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Céréales : l'ombre d'une nouvelle pénurie se dessine
24/04/2023 | 10:48
4 min
Céréales : l'ombre d'une nouvelle pénurie se dessine

 

2023 s’annonce être une année compliquée pour la Tunisie. Outre les problèmes financiers s’ajoute le stress hydrique. Ainsi, alors que le pays peine à trouver des ressources financières pour financer son budget, il se retrouve confronté à une rareté de l’eau, donc à une baisse des récoltes en fruits et légumes mais surtout en céréales. Le point.

 

Vendredi 21 avril 2023, jour de Aïd Esseghir, l'ambassadeur américain, Joey Hood a profité de l'occasion pour féliciter le peuple tunisien et annoncer l'arrivée d'une cargaison de 25 mille tonnes de blé dur en provenance de son pays. Un don qui tombe à pic vu les prévisions, qui sont de plus en plus pessimistes.

En effet, le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) avait annoncé fin mars dernier que selon des estimations préliminaires, la récolte sera en deçà de celle espérée, ne dépassant pas les quatre millions de quintaux, soit seulement 12,5% des besoins du pays estimés à 32 millions quintaux. Et d’appeler les autorités de tutelle à se rendre aux endroits où les cultures n’ont pas été sinistrées, à Bizerte, Béja et Jendouba, pour mettre de côté les semences de l’année prochaines.

Or, la situation a évolué depuis et l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a revu à la baisse ces estimations pensant que les récoltes de céréales ne dépasseront pas les 1,8 à 2,5 quintaux, ne couvrant même pas les besoins en semence pour l’année prochaine. Outre les dégâts enregistrés au niveau des arbres fruitiers, des légumes et des fourrages et par extension à l’élevage de bétail.

 

Certes, le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a pris une batterie de décisions et mesures, mais qui interviennent bien tard, sachant que quatre années de sécheresse se sont suivies et qu’il n’y a pas eu de stratégie annoncée pour contrer ce fléau. Et il a fallu que les citoyens réagissent face aux coupures fréquentes d’eau pour que le ministère reconnaisse l’état de fait et annonce les mesures aux citoyens.

Ainsi, le gouvernement devra s’approvisionner en céréales mais aussi en diverses denrées habituellement produites en Tunisie sur les marchés internationaux et en devise, pour faire face à la demande des Tunisiens. Or, avec nos ressources limitées, n’ayant toujours pas conclu d’accord avec le Fonds monétaire international (FMI), la situation risque de devenir compliquée avec, probablement, une succession de pénuries touchant les produits de base et le carburant (les produits importés par l’État). En plus, avec les restrictions à l’importation imposées au secteur privé, sa diabolisation et la cabale faite contre tout stockage, le tout avec volonté de maîtriser l’inflation en fixant les prix sans prendre en compte les coûts de revient, la situation risque de se compliquer davantage.

 

Rappelons dans ce cadre que dans la loi de finances 2023, l’État a décidé d’accroître ses dépenses en augmentant la pression fiscale et qu’il table, tout au long de l'année 2023, sur l’engrangement de 14,86 milliards de dinars de ressources provenant d’emprunts extérieurs et 9,53 milliards de dinars de ressources provenant d’emprunts intérieurs.

En 2022, l’État tunisien a réussi à mobiliser 18,16 milliards de dinars de ressources d’emprunt à fin décembre 2022 sur les 21,19 milliards de dinars prévus dans la loi de finances rectificative 2022 (-1,8 milliard de dinars que les prévisions). 10,5 milliards de dinars proviennent de l’emprunt intérieur, soit 1,22 milliard de dinars de plus que ce qui a été prévu dans la LFR 2022 et +3,17 milliards de dinars dans la LF 2022. 7,65 milliards de dinars proviennent d’emprunts extérieurs, soit moins de 4,26 milliards de dinars que ce qui a été prévu dans la LFR 2022 et moins cinq milliards de dinars dans la LF 2022

Ainsi, l’État a réussi à minimiser la casse grâce aux appuis budgétaires étrangers reçus, n’ayant pas réussi à conclure un accord avec le FMI, et grâce aux emprunts intérieurs. Le hic, c’est que le recours intensif au marché intérieur l’a épuisé et a accentué l’effet d’éviction du secteur privé du marché du crédit alors qu’il souffre déjà du resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

D’ailleurs, les bons de trésor assimilables (BTA) ne trouvent plus preneur. Les banques préfèrent les bons de trésor à court terme (BTC) car refinancés par l’autorité monétaire. D’ailleurs, cette dernière a injecté en 2022 quatre milliards de dinars pour le financement du budget de l’État : l’encours de financement étant passé de douze milliards de dinars à seize milliards de dinars.

