
La chaîne Attessia compte diffuser un reportage relatant les détails de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État. La capsule sera retransmise, demain vendredi 27 février 2025, lors de l’émission RDV9, connue pour ses positions largement en faveur du régime.
D’ailleurs, le chroniqueur phare de l’émission et propagandiste du pouvoir en a fait la promotion sur son compte officiel, avec en gros plan l’image du président de la République, Kaïs Saïed. Riadh Jrad, avec l’arrogance qu’on lui connaît, a attaqué le comité de défense des prévenus et indiqué : « Pour la première fois, les dessous et les secrets de l'affaire énigmatique seront révélés… Les détails du complot… Les accusés… Comment ils ont conspiré… et comment ils ont planifié de faire tomber l'État et de renverser le président de la République… ? »
À quelques jours de l’ouverture du procès, prévu le 4 mars, l’émission inféodée au pouvoir a ainsi décidé de diffuser une enquête à charge révélant « tous les détails de la conspiration ».
Brandie pendant des mois pour museler les médias et leur interdire d’évoquer cette affaire, l’interdiction de traitement médiatique existe-t-elle encore ?
Le pouvoir l’avait, au départ, justifiée par le souci de préserver le bon déroulement des enquêtes. Mais, elle a rapidement été perçue comme un moyen de censurer l’information. Même après la clôture de l’instruction et alors que les avocats du comité de défense avaient expliqué qu’elle n’avait plus lieu d’être, elle a continué à être appliquée empêchant tout débat public autour de cette affaire.
Les partisans du processus ont, eux, partagé avec joie le teasing de l’émission, oubliant, par pure coïncidence, cette interdiction. Il semble qu’ils ne ressentent soudainement aucune gêne à ce que le secret de l’instruction soit violé.
Par ailleurs, alors même que les avocats et les familles des accusés dans cette affaire appellent à un procès public, les autorités ont annoncé que les audiences auront lieu à distance pour les détenus. Une décision qui a fait polémique, d’aucuns dénonçant une volonté de faire taire la vérité.
L’annonce de la diffusion de cette soi-disant enquête a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Des internautes ont exprimé leur colère face à une vérité occultée dans les tribunaux, alors que les détails de l’affaire sont révélés sur une chaîne connue pour ses orientations, dans le but manifeste de manipuler l’opinion publique.
Pour Karim Baklouti Barketallah, ancien activiste politique, le régime ne fait qu’utiliser sa propagande pour imposer sa version des faits.
Notre confrère Sofiene Ghoubantini a choisi le sarcasme : « L’interdiction de relayer les détails du dossier est partie se griller une clope et elle sera bientôt de retour. »
L’ancien ministre Faouzi Ben Abderrahman a commenté en ces termes : « Si tu as tous les détails du complot… toute la vérité… Et surtout, si tu as confiance en toi, en l'État et en la chaîne d'État qui te soutient… J’aimerais que tu me convainques avec tes arguments, mais je veux aussi entendre un avocat de la défense avec toi… »
« Vous voulez un procès public et retransmis à la télévision ? Eh bien, Jrad va vous l'offrir ! », s’est exclamé le journaliste Samir Jarray.
La journaliste Zyna Mejri a également réagi à la question à travers un statut virulent adressé aux responsables de la chaîne. Elle a indiqué : « Je vous mets au défi de publier le dossier dans son intégralité ! Je vous mets également au défi, vous, vos supérieurs, vos journalistes, vos financeurs, vos chroniqueurs et vos sbires, d'engager un débat ou une discussion sérieuse sur le dossier du complot ! Mais, vous êtes des lâches, et depuis toujours, vous n’êtes que des opportunistes ! »
L'avocat Faouzi Maâlaoui a choisi le sarcasme pour réagir. Il a écrit : « la chaîne Attessia pour la justice a décidé de nommer le vertueux juge Riadh Jrad président de la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme et représentant du ministère public auprès d’elle. #JusticeÉternelle »
R.B.H
- des visages, que nous autres tunisiens, aurons souhaité ne plus jamais les revoir
- des visages qui nous rappellent les années de braise que nous avons vécues sous le régime Ghannouchi
- des visages qui font vomir, et pour lesquels nous n'avons que de la haine et du mépris.
Bon Ramadan à tous.
Et "nous autres" les autres Tunisiens, qui ne sommes pas d'accord avec vos débilités et avec vos hypocrisies maladives, nous ne sommes pas des Tunisiens?
Bonne soirée.
Allah yostir Tounes.
Après les avoir jetés en prison, il a interdit aux médias d'évoquer l'affaire. Pourquoi l'interdiction, s'il est sur de ses accusations ?
Ensuite, il a nommé un juge aux ordres ? Pourquoi cette nomination de dernière minute ?
Ensuite, une télé mauve se charge d'évoquer l'affaire la veille du procès, alors qu'il y a une interdiction de traitement médiatique ? Pourquoi ceux qui défendent les prisonniers sont interdits d'évoquer le sujet et pas les propagandistes ?
Ensuite, il a ordonné que le procès se tienne à distance ? POurquoi ne pas diffuser le procès en direct si tu n'as rien à cacher ? Ce genre de procès doit être surveillé par les diplomates et les médias poour que le public sache ce qu'il en est réellement ? SI le pouvoir n'a rien à cacher, il joue la carte de la transparence totale. Mon idée est faite avant même que le procès ne s'ouvre
Bravo 25 juillet
Merci kais said