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Manifestation devant l'assemblée : la troïka se divise, l'opposition se manifeste
30/11/2011 | 1
min
Manifestation devant l'assemblée : la troïka se divise, l'opposition se manifeste
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Près d’un millier de manifestants se sont réunis ce mercredi 30 novembre 2011 devant le siège de l’Assemblée nationale constituante au Bardo pour protester contre le projet d’organisation des pouvoirs, dit « petite constitution », défendu par le mouvement Ennahdha.

A l’appel de Jaouhar Ben Mbarek, à travers le réseau Doustourna, hier, plusieurs associations, représentants de la société civile et de partis politiques se sont ainsi mobilisés, dénonçant la « tentative de coup d’Etat institutionnel » qu’illustre ce projet fortement critiqué depuis sa publication, que ce soit par les partis se réclamant de l’opposition, ceux de la coalition (CPR et Ettakatol), mais aussi plusieurs corps de métiers.

Jaouhar Ben Mbarek, présent sur place dès 9h du matin, a expliqué les raisons de cette mobilisation. Il affirme que la société civile doit être vigilante contre ce type de proposition, qui met en danger le processus démocratique entamé depuis la révolution. Selon lui, cette « petite constitution » telle qu’elle a été présentée, donne les pouvoirs les plus étendus possibles au chef du gouvernement, ce qui nous ferait passer de la dictature du président à celle du Premier ministre, sans changement profond.
Il ajoute que si le mouvement Ennahdha reste fidèle à son programme électoral, dans lequel figurait déjà ce qui est considéré comme une « dictature parlementaire », ce sont les autres partis de la coalition qui sont à pointer du doigt. En effet, comment Ettakatol et le CPR pourraient accepter le principe d’un tel régime si ce n’est pas celui qui figurait dans leurs programmes respectifs ?

Plus tard dans la matinée, les manifestants continuaient à affluer devant le siège de l’Assemblée. Le nombre augmentant, la circulation est bloquée. Iyed Dahmani, élu PDP et des élus du Pôle Démocratique Moderniste (PDM), dont Ahmed Brahim, Selma Baccar et Samir Bettaieb se positionnent au premier rang. Samir Bettaieb affirme qu’à présent, le CPR et Ettakatol s’opposent au projet, tout en émettant quelques réserves sur les élus CPR, qui ne se sont pas harmonisés lors des prises de décision, certains s’étant positionnés aux côtés d’Ennahdha, tandis que d’autres se sont ralliés à l’opposition. Il s’interroge, en outre, sur le discours vague d’Ettakatol et se demande s’ils n’ont pas signé ce projet avec Ennahdha et le CPR, sans « l’avoir lu correctement » !

Petite ombre au tableau, un homme a interpellé les manifestants sur le sens de cette manifestation. Tout en affirmant ne pas être un sympathisant du parti islamiste, il hausse le ton et, colérique, affirme que « les personnes présentes sont des RCDistes qui ne représentent pas le peuple et qui ne respectent pas le choix du peuple qui a voté pour Ennahdha ». Plusieurs personnes ont tenté de lui expliquer le but de la manifestation sans succès. Il finit par s’éloigner.

Sous la clameur des slogans tels que « le peuple veut une Constitution démocratique », entrecoupés du chant de l’hymne national, des voix s’élèvent et un regroupement se forme, légèrement décentré de la masse des manifestants. Khemaïs Ksila est pris à parti. Plusieurs citoyens l’interpellent et lui demandent des comptes sur la position pour le moins obscure d’Ettakatol. Après avoir critiqué le principe de l’opposition, Khemaïs Ksila se présente aujourd’hui comme un opposant, condamnant le projet controversé d’Ennahdha. Au sujet de la connaissance ou non de ce projet par le parti de Mustapha Ben Jaâfar, depuis les tractations qui ont fait suite aux élections, M. Ksila reste vague et répond que les trois partis se sont mis d’accord sur le principe des trois gouvernances mais que ni le CPR, ni Ettakatol n’ont signé un tel projet, démentant les propos des élus du mouvement Ennahdha qui affirmaient encore aujourd’hui que ce projet a été accepté par les trois parties concernées. M. Ksila a annoncé, par ailleurs, que toutes les concertations avec les représentants d’Ennahdha sont gelées jusqu’à ce que ces derniers reviennent sur leurs positions, et ce en accord avec le CPR, selon lui.
Les représentants du CPR ont, quant à eux, brillé par leur absence et une « contre-manifestation » en faveur du parti islamiste est prévue pour les jours qui viennent (lire notre article à ce sujet).
30/11/2011 | 1
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