
Mohamed Safi, secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), est revenu sur le manque d’effectif au sein des établissements scolaires : un manque qui s’aggrave d’année en année.
Le syndicaliste a ainsi expliqué, dans une intervention téléphonique au micro de Jihene Miled dans l’émission Sbeh Ennes sur Mosaïque Fm, que pour l’année scolaire 2024/2025, il y a 7.500 de postes vacants, contre 5.300 de postes vacants pour l’année scolaire 2023/2024, et cela trois semaines après la rentrée. Et de souligner qu'il s'agit de chiffres officiels et non ceux du Syndicat.
Il a précisé, à titre d’exemple, que pour la matière de l’arabe, il y a 1.050 postes vacants, et qu'il y en a 600 pour l’anglais et le français, soulignant qu'en moyenne, 300 à 400 postes sont vacants par matière.
Mohamed Safi a affirmé que plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
- Premièrement, l’État a arrêté de recruter dans tous les secteurs depuis 2017, y compris dans des secteurs stratégiques comme l’enseignement et l’éducation. " Nous avons exprimé, à multiples reprises, notre refus de cette politique, car ayant des répercussions négatives et ces chiffres en sont la preuve", a-t-il dit.
- Deuxièmement, le départ anticipé à la retraite (pour ceux qui sont âgés de 57 et ayant un certain nombre d’années de travail à leur actif) qui a commencé depuis deux ans, le tout en ne remplaçant pas ceux qui sont partis à la retraite. Ces départs d’enseignants se font carrément au milieu de l’année scolaire, laissant des élèves sans professeurs.
- Troisièmement, plusieurs promesses ont été faites pour le recrutement des enseignants remplaçants et pour mettre fin aux emplois précaires, mais jusqu’à cette heure, rien n'indique qu'elles seront bientôt exécutées.
Le syndicaliste a indiqué que pour remédier à ces manques, le ministère a alourdi la charge des enseignants en poste, dans toutes les matières, tout en augmentant le nombre d’élèves dans les classes. Certains classes comptent aujourd’hui, selon lui, 44 et même 47 élèves.
Pour lui, il n’y a pas de politiques qui prennent les décisions nécessaires pour sauver ce service public, ces problématiques n’étant pas soulevées dans l’enseignement privé. Le syndicaliste a exprimé, dans ce sens, la peur de voir les écoles publiques complètement vidées.
I.N.

