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Ridha Chkoundali : le taux d'inflation de l'INS ne reflète pas le vécu du Tunisien
08/04/2024 | 09:19
3 min
Ridha Chkoundali : le taux d'inflation de l'INS ne reflète pas le vécu du Tunisien

 

Le professeur en économie, Ridha Chkoundali a estimé que les récents chiffres publiés par l’Institut national de Statistique (INS) en matière d’inflation évoquaient une hausse de 0,7% en mars 2024 par rapport à février de la même année.

Intervenant le 8 avril 2024 durant « Expresso », animé par Manel Gharbi sur Express FM, Ridha Chkoundali a indiqué que la stabilité de l’inflation en matière de glissement annuel reflétait l’arrêt de la tendance inflationniste observée depuis février 2023. L’inflation dépassait, en cette période, la barre des 10%. Le professeur en économie a considéré que ces chiffres légitimaient la décision de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) au sujet du maintien de son taux directeur.

« On pourrait considérer que l’inflation, en Tunisie, est purement monétaire, c’est-à-dire, de la consommation exagérée des produits importés par les ménages. Or, ceci n’est pas vrai ! L’inflation en Tunisie n’est pas seulement monétaire… Elle est liée à d’autres éléments… Le caractère monétaire est lié à l’excès dans l’emprunt auprès des institutions bancaires… Toute augmentation du taux directeur de la BCT n’a pas dissuadé l’État… L’État a des difficultés à mobiliser des fonds de l’extérieur ou n’arrive pas à améliorer ses ressources intérieures, telles que la conciliation légale ou autres mesures », a-t-il ajouté.

 

 

Ridha Chkoundali a affirmé que la Tunisie n’avait pas un marché financier assez développé lui permettant d’attirer les fonds en devises par l'augmentation du taux directeur. Il a estimé que le taux d'inflation de l'INS ne reflète pas le vécu du Tunisien. Il a expliqué que l’inflation, touchant directement le citoyen tunisien, a témoigné d’une hausse importante des prix. Il a évoqué plusieurs exemples dont la hausse des prix des viandes de 13,5%, ceux des huiles alimentaires de 20,8%, ceux des légumes de 14,5%, ceux des habillements et des chaussures de 10,11% ou encore ceux des services sociaux indispensables tels que les médicaments (18,7%), les manuels scolaires (14,5%) et les cours particuliers (16,2%).

Ridha Chkoundali a considéré que l’inflation résultait en partie de celle observée au niveau des services bancaires (13,8% en mars 2024) alors que la BCT était censée, selon son rôle, veiller à empêcher cela. « Ceci traduit le faible contrôle exercé par la Banque Centrale de Tunisie sur les banques de la place… Dire que nous avons réussi à maîtriser l’inflation, car il y a une baisse au niveau de taux général, n’est pas vrai et ne reflète pas la réalité des choses… Le prix du kilo de viande est aux alentours des cinquante dinars, c’est ce qui importe pour le Tunisien », a-t-il conclu.

Le professeur en économie a appelé à ne pas se limiter aux règles de calcul prédéfinies et a pointé du doigt les défaillances au niveau de cette approche. Il a indiqué que la cadence de détérioration du pouvoir d’achat du Tunisien était inquiétante. Ridha Chkoundali a appelé à réviser les pondérations constituant le panier du consommateur au niveau de l’INS afin de se rapprocher le plus de la réalité. Il a critiqué la politique adoptée par la BCT tout en estimant que la lutte contre l’inflation devait reposer sur une approche basée sur des politiques monétaires et fiscales en synergie.

Ridha Chkoundali a considéré qu’un fossé s’était creusé entre l’élite chargée des affaires monétaires et financières et le peuple tunisien. Il a évoqué l’absence de clarté dans la question de la gouvernance des compensations. Il a expliqué que le terme « rationalisation des compensations » était flou. Il a évoqué l’exemple des mesures prises en 2023 à ce sujet, à savoir une réduction des importations et non une levée des compensations. Le professeur en économie a indiqué que le discours du gouvernement répondait aux attentes du Fonds monétaire international.

 

 

S.G

08/04/2024 | 09:19
3 min
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Commentaires
cesarios
pour gagner la confiance d'un peuple qui a déserté ...............................
a posté le 10-04-2024 à 20:46
la majorité de notre peuple a déserté l'aréne politique, il n'a plus confiance à n'importe quelle idéologie, à n'importe quelle confiance des chiffres annoncés et publiés par nos institutions et nos organismes nationaux, il se débrouille comme il pourrait, on constate que le vague, la mensonge, la magouille, l'égoisme à outrance, " rouhi, rouhi , la tarham mein met", "aprés nous, le déluge" et je ne sais quoi encore? des promesses qui se dissipent et se vaporisent dans l'air, aucune vision claire, bien établie, des échéances de réalisations de projets dans l'aveuglette, aucune stratégie qui répond à nos besoins les plus vitaux et les plus prioritaires, des programmes alléchants mais pourvus d'un financement aléatoire et même inexistant, on s'est trouvé à quémander, à s'endetter jusqu'au cou...... Quand on va assister à un colloque national ?de tous nos économistes avec tous nos responsables sociaux pour bien se mettre d'accord à faire face à nos marasmes, à nos crises et à nos reculs dans tous les domaines et les secteurs qui sont en train de s'aggraver et de galoper d'une année à une autre, notre chère TUNISIE a besoin expréssement à une certaine créativité pour prendre le chemin qui méne progressivement vers la production et la productivité selon un systéme de gagnant gagnant, de l'égalité des chances , et une justice sociale pour la répartition des richesses bien pensée et bien établie collégialement et confraternellement
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Savoir Vivre!
a posté le 08-04-2024 à 10:06
je cite l'Article ci-dessus: "Le prix du kilo de viande est aux alentours des cinquante dinars, c'est ce qui importe pour le Tunisien"
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L'OMS confirme que la consommation de viande rouge [bourrée de produits chimiques et d'antibiotiques] - qui englobe le b'?uf, le veau, le porc, l'agneau, le mouton, le cheval et la chèvre - pourrait augmenter les risques de cancers colorectaux et de l'intestin, et de maladies cardiovasculaires.
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oui, Consommer de la viande rouge, n'est pas seulement mauvais pour le porte-monnaie mais aussi pour la santé...

Des faits:
- le plat de 'Loubia' tunisien avec 500g de viande pour 5 personnes coûterait 33 dinars
- Alors que le plat de 'Loubia' tunisien sans viande pour 5 personnes ne coûterait que 8 dinars.
- je rappelle que la teneur en protéine des haricots blancs est relativement élevée. 125g de haricots secs contiennent autant de protéine qu'un steak de viande ou de poisson.


Recette de Loubia pour les végétariens (du Cap Bon Tunisien) :
Recette du plat de 'Loubia' sans viande : grains de coriandre en poudre ("tabel" de préférence du Cap Bon tunisien), piment rouge en poudre ("felfel zina"" de préférence du Cap Bon tunisien), une boite de 500g d'haricots blancs (ou même des haricots secs) , 100g d'olives, 80gr de tomates concentrés, sel, poivre et 3 cuillères de l'huile d'olives.

Avec un plat de Loubia, je propose de déguster une bonne salade verte qui est riche en fibres (surtout la laitue romaine), en vitamines (B6, B9, C et K), en minéraux (fer, magnésium, potassium) et en oméga-3, la salade verte est incontestablement un atout santé au quotidien.


Je suis végétarien, et je suis d'avis de Voltaire "on ne me mange pas ses semblables [des êtres vivants --> les animaux]"

Bonnes journée