L’ancien ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a souligné, lors de son intervention ce jeudi 3 juin 2021, sur Mosaïque FM, que la division qui règne sur le paysage politique du pays, et particulièrement entre les trois présidences, nuit gravement à la diplomatie tunisienne.
« Les parties étrangères traitent avec l’Etat tunisien et non avec des personnes et on ne peut pas traiter avec l’Etat quand la division règne en son sein. Les étrangers ne comprennent pas ce qui se passe, ils ne comprennent pas ce qui est à l’origine de ces différends, qui n’ont aucune raison d’être, et qui sont une catastrophe pour le pays et pour sa diplomatie. Nous devons afficher une union nécessaire à notre crédibilité, à nos programmes pour pouvoir espérer un soutien et on ne peut pas parler de politique étrangère sans harmonie intérieure » a déclaré Khemaies Jhinaoui.
L’ancien ministre a estimé que les récentes visites effectuées par le chef du gouvernement et le président de la République à l’étranger ne peuvent être couronnées de succès dans de telles circonstances affirmant qu’il est aberrant d’aller expliquer aux parties étrangères que le pays fonctionne depuis des mois avec des ministres intérimaires.
« La comparaison avec les différends qu’il y a avait entre Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed n’est pas pertinente, les choses ne sont vraiment pas pareilles. Malgré son avis sur les politiques de Chahed, l’ancien président continuait de le recevoir et de s’entretenir avec lui notamment sur les questions de la politique étrangère et j’assurais aussi ce lien. Les visites à l’étranger, du président ou du chef du gouvernement se font normalement pour couronner un processus et doivent être préparées. Le président de la République ne devrait pas aller négocier à Bruxelles, il n’a pas le temps pour cela, il n’a pas le temps d’expliquer, sa visite devrait s’inscrire dans le parachèvement de quelque chose qui est préparé depuis des mois. Nous n’avons pas eu de rencontre avec l’Union européenne depuis que j’ai quitté le ministère des Affaires étrangères, le dernier conseil d’association a eu lieu en mai 2019 et depuis rien. Il y a eu des rencontres avec des délégués mais qui sont venu pour leurs objectifs et pas les nôtres » a-t-il poursuivi.
« Que ce soit pour la visite au Qatar, en Libye ou aujourd’hui à Bruxelles, je n’ai vu aucune préparation. En 2016 pour le premier sommet Tunisie-Union européenne, nous avions mis un an à le préparer, on ne peut pas aller à un Sommet comme cela. La Tunisie en pleine crise, économique et sanitaire, et il faut que les gouvernants prennent conscience que la priorité est de converser avec le monde en étant unis car le monde ne vas traiter avec nous si nous continuons à être divisés » a ajouté Khemaies Jhinaoui.
L’ancien ministre a enfin affirmé que la campagne de vaccination en Tunisie est la preuve de l’échec de la diplomatie.
M.B.Z
Cela dépend de la nature et de l'expérience du président sinon on ne peut pas comprendre ces conflits profonds, entre H. Mechichi, K. Saied et R. Ghannouchi.