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Aucune solution miracle pour sauver le tourisme tunisien
07/06/2011 | 1
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Le tourisme tunisien s’est fait rattraper et, quasiment, déposer sur place par ses concurrents égyptien et turc. Dans son étude, commandée par l’IACE et présentée mardi 7 juin 2011, Abdelaziz Essayem explique que le secteur s’est essoufflé dans les années 90 après la période dorée des années 70 et 80.

Les problèmes structurels, qui ravagent l’industrie touristique, ont été rappelés et étayés par des indicateurs par l’expert. Les hôteliers de la place n’arrivent pas à imposer « un juste prix » et, de ce fait, ont très peu de marge de manœuvre pour agir positivement sur la qualité de service. Résultat des courses : la destination Tunisie n’a pas su anticiper les besoins et les demandes du voyageur et se contente d’1% de parts de marché mondiale.
Le tourisme ne présenterait, ainsi, plus que 4,7% de la richesse nationale contre 12% pour la décennie 1983-1993. Ce qui présente en entrées en devises pour la Tunisie à peu près 2 milliards de dinars. Un montant, certes, intéressant car générateur de liquidités pour les banques de la place (donc plus de crédits) mais qui reste très en-deçà du potentiel réel de la destination.

Au niveau des hôteliers, la situation n’est pas meilleure. Les résultats d’exploitation négatifs se sont succédé d’année en année faisant exploser la dette. Une dette qui s’est multipliée par 17 de 1983 à 2007 (il faudrait 14 ans d’épargne pour la couvrir). Situation pour laquelle n’existe aucune solution miracle. Les solutions sont connues de tous les professionnels, c’est la volonté de s’en sortir qui fait défaut. Le textile et l’industrie mécanique se portent très bien alors que l’Etat en a fait beaucoup plus pour le tourisme. Moralité de l’histoire pour l’expert : l’assistance aggrave les choses, affronter les difficultés oblige à se maintenir. Et l’Etat n’est pas responsable des choix individuels des hôteliers ! Un rééchelonnement des dettes est indispensable mais au cas par cas.

Les problèmes du moment (insécurité, situation en Libye, crainte du terrorisme) sont moins problématiques. L’expérience des dernières années montre que la reprise se fait dans la deuxième année suivant un attentat. La révolution devra être considérée comme un fonds de commerce, renchérit M. Essayem.
Questionné par notre consœur d’El Fajr Sabrine Mourou sur les risques qui pèseraient sur le tourisme si des partis politiques de sensibilité islamiste venaient à exercer le pouvoir, Abdelaziz Essayem affirme qu’il n’en voit aucun. Il considère que le touriste occidental ressente moins d’appréhension à l’encontre des islamistes que nous Tunisiens. Ce dernier ne demande qu’à être traité comme un être humain et nulle raison que le contraire se produise avec un parti islamiste au pouvoir.
07/06/2011 | 1
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