Le dirigeant d’Al Massar, Abdelaziz Messaoudi, a publié, aujourd’hui, lundi 26 février 2018, un statut dans lequel il revenu sur une « réunion de mobilisation » organisée par l'IVD, consacrée à la présentation des résultats de deux enquêtes menées pour sonder les opinions sur la réparation matérielle et symbolique des préjudices physiques et, ou moraux subis par les victimes durant la période couverte par l’IVD.

« En m'approchant du siège, une clameur de foule scandant des slogans devient de plus en plus perceptible. Quand je suis arrivé devant l'énorme bâtisse abritant le siège, je découvre un attroupement de quelques dizaines de personnes, brandissant des pancartes qui revendiquent l'application intégrale de la loi sur l'amnistie, un des slogans affirme qu'ils ont présenté des martyrs à la Nation, qu'ils n'ont rien reçu en contrepartie ! », indique M. Messaoudi en substance.

Par ailleurs, il a affirmé que « le rapport des deux enquêtes fait ressortir que la majorité des participants soutiennent les doléances des victimes qui vont de la réhabilitation morale (le président de la République et celui de l'ARP devant présenter leurs excuses au nom de l'Etat, attribution de leurs noms à des rues, places,..) à la réparation matérielle, qui doit leur assurer les conditions d'une vie décente (une somme consistante doit leur être versée en une seule fois, couverture sociale pension à vie pour ceux qui ne peuvent plus travailler, recrutement immédiat et compensation des années perdues pour les autres. Parmi les doléances figurent également la prise en charge des frais d'un pèlerinage à la Mecque, l'octroi de bourses d'études aux enfants des victimes... »

Face à ce résultat, M. Messaoudi est intervenu pour assurer « aucun militant sincère, n'a eu l'idée de s'imaginer le jour où il aurait à monnayer son militantisme et ses sacrifices, parce qu'en ces moments de grandeur, on ne faisait pas de calculs mesquins de ce genre. Ceux qui demandent la reconnaissance de la patrie et du peuple de leurs mérites, qu'ils sachent qu'il n'y en a pas une qui soit supérieure à celle qu'ils nous ont donné un certain 14 janvier 2014 en balayant -et de quelle manière! - le pouvoir despotique honni qui nous a tant opprimé et assujetti ».

Et d’ajouter qu’il reste, toutefois, favorable à toute réparation concernant les victimes ayant subi des dégâts corporels importants avec des séquelles qui les ont empêché de travailler et de soutenir leurs familles, les victimes expropriées, celles qui sont actuellement dans le besoin, ainsi que les familles de celles qui ont disparu sous la torture, de ses conséquences immédiates ou médiates.

Cependant, le dirigeant d’Al Massar a souligné qu’aucun autre représentant des partis ou de la société civile présents dans la salle, n’est intervenu dans le même sens que lui et que l’écrasante majorité des intervenants a exprimé sa satisfaction des résultats des enquêtes, tout en exprimant la demande pressante de voir les recommandations de réparation et de compensation retenues dans les rapports officiellement adoptées et exécutées sans délai. « Des représentants de la « société civile » nahdaouie sont allés jusqu'à menacer de descendre dans la rue pour faire aboutir leurs revendications. Leurs menaces ont trouvé un écho favorable auprès de la présidente de l'IVD, Sihem Ben Sedrine, qui leur a suggéré de rester mobilisés parce que la bataille est loin d'être gagnée. Nombreux sont ceux qui tentent de faire obstacle à la justice transitionnelle dans les sphères du pouvoir actuel, selon elle! », a-t-il conclu.

S.H