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Chroniques
Aide nous Sidi Bou Saïd !
20/01/2016 | 15:59
3 min

 

La route sera longue et périlleuse, nous le savons tous. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’on ne s’engagerait même pas sur cette route. Alors que Kasserine brûle, que les jeunes sont dehors et que la révolte gronde, le chef de l’Etat va se recueillir au mausolée de Sidi Bou Saïd et l’ARP gesticule en demandant une séance plénière avec le chef du gouvernement, qui part à Davos aujourd’hui…

 

Si à chaque fois qu’il y a une crise, Béji Caïd Essebsi va s’inspirer dans un mausolée, on comprend mieux l’état du pays et ses difficultés à tenir son fils. Pendant ce temps là, Habib Essid prend l’avion et va à Davos et les partis sont occupés à autre chose. Nos politiques s’occupent de ce qui les intéresse vraiment, la lutte pour le positionnement et pour s’attirer les faveurs des uns ou des autres.

 

La situation des régions ? Le chômage ? La corruption ? On en reparlera quand une autre région s’embrasera. Et notre chef du gouvernement pourra, à ce moment là, créer une commission multipartite chargée d’envisager l’éventualité de la possibilité de refaire une route ou d’acheter quelques équipements pour un hôpital.

 

Si les chefs de cet exécutif sont de cette trempe, il ne faut pas en vouloir à leurs subordonnés et leur reprocher d’être ce qu’ils sont. Comme dit le proverbe : « Si le père joue du tambour, il ne faut pas en vouloir aux enfants de danser ». Il ne nous reste plus qu’à espérer que Sidi Bou Saïd s’est montré généreux avec notre président et qu’il lui a parlé de chômage, de sécurité, de la situation socio-économique de la Tunisie.

 

Espérons que Sidi Bou Saïd  a dit à notre président que de plus en plus de gens ont faim dans notre pays. Espérons qu’il réalisera que le tawafok (consensus) ne se mange pas, que la « démocratie naissante » n’est pas un boulot qui protège du besoin, que le « modèle tunisien » reste éloigné des revendications de dignité.

 

Aujourd’hui en Tunisie il y a des gens, de plus en plus nombreux, qui doivent choisir entre se nourrir et se protéger du froid, parce qu’ils ne peuvent pas faire les deux. Il y a des gens en Tunisie qui arrivent à un tel désespoir qu’ils demandent plus de leur mort que de leur vie. Il y a des jeunes en Tunisie qui n’ont que deux choix dans la vie : la mer ou la montagne. Mais tout cela ne semble intéresser personne. On est en passe de se faire avoir comme on s’est fait avoir pendant plus de 20 ans sous Ben Ali.

 

C’est vrai que notre pays a 3000 ans d’Histoire, mais il semble que nous n’ayons rien appris de cela. Aujourd’hui, ceux qui gouvernent font les mêmes erreurs qu’il y a cinq ans. Et il est bien connu que les mêmes causes donnent les mêmes effets.

 

Pendant que ceux qui devraient être en charge du pays jouent aux chaises musicales, qu’ils tergiversent entre le père et le fils, la Tunisie coule. En fin de compte, Béji Caïd Essebsi a raison d’aller voir Sidi Bou Saïd, c’est tout ce qui nous reste.

 

 

20/01/2016 | 15:59
3 min
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Commentaires (13)

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pseudo
| 21-01-2016 23:44
DES dirigeants devenus des globe-trotters kol youm fi bled;ils bossent quand?LAHBED MITA BICHAR.wala habou ifikou ;c 'est de l 'inconscience;rajoutez une majorité de Ministre nullard nommé par tel ou tel lobby;un cokctail et en embuscade les daechiens

