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Tribunes
"L'autre façon de faire des affaires"
15/02/2008 | 1
min
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Par Gaëlle Macke

Comble du snobisme : l’opérateur égyptien Orascom Telecom (Maison mère de Tunisiana, NDLR) ne tient pas de conférence de presse au Congrès mondial du mobile, il n’a pas de stand, pas de salle de réunion, il n’est même pas recensé sur la liste des participants. Mais, pour la deuxième année, il donnait, mercredi 13 février, la fête la plus courue de la semaine, dans les salons du très hype Arts Hotel.

Des milliers de bougies, des palmiers en pot, de grandes lanternes de cuivre ajourées, de vastes canapés blancs, une profusion de coussins de satin rouges oranges et roses, d’immenses buffets de tapas et de pâtisseries orientales, Naguib Sawiris, le proriétaire d’Orascom Telecom reçoit avec tous les fastes de l’Orient. Tout le gratin des banquiers, consultants, hauts cadres des opérateurs, équipementiers et fabricants de téléphone se presse sur la piste de danse, au milieu d’une nuée de jeunes donzelles rousses, brunes et blondes avec pour point commun des mensurations de rêve et une interprétation ultra-glamour du dress-code "casual smart" précisé sur l’invitation.

L’hôte des lieux lui-même n’est pas en reste en chemise blanche largement déboutonnée et jean slim noir tissé de lurex avec une ceinture à grosse boucle en croix dorée. A 53 ans, l’oeil pétillant et le pied alerte, il ne quitte pas la scène où se succèdent un orchestre gypsy, une pulpeuse chanteuse libanaise et un DJ techno pendant que, sur trois estrades dans l’immense salon de réception, des danseuses du ventre se déhanchent sans relâche. On fume librement, l’alcool coule à flots et le ballet des serveurs peine à écouler les plateaux chargés de victuailles. Un peu coincés au début, tous ces businessmen en costume finissent, passé minuit, par cesser de vérifier compulsivement leurs emails sur leur portable et tomber la veste pour profiter de l’ambiance électrique, mélange de Mille et une nuits et de night-club d’Ibiza. A 3h du mat, quand le bar ferme et que les lumières se rallument, il y en avait peu, parmi les 700 personnes invitées, à être déjà partis.

Ne nous y trompons pas. Orascom Telecom n’a certes pas fait défiler un Powerpoint bourré de chiffres, les convives n’ont certainement pas beaucoup parlé boulot, mais, derrière les paillettes, il s’agit bien d’une opération de relations publiques… très efficace. “C’est la deuxième année que nous organisons une party et nous continuerons, assure Sabrine El Hossamy, directrice de la communication du groupe. Une soirée pareille, personne ne l’oublie et nos interlocuteurs nous en remercient encore un an après!”
Pour mémoire, Orascom Telecom, présent dans 6 pays au Moyen-Orient et en Afrique, est un des plus prospères opérateurs de la planète avec une croissance de chiffre d’affaires de plus de 20% et, surtout, une marge brute d’exploitation dans le mobile proche de 50%. Et son propriétaire, Naguib Sawiris, est de loin la première fortune africaine… peut-être grâce à sa façon festive de faire des affaires.

Gaëlle Macke est journaliste et envoyée spéciale du magazine français Challenges à Barcelone

15/02/2008 | 1
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