
Le comité de défense de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, a tenu, vendredi 23 mai 2025, une conférence de presse au siège du parti pour dénoncer la dégradation de l’état de santé de leur cliente, incarcérée à la prison civile de Belli (gouvernorat de Nabeul). Les avocats ont mis en cause l’absence de suivi médical sérieux et évoqué un traitement assimilable à de la torture.
Durant une intervention d’une dizaine de minutes, retransmise en direct sur les réseaux sociaux, les avocats Me Nafaâ Laribi et Me Naoufel Bouden ont retracé les faits survenus depuis le début de la semaine, détaillant la souffrance physique croissante de la cheffe politique ainsi que l’attente vaine d’un transfert hospitalier.
Selon Me Bouden, la situation d’Abir Moussi s’est nettement détériorée depuis son transfert de la prison de la Manouba à celle de Belli. Elle n’aurait plus accès aux séances de kinésithérapie qui faisaient partie de son protocole de soins, élaboré au centre orthopédique d’El Kassab. « À la Manouba, elle recevait un suivi régulier. À Belli, plus rien. Les antidouleurs basiques qu’on lui administre ne suffisent plus. Elle souffre d’intenses douleurs physiques », a déclaré Me Bouden. Le comité de défense indique avoir alerté les autorités pénitentiaires à plusieurs reprises, sans résultat probant.
Jeudi 22 mai, Abir Moussi aurait été informée qu’elle serait transférée à l’hôpital, sans précision sur l’établissement concerné. Son dossier médical étant rattaché à El Kassab, ses avocats s’attendaient à ce qu’elle y soit conduite pour une évaluation complète. Pourtant, le transfert n’a pas eu lieu. « Elle a attendu toute la journée. Rien. Ni ambulance, ni explication », a rapporté Me Laribi. Dans la soirée, la douleur étant devenue insupportable, la détenue a été contrainte de demander assistance au personnel médical de la prison, qui lui a injecté un calmant vers 23 heures.
Selon ses avocats, Abir Moussi a envisagé de rédiger une plainte pour torture en raison de la négligence médicale dont elle s’estime victime. « Elle a demandé une feuille et un stylo pour consigner ce qu’elle endure. Elle ne trouve plus de position pour dormir, ni debout, ni allongée », a affirmé Me Laribi.
Le comité de défense a également dénoncé le « manque de transparence » entourant les décisions prises à l’égard de leur cliente, ainsi que le flou concernant ses déplacements. Vendredi matin, alors que l’un des avocats s’était rendu à la prison pour lui rendre visite, il a appris que Mme Moussi avait été transférée – non pas à l’hôpital comme prévu – mais vers une destination encore inconnue à ce stade.
Par cette conférence de presse, les avocats ont souhaité mettre fin aux « rumeurs » et « interprétations erronées » circulant autour de l’état de santé de leur cliente. « Nous voulons informer l’opinion publique avec exactitude, loin des spéculations », a souligné Me Bouden.
Le comité de défense a annoncé qu’il tiendrait les autorités pour responsables de toute complication médicale pouvant survenir.
S.H
Cordialement assil iRRiF luid ETTABOUNA ahlou erroujoula ahlou ELWATTANiA ahlou elkaram