
Il arrive à tout le monde de remettre à plus tard certaines tâches ou de ne pas avoir envie de faire quelque chose. Mais ce n’est pas toujours pour les mêmes raisons. Il est important de faire la différence entre la procrastination et le manque de motivation, car chacun de ces états mentaux a des causes différentes, et demande des solutions différentes.
1. Comprendre la procrastination
La procrastination est un comportement très courant qui consiste à remettre volontairement une tâche importante, même si l’on sait qu’on devra finir par la faire. Il ne s’agit pas d’un oubli ou d’un refus catégorique : la personne veut accomplir la tâche, mais elle la repousse sans cesse au profit d’autres activités moins importantes, mais plus agréables ou moins stressantes.
Ce comportement s’accompagne souvent d’un conflit intérieur. On sait qu’on doit s’y mettre, on en a parfois même envie, mais une forme de résistance intérieure nous pousse à tout remettre à plus tard. Cela peut être lié à la peur de mal faire, au perfectionnisme, à l’angoisse face à l’effort ou au résultat.
Les émotions associées à la procrastination sont généralement négatives : culpabilité, frustration, stress, voire une baisse de l’estime de soi. On se sent bloqué·e dans un cercle vicieux : plus on repousse, plus la tâche devient pénible et plus la culpabilité augmente.
Un exemple classique de procrastination serait de devoir écrire un rapport pour le travail ou les études, mais de passer sa journée à ranger, faire du café, consulter son téléphone… tout en pensant constamment à ce qu’on est censé faire.
2. Comprendre le manque de motivation
Le manque de motivation, lui, correspond à une absence d’élan intérieur. Il ne s’agit pas de remettre à plus tard une tâche, mais plutôt de ne pas ressentir d’envie ou de volonté de l’accomplir, parfois même de manière inconsciente.
Ce désengagement peut avoir de nombreuses causes : fatigue physique ou mentale, perte de sens, dépression, manque de clarté dans les objectifs, ou encore simplement un désintérêt profond pour ce qu’on est censé faire. Contrairement à la procrastination, il n’y a pas forcément de culpabilité ou de stress intense. On peut se sentir plutôt indifférent, apathique, ou détaché de l’importance de la tâche.
Le manque de motivation se manifeste souvent par une forme de lassitude ou de vide intérieur. La personne peut ne pas voir l’intérêt de la tâche ou se demander : « À quoi bon ? » ou « Pourquoi est-ce que je fais ça ? »
Un exemple : on vous propose de suivre un cours supplémentaire ou de vous engager dans un projet, mais vous ne ressentez aucune envie, et vous ne voyez pas en quoi cela vous serait utile ou bénéfique. Vous ne remettez pas à plus tard : vous n’avez tout simplement pas envie d’y aller.
3. Comment faire la différence ?
Pour savoir si vous êtes en train de procrastiner ou si vous manquez de motivation, posez-vous quelques questions simples :
Est-ce que je veux accomplir cette tâche, mais je n’arrive pas à m’y mettre ?→ Il s’agit probablement de procrastination.
Est-ce que je ne vois pas l’intérêt de cette tâche ou je me sens complètement désengagé·e ?→ C’est sans doute un manque de motivation.
Est-ce que je me sens coupable de ne rien faire, ou est-ce que je repousse sans cesse quelque chose que je sais important ?→ C’est typique de la procrastination.
Est-ce que je suis fatigué·e, désintéressé·e ou démotivé·e, sans pression particulière ?→ Vous faites face à un manque de motivation.
La distinction repose donc principalement sur l’intention et l’émotion associée :
La procrastination vient d’un désaccord entre ce que l’on veut faire et ce que l’on fait réellement.
Le manque de motivation vient d’une absence de volonté ou d’une perte de sens.
4. Que faire dans chaque cas ?
En cas de procrastination, quelques stratégies utiles sont :
Diviser la tâche en petites étapes plus faciles à démarrer.
Utiliser des techniques comme le Pomodoro (travailler 25 minutes puis faire une courte pause).
Travailler sur les causes sous-jacentes : peur de l’échec, perfectionnisme, manque de confiance.
Créer un environnement propice à l’action, sans distractions.
Trouver un partenaire de responsabilité ou partager ses objectifs avec quelqu’un.
En cas de manque de motivation, il est préférable de :
Rechercher le sens profond derrière la tâche : pourquoi cela compte pour vous ?
Réévaluer vos objectifs de vie ou professionnels.
Travailler sur votre énergie : sommeil, alimentation, équilibre de vie.
Changer de méthode ou d’environnement, si la tâche paraît trop rigide ou monotone.
Si le manque de motivation est généralisé et persiste, envisager de consulter un professionnel de santé mentale, surtout s’il s’accompagne de tristesse ou d’apathie prolongée.
Même si la procrastination et le manque de motivation mènent à des situations similaires – l’inaction – ce sont deux phénomènes très différents. La procrastination est souvent une lutte interne entre l’envie d’agir et le réflexe d’éviter l’inconfort, alors que le manque de motivation vient d’un désengagement plus profond, voire d’un vide intérieur.
Identifier clairement ce qui vous bloque est la première étape pour agir efficacement. Une fois que vous savez si vous procrastinez ou si vous êtes démotivé·e, vous pouvez mettre en place des outils adaptés pour avancer, reprendre le contrôle sur vos actions, et retrouver une forme de satisfaction dans ce que vous entreprenez.