Bob
| 21-01-2016 12:43
Mon Ami, le métier de journaliste consciencieux en Tunisie n'est pas simple. Nos compatriote n'aiment pas la critique et la vérité, surtout quand l'une et l'autre vont contre leur intérêt particulier étroit. Vous voyez souvent réagir tous ceux qui ont un quelconque acquis à défendre et ils sont à deux doigts de vous accuser de ''trahison de la nation''. C'est exactement ce que faisait Ben Ali avec son fameux article de la constitution, couperet qui tranchait les langues de ceux qui informent et appellent un chat, un chat. Vous l'avez bien dit ''les mêmes causes produisent les mêmes effets'', l'iniquité sociale conduit à la pauvreté, l'arrogance des privilégiés engendre la souffrance des humiliés et aboutit forcément à la haine et au désordre. Mais ça, il faut le taire, il faut enfoncer la tête dans le sable pour ne pas voir les signes de la tempête qui se prépare et qui peut tout emporter, y compris- et surtout- les biens mal-acquis des privilégiés. On vous demande de ne pas déranger les autruches et d'accepter qu'une partie de la population ait à choisir entre prendre la mer, quitte à mourir les poumons remplis d'eau, ou rejoindre les tueurs qui leur promettent l'Éden... Mon Ami, je reste perplexe devant l'arrogance et l'inconscience des tunisiens qui vous accusent d'irresponsabilité lorsque vous pointez du doigt les vrais causes de la tragédie qui se prépare. Mon Ami, gardez votre lucidité et votre liberté de ton, '' ils finiront par s'habituer'' à ceux qui font bouger les lignes,à l'espoir.

l'idiot du bled
| 21-01-2016 10:21
n'aide pas les fainéants.Par contre il semble avoir protégé les israéliens lors de l'assassinat de Abou Jihad en avril 89. C'est à se demander sous quel angle(ZAOUIA) et à quel degré a t on encore la foi?

Abidou
| 21-01-2016 04:55
Ya Sidi Bou Said sauve moi ! Je suis trop vieu pour prendre la fuite tout seul !

Tunisienne
| 20-01-2016 19:30
Relax Slaheddiine, je vous trouve d'humeur bien sérieuse ce soir!
Le sarcasme n'ôte rien à la gravité de la situation. Bien au contraire!
Je me permets cependant de vous reprendre sur le peu de cas que vous faites des zaouias : en ces moments troubles, tout ce qui peut rappeler ou valoriser l'imaginaire collectif tunisien est à saluer. Cela fait partie de notre patrimoine culturel, celui-là même que les islamistes veulent gommer.
Quant à cette image de BCE tâtant le pouls sur BN, je l'ai trouvée bien rigolote. Et finalement très sensée! Car je vois ici une multitude de conseillers potentiels très calés. Et de surcroît, anonymes, bénévoles, patriotes et ne recherchant aucune gloire!
Bonne fin de soirée

Gardien
| 20-01-2016 18:40
Parfois, quand je vois le désastre que Ennahda et les hommes et femmes de politique suivantes ont fait dans la Tunisie j'aimerais à pleurer.
Ou sont ceux qui comprennent qu'on doit premièrement une liste de tout ce que est à faire, puis combien de l'argent on a besoin et d'où le recevoir.
Puis il faut une liste de priorité -
dans quelles régions et avec quelles choses on doit commencer?
Il faut que les politiciens commences à s'imaginer ce qu'ils voudraient attendre du Gouvernement dans la même Position comme les Citoyens tunisiens.
Ils faut qu'on finit à perdre le temps de faire des voyage et commence enfin à
travailler Avec système.
Quand on fait enfin un plan on va trouver de l'aide des états de l'ouest, qui sont bien intéressés que l'expériment de la seule démocratie née
du printemps l'Arabe veut réussir.
Ce que les Gouvernement d'après le dégage de Ben Ali on fait, ce n'est que dilettantisme.
Chaque entrepreneur ca voudrait faire bien .
Quand le Gouvernement va faire ce qu'il a sermé?

"Agir au bien-être du peuple tunisien".