Soulignons aussi que généralement, ce sont les fournisseurs de l’État et les bénéficiaires de la compensation qui trinquent. Business News a vérifié auprès de certains d’entre eux et la majorité a été payée sur des anciens dus et doit toujours à l’État plusieurs mois d’impayés en retard.

 

2023 s’annonçait déjà compliquée avec les problèmes budgétaires de l’État, mais avec le stress hydrique, il faudra s’attendre au pire, surtout si une solution financière n’est pas vite trouvée. Le manque de fonds pourrait obliger le gouvernement à faire des choix, comme l’année dernière et se matérialiser par des pénuries. Affaire à suivre.

 

Imen Nouira

24/04/2023 | 10:48
4 min
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Commentaires
kimdee
0,04% de CO2 dans l'atmosphère
a posté le 27-04-2023 à 00:31
mais on veut nous enquiquiner. Les plantes ont BESOIN DE CO2 pour vivre!
***

Réduire le CO2 veut dire: encore un peu plus de famine dans le monde!
Et la mauvaise conscience chez l'esclave qui paye pour son état d'esclave!
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Jardinage urbain : récolte sur le balcon, sur la terrasse et sur le toit!
a posté le 24-04-2023 à 22:08
Les fruits et les légumes en pot s'épanouissent aussi bien sur le toit, le balcon et la terrasse que dans le jardin.

Le jardinage urbain est à la mode et de plus en plus populaire car il répond à notre souhait de durabilité et d'autosuffisance. Il n'est pas compliqué de cultiver des fruits et des légumes dans un jardin de toit, sur le balcon ou la terrasse.

L'utilisation de l'eau de pluie et des eaux grises pour l'irrigation des plantes réduira la pression sur le réseau municipal. En effet, les eaux grises sont des eaux usées domestiques faiblement polluées (par exemple eau d'évacuation d'une douche ou d'un lavabo) et pouvant être utilisées afin d'arroser vos plantes.

Il est temps que l'on utilise du savon à l'Huile d'Olive afin que l'on puisse réutiliser l'eau de la d'évacuation d'une douche ou d'un lavabo sans soucis afin d'arroser nos plantes d'agriculture urbaine sur nos toits, balcons et terrasses.

Même en Allemagne, je fabrique mon propre savon à l'Huile d'olive avec une formule très simple de la paysannerie du Cap Bon Tunisien.

Oui, il est temps de motiver et de responsabiliser le Tunisien, afin de nous garantir l'autosuffisance alimentaire.

L'autosuffisance ne se laisse garantir en cette période de sécheresse et de crise socio-économique à internationale que par la motivation et la responsabilisation les Tunisien à créer de la richesse par lui même, pour lui même, pour tous les Tunisiens et pour le reste de l'humanité

Bonne soirée





kimdee
Recette
a posté le à 21:43
Bonsoir,
pourriez-vous m'indiquer la recette du savon du Cap Bon?
J'aimerai en faire également. J'ai tourné le dos aux produits modernes
d'hygiène qui ne sont fait que pour nous rendre malades.

MERCI!
Gardons un minimum d'honnêteté!
Certes l'agriculture urbaine ne résoudrait pas tous nos problèmes socio-économiques, mais elle pourrait nous garantir l'autosuffisance alimentaire.
a posté le à 08:13
Le gaz 'naturel'?', contradictoirement à ce que son nom proclame, n'est pas vraiment l'allié de la nature. C'est même tout le contraire: il s'agit d'une énergie fossile dont l'extraction, la production, le transport et la consommation sont essentiellement fatales pour le climat. Il s'agit d'une source d'énergie polluante, fortement émettrice de gaz à effet de serre et dont la production est de plus en plus problématique --> autant de raisons pour en sortir d'urgence.

Continuer à investir dans la production ou la consommation de gaz fossile n'a plus de sens, Il est à l'origine, entre autre, du réchauffement climatique et de la sécheresse. Certes, l'effet de serre du gaz fossile est moins grave que celui du charbon ou du pétrole : 490 grammes de CO2eq/kWh contre 820 gCO2eq/kWh pour le charbon. Mais ceci reste beaucoup trop...

