
Les femmes tunisiennes font l’objet d’agressions sur les réseaux sociaux et en particulier sur Facebook, indique une étude sur la violence contre les femmes sur les réseaux sociaux réalisée fin 2019, réalisée par le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Credif).
La violence contre les femmes dans l’espace digital et en particulier sur Facebook est devenue un phénomène et 89% des femmes en Tunisie ont subi une violence digitale sur Facebook, a précisé la directrice générale du Credif Najla Allani Bouhoula en présentant les résultats les plus probants de cette étude.
Au micro de Hamza Belloumi dans son émission La Matinale sur Shems Fm, Mme Allani Bouhoula a expliqué que quatre femmes sur cinq ont subi cette sorte de violence au moins une fois dans leur vie, mais que 95% des femmes victimes de violences digitales ne portent pas plainte et ne recourent pas à la justice de crainte de la perception de la société ou parce qu’elles ne savent pas qu’il y a des textes de loi qui les protègent ou carrément car elles ne connaissent pas la définition de la violence numérique.
Et de souligner que la violence numérique est toute atteinte ou menace de d’agression physique, morale, sexuelle ou économique, perpétrée via les réseaux sociaux, à cause d’une discrimination due au genre.
La DG du Credif a soutenu que la violence numérique est très répandue chez les jeunes : 49% de ceux qui commettent ces délits sont des jeunes, ce qui est normal vu qu’ils sont les grands utilisateurs des réseaux sociaux.
Et de marteler que la violence a des répercussions importantes sur l’état psychologique des victimes : 78% des victimes vivent dans une peur constante et dans un état dépressif.
D’où, le lancement ce lundi 19 octobre 2020 d’une campagne de sensibilisation sur la violence digitale à l'égard des femmes sous le slogan "la violence digitale est un crime", par le Credif en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population en Tunisie (UNFPA). Son objectif est la mise en place d’une politique nationale et surtout de changer les lois en place.
Najla Allani Bouhoula a spécifié que généralement les femmes se contentent de bloquer leur agresseur. Mais le Credif veut les encourager à aller plus loin : faire des captures d’écran, les montrer un huissier de justice pour attester la véracité des faits et déposer plainte près de l’unité spéciale d’investigation dans les crimes perpétrés contre les femmes.
L’objectif final est de changer les mœurs mais aussi développer l’arsenal juridique avec des lois dédiées à l’espace digital.
I.N
Ah cet index qui est montré du doigt et à qui l'auteure Imen Nouira a donné un coup de pouce.