Si on ne veut pas une deuxième Revolution et encore plus de l'extrémisme il ne faut pas des photos et interviews mais de travail sérieux!!!!!!!!!!!!!!!!!

on

Slaheddiine
| 20-01-2016 18:18
« Voyez le bon côté des choses, Monsieur Achouri ! » Tunisienne





Le bon coté des choses n'est pas au rendez-vous dans la zaouia de Sidi bou Saïd pas plus d'ailleurs du coté de chez Monplaisir (quoi que dans Monplaisir il y a plaisir porté à l'égoïsme)

La politique portée au sommet de l'Etat ne peut pas être une prosternation dans une zaouia ou devant une tombe, la politique est l'art de conduire un pays et son peuple vers une destinée qui grandisse ce peuple, l'élève vers des sommets de l'espérance et non pas le conduire vers des tombes et des zaouias de l'obscurantisme et de l'aliénation moyenâgeuse.
Même si l'on voulait rire de ces pratiques surannées, on ne serait pas allé s'incliner devant les tombes pour s'inspirer, les morts ne parlent plus aux vivants ! BCE aurait pu, sous cet acronyme écrire des billets dans Business News et chauffer l'auditoire en leur demandant de proposer des idées compatibles avec les moyens du bord ! Là on aurait vu le bon coté des choses !

Ben
| 20-01-2016 18:09
@Monsieur ACHOURI
Monsieur, sachez que vous avez une mission, et des plus grave, à accomplir qui consiste, bien évidemment, à informer le public.
Cette mission ne s'arrête, cependant, nullement là, au vu du rôle des médias appelés à véhiculer certaines idées, certains messages et une certaine morale d'où la rigueur et les sens de responsabilité dont vous devez faire preuve, du seul fait que vous êtes censés être dotés du pouvoir d'influencer, voir même de créer l'opinion publique.
Aussi, monsieur quand vous parlez, à tort et à travers, de « corruption », et quand ce discours sonne comme un disque rayé, sachez qu'il y a en face de vous des fonctionnaires qui n'osent plus prendre de décisions, de peur d'être rattrapé par les ragots, sinon par les affaires de justices comme ce fût le cas pour leurs collègues, depuis le 14/01/2011, avec pour résultat la paralysie de l'administration.
De même que quand vous parlez des régions, et que vous remuez, outre mesure, le discours du déséquilibre régional, sachez que ça ne fera qu'amplifier la haine entre les régions et que ça ne résoudra pas le problème de ces régions qui ne sortiront pas de sitôt de leur marasme tant que la situation d'insécurité perdurera et tant qu'on n'aura pas admis que la Tunisie n'a pas les moyens d'ouvrir des écoles pour cinq élèves et des routes et des centres hospitaliers pour chaque paquet de maisons au mont d'une montagne, et tant que les enfants de ces régions ne veulent pas investir dans leurs propres régions.
Et puis sachez, monsieur, que l'heure est grave, et qu'il est improductif de mêler le Président déchu dans toutes nos jérémiades car s'il y a une certitude c'est que la Tunisie se portait mieux avant le 14/01/2011 et que nous sommes, aujourd'hui, à cause de l'attitude irresponsable des uns et des autres un pays ingouvernable.

les chevaux de l'apocalypse
| 20-01-2016 17:26
qu'est ce qu'il fait dans la vie ce sidhom bousaid ?
distribuer SAK ATTAOUBA j'imagine.
foutaise comme mentalite

sissi
| 20-01-2016 17:00
Depuis que la "révolution " s'est déclenchée il n'y a eu que des opportunistes qui se sont lancés, corps et âme, à la conquête du pouvoir!...Nous n'avons pas de "leader patriote", nous n'avons que de gens assoiffés de pouvoir et d'argent....Nous, peuple ignoré, NOUS ATTENDONS LE MIRACLE POUR SAUVER LE PAYS DES CROCS DES CANNIBALES DE TOUS BORD...PEUT ETRE Y AURAIT-IL UN "SISSI" TUNISIEN ?