Le grand homme de théâtre, Taoufik Jebali a publié, dimanche 4 décembre 2022, un message ironique, adressé aux responsables du ministère des Affaires culturelles à la suite du refus de programmer son spectacle « Ad libitum » aux Journées théâtrales de Carthage.
« Nous informons nos amis qui s’interrogent à propos de la déprogrammation de notre dernière œuvre « Ad libitum » des Journées théâtrales de Carthage, que la commission technique gérant nos affaires nous a signifié sa décision de ne pas programmer « Ad libitum » à cause de l’absence d’un enregistrement vidéo dans notre dossier de candidature. Bien que nous soyons fiers de la sagesse et de la noblesse de cette décision, notre fierté aurait été bien plus grande s’il y avait une position critique et esthétique derrière cette décision administrative, ou encore, Dieu nous en préserve, s’il y avait une certaine inspiration des premiers responsables de la gouvernance des affaires culturelles, dont certains avaient assisté au spectacle lors de l’ouverture du festival internationale de Hammamet 2022. Ils s’étaient retirés avant même de saluer l’équipe comme l’exigeait le protocole… L’obstination des doués d’intelligence à mépriser nos réalisations depuis des décennies, leur motivation à chercher des motifs illusoires et paranoïaques à nous classer administrativement, leur incapacité à représenter l’essence de l’art en général et le théâtre en particulier et leur rupture ontologique avec la réalité renforcent notre fierté de notre aliénation résolue de leurs mondes administratifs, figés et des longues distances séparant nos pratiques esthétiques et leur bureaucratie et ses champs sémantiques stériles. Notre dernier vœu en cette heureuse occasion est de maintenir le malentendu jusqu’au dernier souffle et à jamais.».
S.H