
L'avocat et membre de Harak 25-Juillet, a indiqué qu’on a exagéré l’analyse du recours au décret 54. « On cherche à faire croire que le tiers des Tunisiens est poursuivi en vertu du décret 54… Or, il ne s’agit que de quelques cas... Il s’agit d’une loi… Nous y sommes attachés », a-t-il dit.
S’exprimant le 27 mai 2024 durant « Fi 90 Dkika » de Khoulou Mabrouk sur radio IFM, Abderazak Khallouli a affirmé que le décret 54 avait permis d’épurer le climat général et de réglementer les relations. Il a expliqué que son seul reproche était son application à l’encontre des journalistes.
« La révision de ce texte doit permettre d’éclaircir les points flous, notamment l’article 24 comportant des termes larges et manquant de précisions… Le juge se trouve dans l’obligation d’appliquer le 54… C’est pour cela que j’ai dit qu’il y avait un excès dans son application… Il semblerait que le ministère public ait délaissé les décrets 115 et 116 et les dispositions du code pénal pour aller vers l’application de l’article 24 du décret 54 », a-t-il ajouté.
Abderazak Khallouli a considéré qu’on avait procédé au gel des décrets 115 et 116. D’après lui, en l’existence de ses textes, on ne devait, théoriquement, pas passer à l’application du décret 54 pour les journalistes. Il a appelé à revoir la politique pénale tunisienne, expliquant que la seule différence entre les décrets 115 et 116 et le décret 54 était la lourdeur des sanctions contenues dans ce dernier.
Revenant sur les récentes déclarations du président de la République, Kaïs Saïed, Abderazak Khallouli a évoqué la question de la liberté d’expression indépendante. Il a expliqué que la liberté de pensée signifier que la personne exerçant ce droit était libre, mais que celui qui exerçait la liberté d’expression pouvait exprimer ses propres pensées ou être payé pour véhiculer les idées d’autrui. D’après lui, certaines idées sont exprimées dans le cadre de manœuvres visant à porter atteinte et à nuire à certaines personnes. L’avocat a considéré qu’on cherchait à annuler le décret 54 afin de permettre à certains comploteurs de manœuvrer conformément à leur agenda et à leurs subterfuges.
Évoquant le récent remaniement par lequel le chef de l’État, Kaïs Saïed, avait nommé un nouveau ministre de l’Intérieur, Abderrazak Khallouli a estimé que le choix sur Khaled Nouri pourrait s’expliquer par sa proximité avec les médias et les journalistes. Khaled Nouri, qui a pris ses fonctions à la tête du ministère de l’Intérieur, samedi 25 mai 2024, avait publié plusieurs articles de presse.
« Nous avons besoin de calmer les tensions et de soutenir la liberté d’expression… Kamel (Feki, ancien ministre de l’Intérieur) n’a pas su traiter avec les médias… Monsieur Malek Zahi et lui ont pris la grosse tête… C’est ce qui s’est dit de l’intérieur du processus… Le changement était une requête qui a été soulevée à plusieurs reprises… Mieux vaut tard que jamais », a-t-il poursuivi.
Abderrazak Khallouli a critiqué l’attitude de l’ancien ministre de l’Intérieur, Kamel Feki. Il a expliqué que certaines nominations n’auraient pas dû avoir lieu.
S.G
