Les performances du groupe Comar, son rebranding et son développement en Afrique ont fait l’objet d’une interview accordée par Hakim Ben Yedder, CEO Assurances Comar et membre du conseil d’administration d’Amen Santé, ce vendredi 6 avril 2018 à Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express FM.

M. Ben Yedder a ainsi annoncé le rebranding d’assurance Comar. Le changement de l’identité visuelle de la société est un grand événement puisqu’il affecte l’image de la société, explique-t-il. «La Comar a changé son logo une seule fois il y a 20 ans. Nous avons changé toutes les enseignes de toutes les agences pour un logo plus moderne et plus dans l’air du temps, tout en gardant les voiles latines qui font la particularité de la Comar», a-t-il précisé.

Il a noté que le groupe Comar est essentiellement composé par la Comar, les assurances Hayet, l’Amen Santé et Al Omrane (société de promotion immobilière). Le groupe fait partie du groupe Amen qui détient 80%.

«Le groupe Comar et ses filiales se portent bien. Les résultats sont excellents. Le groupe Comar c’est 250 millions de dinars (MD) de chiffre d’affaires et 1.800 collaborateurs dans la santé, l’assurance et l’immobilier», a-t-indiqué en soulignant : «Nos différentes activités œuvrent en synergie ensemble, les domaines étant complémentaires».

Hakim Ben Yedder a affirmé : «La Comar peut accompagner ses clients dans le monde entier sur plus de 100 pays. A travers notre partenaire Axa qui détient plus 15% du capital et d’autres partenaires, où qu’aille l’entreprise tunisienne nous pouvons l’accompagner pour qu’elle ait un plan d’assurance complet. Et particulièrement nous avons créé une filiale en propre, détenue par la Comar en Côte d’Ivoire. C’est notre premier pas à l’international, un pas extrêmement important pour nous car cette réussite conditionnera notre développement à l’international. C’est 22 personnes et 7 mois d’activité pour un chiffre d’affaires de 2 millions de dinars»

Et d’ajouter : «En Côte d’Ivoire, le marché de l’assurance est en pleine croissance, les grandes multinationales sont présentes sur place et notre travail consiste à exporter le savoir-faire tunisien et on est heureux de constater que notre savoir-faire est apprécié et efficace. L’image de la Tunisie est excellente là-bas et on espère participer à la consolidation de cette réputation et l’améliorer. Aujourd’hui, nous accompagnons beaucoup d’opérateurs tunisiens sur place. Nous assurons leurs importations, leurs exportations, leurs personnels. Nous nous assurons qu’ils aient un plan d’assurance conforme aux normes internationales. Dans le groupe Amen, nous pouvons accompagner les sociétés en Côte d’Ivoire à travers d’autres activités : financement de certaines opérations via la filiale Alios qui est basée en Côte d’Ivoire».

«Vous pouvez même boire un café Bondin sur place. Nous avons ouvert le premier coffee shop Bondin», a-t-il ajouté.

«Nous sommes allés en Côte d’Ivoire pour nous développer à l’international et changer d’attitude, l’opérateur tunisien ne peut pas rester sur un marché ouvert et sans concurrencer les opérateurs internationaux. Pourquoi rester sur la défensive ? Nous avons notre place à prendre à l’international. Nous sommes d’accord pour ouvrir nos secteurs à l’international, mais il faudrait qu’on ait les moyens nécessaires pour nous développer à l’international et saisir les opportunités et concurrencer ceux qui viennent nous concurrencer ici sur d’autres terrains. Nous ne devons pas être handicapés, être concurrencés sans pouvoir concurrencer», a martelé le CEO d’Assurances Comar.

Sur un autre volet, Hakim Ben Yedder a précisé que l’assurance est un métier très réglementé : «Nous avons l’équivalent de la Banque centrale qui est le Comité général des assurances (CGA) qui surveille l’ensemble de nos opérations et qui s’assure que nos fonds sont convenablement utilisés. Nous sommes des institutionnels fortement réglementés, fortement contrôlés, ce qui bien sûr est une garantie importante pour nos autorités. Il n’y a aucun problème à soutenir le développement international, à soutenir l’investissement étranger d’institutionnels comme ceux qui sont présents dans le secteur des assurances».

Et d’expliquer : «Les dernières études réalisées montrent une convergence entre croissance économique des pays en voie de développement et le développement du secteur des assurances : une croissance mutuellement profitable. L’assurance a également un rôle contra cyclique : quand l’économie baisse, le secteur de l’assurance est là pour la soutenir. Aujourd’hui, le secteur de l’assurance représente 6 milliards de dinars d’investissement. Le secteur est embryonnaire, le total actif des assurances équivaut au total bilan d’une banque moyenne de la place, ce qui montre qu’il y a des opportunités de croissance à saisir très importantes pour le secteur. Nous avons un taux de pénétration de l’assurance de 2%, les primes d’assurance représentant 2% du PIB».

M. Ben Yedder a souligné : «Nous avons aujourd’hui un gisement de croissance très important, l’actif des assureurs est très différent de celui des banques, il est solide et très réglementé, 80% sont des BTA (selon un arrêté du ministère des Finances et finance l’Etat tunisien (BTA et immobilier)). Si ce chiffre est de 4%, donc les assurances auraient entre 10 et 16 milliards d’actifs placés dans l’économie nationale. On aurait 5 ou 6 milliards d’actifs additionnels qui iraient au financement de l’Etat, le déficit budgétaire de l’Etat étant du même ordre de grandeur».

S’agissant des obstacles, le CEO a estimé qu’il faut une restructuration du secteur, nécessaire pour que le secteur se développe de manière seine et pousser à la concentration du secteur pour faire émerger des champions nationaux ; le développement de l’assurance vie via la mise en place d’avantages fiscaux et pousser les acteurs à épargner. Il a également mis en relief le rôle essentiel de l’épargne salariale (des entreprises qui souscrivent des contrats vie qui sont alimentés par les salariés).

S’agissant d’Amen Santé, Hakim Ben Yedder a précisé que la société détient 6 cliniques, le projet ayant démarré en 2010 avec SFI. L’objectif étant de créer un opérateur de santé moderne avec des cliniques à la pointe, ce qui a permis de créer 1.200 emplois sur les 6 dernières années.

I.N