
Les boulangers de plusieurs gouvernorats (Béja, Jendouba, Le Kef, Kébili, Tozeur et Kasserine) ont décidé un lock-out de protestation à partir du 1er février 2023, a indiqué le trésorier de la Chambre syndicale nationale des boulangers, Sadok Haboubi. Cet arrêt d’activités peut s’étendre à d’autres gouvernorats. Ce qui aura sûrement un impact sur l’approvisionnement des Tunisiens en pain.
Au micro de Haifa Bettaieb dans l'émission Shems Maak sur Shems Fm, M. Haboubi a expliqué, jeudi 19 janvier 2023, que les boulangers réclament leurs dus (la compensation non payée par l’État) outre le fait qu’ils ont peur pour l’avenir du secteur, notamment avec la prochaine levée de la compensation. Et de rappeler qu’il y a 3.317 boulangeries à travers le pays et qui sont concernées par les diverses problématiques.
Le trésorier a précisé, ainsi, qu’avant les boulangers s’approvisionnaient à crédit auprès de leurs fournisseurs jusqu’à ce que l’État leur paie leurs dus. Or, aujourd’hui, les fournisseurs réclament leurs argents, menacent de verser les chèques ou toutes autres reconnaissances de dettes et veulent désormais être payés au comptant !
En outre, la profession n’a pas trouvé de solutions pour le règlement des cotisations sociales et des impôts.
Sadok Haboubi a révélé que les boulangers sont obligés de payer de leurs poches la production de pain et ils sont harcelés par ceux à qui ils doivent de l’argent : une situation très inconfortable.
Et de soutenir que depuis novembre dernier les autorités de tutelle s’étaient engagées à payer la compensation de 2021. Mais, elles devaient aussi leur verser les dus des trois mois de 2022, le 10 janvier 2023. Or, elles se sont rétractées, n’ayant pas les fonds nécessaires.
Pire, la chambre n’a pas trouvé d’interlocuteur, surtout après le limogeage de la ministre du Commerce : sa remplaçante n’ayant pas encore pris connaissance du dossier.
C’est pour ces diverses raisons que les boulangers ont décidé l’arrêt de leurs activités.
I.N