Les pays industriels ont consommé plus que 4000 milliards de mètre-cubes de gaz "naturel" en 2021. L'Allemagne a importé en 2021 entre autre plus que 93 milliards de mètre-cubes de gaz russe, d'après t-online.de
--> où allons nous avec tous ces besoins gigantesques d'énergie?

Il y a même une forte probabilité que certains séismes sont la conséquence du vide que l'on crée par l'extraction de milliards de mètre-cubes de gaz et de pétrole.

- Le marché africain du gaz :
84% des nouvelles réserves en pré-production se trouvent dans des pays qui ont récemment intégré le marché africain du gaz, tels que le Mozambique, le Sénégal, la Tanzanie, la Mauritanie, l'Afrique du Sud, l'?thiopie et le Maroc. Ces nouvelles réserves totalisent 5000 milliards de mètres cubes, avec des émissions potentielles équivalentes à environ 11,9 milliards de tonnes de CO2.

-->
Ces 5000 milliards de mètres cubes seraient suffisants afin de satisfaire à peine les besoins d'une année de l'humanité en gaz "naturel" tout en laissant 1,9 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.

Fazit: Les pays du tiers-monde subissent les crises monétaires, et la destruction environnementale de notre planète causées par les pays soi-disant développés. Et afin de nous soulager, ils nous promettent une nouvelle variété de blé, manipulé génétiquement, qui serait résistante à la sécheresse: du blé qui pourrait pousser sans eaux/arrosage:)) --> une nouvelle sorte de blé qui nécessiterait un estomac d'un dragon afin de la digérer'?'

Comme solution urgente pour la Tunisie, je propose les jardins alimentaires sur nos toits. Il est temps de récupérer les espaces inutilisés et improductif que sont les toits, les terrasses et les balcons de nos maisons et de nos institutions, et de les transformer en milieux de vie productifs. --> Nous aspirons à un monde meilleur et à une gestion durable des ressources et à des comportements écologiques

Certes l'agriculture urbaine ne résoudrait pas tous nos problèmes socio-économiques, mais elle pourrait nous garantir l'autosuffisance alimentaire.
Gardons un minimum d'honnêteté!
Errata
a posté le à 08:47
tout en laissant 11,9 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.
kimdee
But final
a posté le à 00:20
L'atmosphère contient 0,04% de CO2. Réduire le CO2 veut dire la mort des plantes. La théorie du CO2 est une arnaque pour appauvrir la société par des taxes à droite et à gauche. But final: déindustrialisation, appauvrissement, dépopulation. Sous cet angle de vue beaucoup de mesures politiques s'expliquent.
retraité
bonjour la famine et la soif
a posté le 24-04-2023 à 14:32
pauvre pays et pauvre population stress hydrique production agricole en berne à cause de la sécheresse et l'agriculture depuis deux décennies le parent pauvre du pays et l'importation est très difficile à cause de manque de devises étrangères qi permettent de financer les importations étrangères des produits d'alimentation alors bonjour la famine dans le pays
Mirfof
Stress hydrique et non hydraulique
a posté le 24-04-2023 à 14:15
A corriger

B.N : Merci d'avoir attiré notre attention
hadou
businessnews!!!!!!!!!!
a posté le 24-04-2023 à 13:22
même s'il y'aura une bonne nouvelle pour la Tunisie..businessnews ne la publiera jamais.....
adel
La cigale et la fourmi.
a posté le 24-04-2023 à 13:04
La cigale, ayant chanté tout l'été ....
Citoyen_H
PRECISEZ, S.V.P
a posté le à 14:28
Ayant chanté ces onze derniers étés.

Lol
L'agriculture dévastée
a posté le 24-04-2023 à 11:48
Devant l'incapacité de ceux qui ont gouverné ces 2 dernières décennies a reformer et avec le réchauffement climatique subi de plus en plus durement, les agriculteurs, les industriels agroalimentaire et tous leurs fournisseurs et clients seront impactés.
Toute aide aussi petite soit elle est la bienvenue mais le plus important c'est que les politiques travaillent sur une stratégie pour éviter le pire a long-terme. Qu'ils s'opposent sur autre chose que la politique politicienne