir qui est responsable de quoi dans un Etat en pleine déliquescence. Alors que le sommet du pouvoir parle de complots et de menaces ourdies dans l’ombre, que les ministres refusent les instructions de leur chef de gouvernement, que les députés s’entretuent pour savoir qui porte le mieux les intérêts du petit citoyen, l’essentiel se perd.
Les choses sont pourtant très simples, mais comment penser à l’essentiel alors que les préoccupations sont ailleurs ? Comment se concentrer sur les intérêts du petit citoyen lorsque l’Etat fout le camp ?
Si les Tunisiens se montrent de plus en plus méfiants envers les autorités, on ne peut clairement pas leur en vouloir. La confiance entre l’Etat et les citoyens n’est pas une chose « naturelle », elle ne va pas de soi. Elle se construit et s’alimente chaque jour. L’Etat n’a pas cessé de montrer – et de prouver – qu’il n’est pas digne de confiance et qu’il n’accorde que très peu de considération aux intérêts du petit citoyen. Dans le meilleur des cas, soit il n’a pas réellement le pouvoir d’arranger les choses, soit il s’en contrefiche.
Dans un bourbier de responsabilités floues et multiples, de prérogatives qui se chevauchent, il devient plus que jamais facile de fuir ses responsabilités et de rejeter la faute sur d’autres. Pourquoi s’en priver ? Le pouvoir est de toute façon tellement éphémère et volatile qu’on ne pourra pas lui en tenir rigueur au moment de rendre des comptes. « Ce n’est pas ma faute, c’est celle de dizaines d’années de laxisme avant moi ».
Après la mort (tragique) de Farah, les bouches d’égout de Bhar Lazreg ont été recouvertes 48h après l’accident. Il aura fallu une vie humaine pour qu’un travail aussi simple soit enfin accompli. D’autres bouches d’égouts restent béantes partout dans le pays et elles finiront par nous engloutir….



Non, les amis. Voler, c'est mal. Voler "notre" couvercle de bouche d'égout pour le prix du metal peut en plus tuer un enfant.
Une enquête chez les marchants de métaux s'imposerait, pour que le "marché" de ces couvercles s'écroule.
l'essentiel dans une démocratie, c'est un système SOCIAL, financé par des impots sur les riches. çà s'appelle JUSTICE SOCIALE.
actuellement après 11 ans, ils ne paient pas ou presque d'impots. le SOCIAL est assuré par le frère qu'on écrase sous le poids de la famille, pendant que le riche s'enrichit exponentiellement, se dit musulman, et oublie mème de payer la Zaqat ...
et au besoin on jete le frère à la mer, pour qu'il envoie des devises, que ces riches sont incapable d'obtenir en exportant des produits.
c'est CRUEL. c'est rrrrrrrrrrrrrévoltant.
les riches doivent passer à la caisse.
le pays doit cesser d'ètre un paradis fiscal pour les riches.
La faute est à la corruption généralisée qui gangrène le pays .
On a juste le conseil municipal qu'on mérite
On a juste le parlement qu'on mérite
On a juste le Président qu'on mérite
Tout le reste est une fuite effrénée devant nos obligations et nos responsabilités en tant qu'être humain et citoyen.
Un peuple qui n'aime pas travailler et ne fait que mendier n'a aucun avenir.
La solution: tout le monde le sait
Arrêtons d'être surpris chaque fois qu'une catastrophe se produit
Bonne chance aux tunisiens travaillant et honnête et à la Tunisie éternelle.
On est tous coupables et tous responsables.
Si on veut améliorer l'état du pays, chacun doit faire de son mieux et aider son prochain. On doit signaler les corrompus et les egoistes qui veulent de plus en plus. Le gouvernement n'a plus les moyens pour tout faire.
Si les bouches d'égout, c'est que quelqu'un l'a vole. Pourquoi? Est ce la pauvreté, l'egoisme, le manque de civisme?
On peut pointer des doigts les responsables et le gouvernement, mais les citoyens ont une grande part de responsabilité.
n ' est que réalité
Ecrit par A4 - Tunis, le 23 Janvier 2019
Moi je plains tous ces enfants
Je plains ces pauvres marmots
Qui sautillent insouciants
Les pieds nus dans les flaques d'eau
Je plains ces petits gamins
Qui rigolent tous en ch'?ur
Qui barbouillent des dessins
Y mettant plein de couleurs
Moi je plains ces petits qui
Par malchance ont des parents
Qui s'inventent des acquis
Archaïques et aberrants
Des parents qui veulent tout
Mais qui n'ont rien dans la tête
Mis à part des désirs fous
Ne laissant que plein de dettes
Je les plains car moi je sais
Que quand finit la récré
Pas de tirelire à casser
Aucun trait n'est à tirer
Moi je sais que c'est à eux
De vider toutes leurs poches
Pour payer les goûts ruineux
De papa, maman et proches
Ils seront bien sûr contraints
De travailler comme des fous
Pour rembourser les emprunts
Des fainéants et des voyous
Ils ne seront qu'obligés
De se griller les méninges
Pour trouver comment payer
Avec cette monnaie de singe
Je suis sûr qu'ils auront honte
De cette lignée de ratés
Qui n'a laissé dans ses comptes
Que des trous à colmater
Je les plains ces pauvres mômes
Qui se font bien arnaquer
Par des ignares, des sous-hommes
Voraces et mal éduqués
Je plains ce maudit pays
Sans ressort et sans déclic
Où chacun nous envahit
Avec ses plans diaboliques
Puis avec délectation
Et en toute insolence
Il met en application
Son pouvoir de nuisance
Confier le pays à des incompétents recrutés ou désignés grace à leur appartenance familiale ...
L'ONAS c'est combien son personnel ?
Ouvriers, agents de maîtrise et cadres ?
Que font-ils? Comment mesurer leur productivité?

