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L'instabilité, l'insécurité et le financement, les trois contraintes majeures pointées par les entreprises
15/04/2015 | 16:30
4 min
L'instabilité, l'insécurité et le financement, les trois contraintes majeures pointées par les entreprises

 

L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes quantitatives (ITCEQ) a présenté, ce mercredi 15 avril 2015, les résultats de son enquête annuelle sur la compétitivité pour l’année 2014, lors d’une conférence de presse tenue à son siège, en présence de son DG, Mohamed Habib Zitouna, ainsi que plusieurs hauts cadres de l’institut.

 

L’objectif de cette enquête est d’évaluer le climat des affaires en vue d’identifier les principales contraintes auxquelles se heurtent les entreprises dans l’exercice de leurs activités ; d’apprécier les actions et stratégies engagées par les entreprises pour faire face à l’intensification de la concurrence et relever le défi de la compétitivité ; et de recueillir les anticipations des chefs d’entreprise quant à l’évolution de l’activité, de l’investissement et de l’emploi.

 

L’étude a été réalisée, du 15 septembre au 30 octobre 2014, auprès d’un échantillon de 1.200 entreprises privées, réparties sur tout le territoire tunisien, opérant dans l’industrie et les services et employant six employés ou plus, par interview directe. 877 entreprises ont pris part à cette enquête, soit un taux de réponse de 73%.
Alors quelle perception portent les chefs d’entreprise sur le climat des affaires en Tunisie ? L’appréciation du climat des affaires est basée sur la perception que se font les chefs d’entreprise sur l’environnement réglementaire et institutionnel dans lequel ils opèrent et qui se rapporte aux domaines suivants : infrastructure, cadre macroéconomique et réglementaire, financement bancaire, fiscalité et charges sociales, insécurité, ressources humaines, procédures administratives et système judiciaire, corruption et instabilité politique. Cette dernière ayant été exceptionnellement introduite en 2014. Pour tenir compte de toutes les perceptions qu’elles soient positives ou négatives, un indicateur synthétique de perception du climat des affaires (IPCA) est élaboré depuis 2007. L’IPCA varie de 0 à 1: plus il se rapproche de 1, plus le climat des affaires est jugé favorable. Le suivi de l’évolution de l’IPCA dans le temps permet de voir s’il y a ou non amélioration de la perception portée sur l’environnement des affaires. Pour 2014, l’IPCA est de 0,629.

 

 

L’instabilité politique est classée parmi les contraintes les plus sévères de la détérioration du climat des affaires en 2014, avec un indice de 0,400. Elle est suivie par le facteur insécurité 0,508, le financement bancaire 0,590 et les pratiques sur le marché 0,621.
Pour 39% des enquêtés, l’instabilité politique est classée parmi les 3 contraintes les plus sévères alors que 41% des entreprises qui n’ont pas réalisé d’investissements en 2014, l’expliquent par ce facteur.
Pour 26% des sondés, l’insécurité est l’une des trois contraintes les plus sévères. Pour cette raison, 25% des entreprises affirment n’avoir pas réalisé d’investissements en 2014 et 6,5% avoir suspendu leur activité au cours du 1er semestre 2014.
Pour 35% des interrogés, le marché parallèle représente une détérioration du climat des affaires en 2014. 37% évoquent une concurrence déloyale alors que 31% évoquent des pratiques anticoncurrentielles.

 

Après les réformes de l’année dernière, 25% des entreprises, contre 31% en 2013, pensent que la fiscalité est une contrainte majeure. Concernant la corruption, 42% des enquêtés considère que le phénomène s’est accentué et 44% qu’il s’est maintenu. 1,1% du chiffre d’affaires est la valeur estimée des versements non officiels. Au premier rang des pointés, la douane avec 36% des sondés qui la désignent, suivie par les services publics (18%), les inspections et contrôles (18%), les marchés publics (15%) et le système judiciaire (11%). En effet, la douane est considérée par certains chefs d’entreprises comme une contrainte majeure : 24% ont pointé les délais de dédouanement (qui sont passés de 12 jours en 2007 à 14,5 jours en 2014), 25% les procédures douanières et 25% les coûts.
Concernant le facteur infrastructure du transport, 29% des entreprises sondées le considèrent comme une contrainte. Ceci dit, ce taux diffère entre les régions, alors que seulement 23% des entreprises du Sud-est et Nord-est s’en plaignent, le taux grimpe à 55% des enquêtés du Sud-ouest et 47% de ceux du Centre-ouest.

 

Autre point, les entreprises ayant dû suspendre leur activité durant le premier semestre expliquent ceci par certains facteurs : 43% pour demande insuffisante, 39% pour des problèmes d'approvisionnement, 38% pour des grèves et 27% pour insécurité. Les investigations ont permis de calculer un taux d’absentéisme dans les entreprises privées de l’ordre de 6,66%, soit 20,5 jours d’absence par employé en moyenne pour l’année 2013. Ce qui a engendré un manque à gagner estimé à 3,31% du chiffre d’affaires pour l’année 2013. Le motif principal d’absence avancé est à 54% les maladies (hors maladies professionnelles).

On rappelle que l’institut réalise des études économiques pour le compte des organismes publics et privés. Ces dernières années, l’institut s’est focalisé sur les domaines d’expertise suivants: Compétitivité, économie du savoir, productivité, développement régional, financement de l’économie, intégration économique, commerce extérieur, fiscalité et autres.

 

I.N

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15/04/2015 | 16:30
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